Chapitre 44

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« Mon puzzle avait pu être complet le temps d'un instant

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« Mon puzzle avait pu être complet le temps d'un instant. »

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Envolés étaient mes espoirs. Je n'en avais plus. J'avais fini par lâcher le fil, incapable de me repérer dans le temps.

Je n'étais plus qu'une coquille vide. La flamme ardente qui me poussait à espérer me sortir de là s'était éteinte, essoufflée, fatiguée de brûler sans jamais être nourrie.
Si, au début, je me persuadais qu'il fallait que je continue de me battre, maintenant, je savais que le plus simple serait qu'on en finisse avec ma pitoyable existence...

Personne ne t'attend derrière ces murs, ricana ma conscience.

C'était vrai. Elle avait raison...
Personne.
Le Tabu n'existait plus. Mes amis étaient probablement morts.
Mon rêve de découvrir le monde était réduit à néant.
Si mes propres vœux s'évanouissaient, c'en était de même pour ma raison. J'avais pris conscience que je ne mènerais jamais cette vie lorsque ma mère s'était faite tuer sous mes yeux.
Oui, ce jour-là, j'avais compris que la vie était une chienne, et que ma seule raison de vivre n'était plus.
Pourquoi continuer ? Pourquoi m'étais-je battue toutes ces années, alors qu'elle était la première à me quitter d'une longue liste ?

Pourquoi perdre du temps à aimer, si c'était pour que tout parte en fumée ?

Mon père avait fini par mourir, lui aussi, m'abandonnant à cette vie pitoyable.
Preuve que le seul moyen de ne plus me supporter, c'était de partir rejoindre un monde meilleur.
Sans moi.

Mes démons ricanèrent en voltigeant autour de moi.
Mes seuls compagnons.
Des compagnons qui se nourrissaient de mon malheur, qui prenaient de l'ampleur un peu plus chaque jour en me rappelant que j'étais pitoyable.
Que je méritais mon sort.

Luttant pour ne pas sombrer, je fermai les paupières en ignorant mes membres frigorifiés, même plus gênée par mon odeur nauséabonde. Crasseuse, voilà ce que j'étais.
Autant que mon corps après la violence de Joe...

L'image de Kyle me hanta malgré moi.
Il avait été cette lueur éloignant les ténèbres, cette main tendue lorsque j'étais prête à sombrer à nouveau.
L'espoir que les miracles existaient.

Échec et mat [TERMINÉ]Where stories live. Discover now