« Partie 35 • »

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Totalement démuni face à la décision d'Aëlys, Amaury décide de continuer seul sa quête pour devenir un prodige du piano dans son département. Pourquoi pas ensuite rejoindre cette fameuse école prestigieuse à Paris? Il ne lui reste qu'un ans et demi au lycée, c'est largement suffisant pour s'entraîner le plus sérieusement possible. 

Il l'a bien comprit, il est déjà sur son piano dans la salle de classe. Même Diane, son institutrice, n'est pas encore arrivée. 

Force et persévérance, il se met à jouer un des morceaux faciles les plus connus: celle de Yann Tiersen, "Comptine d'un autre été". Mais il tente de la mettre un peu plus à sa sauce en y modifiant quelques notes, les rendant plus grave, plus aiguë et si et là. 

Alors qu'il est débordé dans ses touches, la goûte de transpiration qui coule de sa tempe, Amaury ne remarque pas la présence au loin de Coleen, qui l'a entendu jouer depuis le bas des escaliers du conservatoire. Elle se colle au mûr et se laisse glisser jusqu'au sol tout en rabattant ses jambes vers sa poitrine. De ses yeux bleus cristal, elle dépose ses mains derrière sa nuque puis regarde le plafond. Elle finit par fermer les yeux afin de se plonger dans un océan de douceur. 

Son doigté s'intensifie et ses notes deviennent plus libre. Plus rien ne l'entoure, pas mêmes ses pensées obscures. Rien n'est ainsi plus important que sa délicatesse au piano.

Ce n'est que deux minutes plus tard qu'enfin son professeur arrive, l'applaudissant fièrement, face à ses camarades de classe. D'une rougeur aux pommettes, il s'arrête de jouer et se décale du piano, qu'il laisse à Diane. 

C'est en tournant la tête vers la sortie qu'il y remarque des mèches de cheveux rouges frisés dépassés le cadrant. En atteignant la porte, il n'y voit personne, mais est tout de même persuadé de qui il s'agit. 

Il sourit de plaisir et retourne à ses occupations, maintenant que Diane est arrivée, les leçons peuvent commencer! 

Ailleurs, au même moment, Sullyvan s'est rendu à son cours de Basket au gymnase de Porte Colombe. Durant l'entraînement, il ne peut s'empêcher de regarder du mauvais œil son coéquipier, maintenant en couple avec une de ses meilleures amies. Ne peut-il donc pas le supporter? 

Pendant que Wyatt attachait ses longs cheveux blond, le corbeau lui envoi le ballon aussi fort que possible sur son dos. Le grand blond, de ses yeux ronds, manque de tomber au sol puis se retourne face à Sullyvan en tapant les jambes de ses longs bras d'incompréhension. Il plisse les yeux et se rapproche de lui, un peu plus agressif: 

Wyatt: Il t'arrive quoi tout d'un coup?! 

Sullyvan: *Se caresse le menton avec son pouce et son index droit* Pardon, j'avais affreusement envie. *Hausse les épaules, indifférent* 

Wyatt: Jt'ai fais quelque chose?! *S'étonne* 

Sullyvan: Pas directement, non.

Wyatt: Ah, je vois! Tu es jaloux que je sorte avec Sylène! *Lui lance-t-il méchamment* 

Il se rend compte avoir touché un point sensible lorsque Sullyvan laisse ses bras dansaient autours de ses jambes, yeux plissés de colère. 

Wyatt: Te mets pas en colère, ça te fait remonter tes rides! *Se retourne* Si tu voulais Sylène, il fallait en profiter avant de niquer ma copine! *Toujours aussi méchamment* 

Tandis qu'il commence à marcher vers ses autres coéquipiers, Sullyvan lui attrape l'épaule droit et le retourne face à lui. De cette façon, il lui assène un coup de poing à la joue sans somation, ce qui fait tomber Wyatt au sol. En se relevant, il en profite pour faire un croche patte à son adversaire et le fait tomber à son tour. 

A ce moment, on les perd, Wyatt saute sur lui et s'acharne sur le garçon en lui rendant son coup de poing puis en en rajoutant tout autant. Inévitablement, un combat explose. 

Leurs camarades sportifs se doivent donc de les séparer. Debout, ils vont devoir affronter la rage de leur entraîneur, Gilbert. 

Par malchance, Sylène a profité de tout le spectacle depuis les tribunes, plus haut. Ni l'un, ni l'autre, ne savaient qu'elle était présente. De son regard dépité, elle commence à ressentir une vive douleur aux jambes. Probablement à cause de l'angoisse provoqué par ces deux macaques. Au fond d'elle, elle ressent également de la peine et de la culpabilité. Quelle idée de choisir un garçon qui est voué à devenir l'adversaire de son meilleur ami. 

Quelle idée aussi... De vouloir un peu de bonheur.

Elle se lève enfin, remarquant que ses deux intéressés entrent dans le bureau de leur coach rendre des comptes, puis s'en va vers la sortie, préférant ne voir aucun d'eux jusqu'au lendemain, histoire d'avaler la pilule plus facilement. 

Dans le bureau de leur coach:

Gilbert: *Hurle* Je peux savoir ce qui vous a prit?! 

Mais aucun des deux ne répond, probablement encore fourgué dans leur estime de soie ainsi que leur rancœur intempestif. 

D'une impulsion soudaine, Sullyvan se lève puis s'en va sans demander son reste, jusqu'au vestiaire, afin d'y récupérer ses affaires puis rentrer chez lui. 

C'est en refermant la porte de son casier qu'il tombe nez à nez sur son amie, profondément outrée par son précédent acte. De ses bras croisés, elle lui lance sans tarder d'une vive voix forte et mature: 

Sylène: Qu'est-ce qui ne tourne pas rond, chez toi?! 

Sullyvan: Il m'a cherché, Sy'. *Indifférent, sort dans le couloir* 

Sylène: *Le suit* Tu ne te rends pas compte de la gravité de ton acte! Comment penses-tu réussir tes matchs si tu te mets à dos tous tes partenaires?! 

Sullyvan: Qu'importe! *Se retourne et la regarde* De toute façon, ça ne te regarde pas! 

Sans lui demander son avis, il continue sa route à travers le couloir. Sylène ne le suit pas. Non pas parce qu'elle n'en n'a pas envie. Mais bien parce qu'elle n'y arrive plus. Elle regarde ses jambes tangentes puis s'empresse de téléphoner à son père, lui demandant de venir rapidement la chercher.  

19h3o; Hôpital de Crève-Coeur d'Impéria:

Sylène est allongée dans un brancard, seule dans une chambre blanche au tempérament froid. Elle parvient, grâce à ses lunettes, à regarder par la porte de celle-ci, son père face à un médecin en blouse blanche.

Peu rassurée, elle tente d'écouter leur discussion, sans succès. Cependant, c'est en remarquant le regard fuyant et démoralisé de son père qu'elle comprend rapidement que son état n'est plus si irréprochable. 

Ami'T •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant