Échec et mat [TERMINÉ]

Chapitre 15.2

« Je flirtais avec l'immoralité depuis tant d'années. »

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Je lançai un coup d'œil à mon téléphone en suivant Kyle d'un pas traînant.
Il était déjà trois heures, et nous étions bien loin de notre ville. Le grand brun avait récupéré ses affaires dans sa voiture sans ciller devant la vue du corps, et nous étions partis avant que des personnes ne débarquent.
J'avais également repris mon sac d'entraînement contenant deux-trois vêtements que j'avais apporté pour notre pour la matinée.
Depuis, nous errions. J'avais à nouveau insisté auprès de cet imbécile pour appeler un proche et qu'il avait refusé. Désormais, j'essayais encore de joindre un taxi.

— Il ne répond pas non plus, soufflai-je en coupant l'appel.

J'avais appelé plusieurs taxis. Si plusieurs ne répondaient pas, les autres disaient qu'ils avaient déjà des courses à faire.
Le seul qui avait accepté n'était jamais venu, et nous avions attendu une heure comme des idiots.

— On n'a plus le choix, il faut qu'on trouve un hôtel en attendant qu'il fasse jour, me lança Kyle en marchant, les mains dans les poches.

Je m'apprêtais à refuser à nouveau, mais aucun argument ne me vint en tête.
Peut-être pouvais-je lui proposer à nouveau de dormir dans sa voiture, et lui dans un hôtel ?
Il avait refusé catégoriquement en disant que l'endroit où son véhicule était garé était bien trop dangereux, et qu'il devait déjà y avoir du raffut à cause de l'accident, et des deux corps.
D'ailleurs, je me demandais encore comment il allait faire pour taire cette course-poursuite. Il avait tué, et il risquait gros...

Face à mon mutisme, le grand brun tourna le nez vers moi et j'aperçus ses traits se voiler. Il arqua un sourcil en un air troublé, attendant probablement que j'argumente encore.
Mais à quoi bon ?
Il avait raison, il n'y avait pas d'autres solutions.

Il fallait que je prenne sur moi. Qu'est-ce que cela me coûterait d'accepter, finalement ? J'étais lasse de me méfier. Fatiguée de lutter contre mes démons, d'entendre leurs rires résonner dans mes oreilles jusqu'à m'assourdir quand mon cœur me suppliait de fuir, fuir, et encore fuir.

Je n'étais pas une lâche...

— Très bien, finis-je par dire en lui lançant un regard de défi. Mais à une condition, on ne dort pas dans le même lit.

Il scruta longuement mon visage, et face à mon menton fièrement levé, un petit sourire incurva ses lèvres.

— Évidemment.

Et il me tourna le dos pour reprendre sa route. Je m'emplis les poumons avant de saisir mon téléphone pour chercher où se trouvait l'hôtel le plus proche.
Je vérifiai où il se situait, histoire de ne pas aller dans un quartier appartenant à un gang. Plus rassurée, j'indiquai à Kyle la direction.