Échec et mat [TERMINÉ]

Chapitre 15.3

« — Le Roi tombe toujours pour sa Reine. »

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La sensation d'être étouffée, incapable de hurler pour qu'on vienne à ma rescousse, me dévorait.
Impossible d'appeler qui que ce soit.
Quand mon sang se glaça, mon corps tressauta brusquement, et l'impression de sombrer m'assaillit. Je rouvris brusquement les yeux, les lèvres tremblantes et le souffle haletant. Le regard agité, je détaillai les alentours, le front moite de sueur.

Bientôt, je compris que je m'étais assoupie devant mon téléphone. Suffisamment pour que de vieux cauchemars ne viennent me tourmenter. Je scrutai vivement la chambre en déglutissant, dans l'espoir de ravaler la bile qui remontait dans ma gorge. Les poumons en feu, je papillonnai des cils en passant une main tremblante sur mon front humide, et je laissai ma tête reposer contre l'oreiller, le souffle haletant.

Ce n'était qu'un rêve. Qu'un cauchemar.
J'étais libre de mes mouvements...

En me souvenant que Kyle dormait probablement, je me concentrai sur ma respiration en espérant apaiser les battements sourds de mon cœur, et je rivai mon regard vers le plafond, affrontant la noirceur de la nuit qui régnait au sein de cette chambre à cette heure-ci.
Je n'avais pas besoin de lumières pour me remettre de mes esprits.
J'étais plus forte que ça...

Toujours troublée, je passai une main sur mes paupières endolories en ravalant un râle. Je regardai l'écran de mon téléphone pour constater qu'il était cinq heures.
Jusqu'à ce que l'aube pointe le bout de son nez, je resterai éveillée. Il était hors de question que je laisse le sommeil m'emporter.

Un coup d'œil sur le côté me permit de voir Kyle dos à moi, la respiration irrégulière.
Alors il ne dormait pas...
La honte m'assaillit en comprenant qu'il m'avait probablement entendue m'agiter.
J'espérais ne pas avoir hurlé dans mon sommeil...

Je me détournai de son dos nu pour m'égarer dans la contemplation du plafond, les yeux grands ouverts, le souffle un peu plus calme.

— On va vraiment faire comme si rien ne s'était passé, ce soir ? résonna sa voix.

Surprise, je me tournai et l'aperçus en faire de même. Malgré les ténèbres, ses yeux rencontrèrent les miens, et un frisson m'échappa.
Faisait-il allusion à notre course-poursuite, ou à mon cauchemar ?
J'ouvris la bouche et balbutiai avant d'oser répondre :

— Pardon, si je t'ai réveillé en m'agitant. Faut croire que cette course-poursuite m'a plus chamboulée que je ne le pensais.

— Je ne dormais pas.

Je pinçai les lèvres, honteuse quant à mon mensonge.

— Ah... Tant mieux, dans ce cas. Bonne nuit, alors !

Et je lui tournai le dos en priant pour qu'il n'insiste pas davantage.
Pourtant, je sentis son regard brûlant percer les ténèbres pour me couvrir. Je réfléchis à une solution pour me dérober, et finis par souffler :