Échec et mat [TERMINÉ]

Chapitre 12

« Chaque matin, je me réveillais avec la peur rongeant mon cœur. Et chaque soir, je m'endormais avec cette cicatrice en mon sein prenant un peu plus d'ampleur. »

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— Vous partez encore ? demandai-je à ma mère d'une voix voilée par la déception. Tu m'avais promis d'être là, ce soir.

Peinée, ma mère se détourna pour affronter son regard dans le miroir se dressant fièrement près de mon armoire. Je contemplai silencieusement la robe longue qu'elle portait, alors que ses cheveux châtains étaient coiffés en de jolies tresses.
Ce soir, elle accompagnerait encore pour père, et je savais que c'était en lien avec le Tabu.

Si elle n'aimait pas s'en mêler, elle y était parfois contrainte, aujourd'hui n'y faisait pas exception.

— Je suis désolée, sole mio, mais cette réunion est importante pour ton père.

Je ne répondis rien, mais quand elle se tourna vers moi, j'aperçus ses lèvres s'affaisser.
Elle se sentait vraiment coupable.

La gorge trop nouée pour lui répondre, je me contentai de me tourner dans mon lit en me couvrant de mon drap, espérant qu'elle comprendrait que je ne voulais plus discuter davantage.

Je savais que j'agissais comme une enfant, alors que j'avais déjà treize ans, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Depuis que j'avais dit à mon père que je voulais rejoindre le Tabu, je m'efforçais de mettre ma naïveté de côté, car dans le monde des gangs, l'innocence n'avait pas sa place.
L'insouciance devait être balayée.
Et je voulais qu'il me pense à la hauteur, qu'il accepte que j'entre dans cet univers où la peur n'avait pas sa place.

Mais quand ma mère me faisait face, je redevenais une enfant.
Une enfant terrifiée par le monde qui l'entourait, apeurée par l'avenir que le Tabu me réserverait, et chagrinée par le passé que je laissais derrière moi.

Le présent était ma mère, et seulement ma mère. Lorsque je passais des moments auprès d'elle, le temps semblait s'arrêter, et j'avais besoin de ça. J'avais besoin de ces moments de répits.