Chapitre n°52 : Djinn

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- Wow ! Il se passe quoi ici ? Gueule alors quelqu'un alors que je fais volte-face le plus rapidement possible.

Un homme d'une trentaine d'année nous observe, la main fermement refermée sur son revolver. Je pose vivement la main sur le mien mais il a déjà dégainé.

-Les mains en l'air vite ! M'ordonne-t-il d'un ton sans appel. Ou je te jure que je te fou une balle dans la jambe. Je lève les mains à regret, fusillant douloureusement l'homme du regard.

Il maintient son arme sur moi tout en se dirigeant à pas lent vers un bouton dans le mur, sur lequel il appuie de son poing. Une alarme se met en marche, me vrillant les oreilles. Je grimace, les mains toujours en l'air, prête à faire pivoter mon arme et à tirer dès que son attention serait détournée. Malheureusement, il en est rien. Ses yeux bruns ne me lâchent pas, m'empoignant de leurs vigueurs brutes et me dissuadant de tenter quoi que ce soit. Alors je l'observe rapidement, faisant mentalement la liste de ses points faibles, comme sa blessure au côté ou sa faible importance dans la hiérarchie du groupe rebelle, vu sa façon de ne vouloir absolument pas me lâcher pour ne pas échouer.

J'entends des pas, et je me redresse rapidement à croupetons, prête à me battre. Trois hommes bien mieux habillés font leurs entrée, armés, et visiblement aussi prêts que moi à en découdre.

-Qu'est-ce qu'il y a Jeff ? Grogne le premier d'entre eux, que je suppose être le plus important et qui semble avoir dans les trente ans, même si son visage au traits marqué et au nez légèrement tordu lui en fait paraître plus.

-Ces deux individus sont entrés par effraction chef. Informe-t-il sans me lâcher des yeux, bien décidé à ne pas me laisser filer.

Le « chef » me jette un coup d'œil, et je remarque qu'il a les yeux étrangement clairs pour ses cheveux bruns.

-Lâche ton arme. Ordonne-t-il.

J'hésite, puis la pose par terre sans le quitter du regard. Pendant ce temps, mon cerveau est en surchauffe. J'éprouve un besoin irrésistible de me jeter à côté d'Ethan pour vérifier son état, mais je suis pris en joute par ces hommes qui, si je n'arrive pas à les gérer, risquent de le flinguer.

-Enlève ton fusil d'assaut et ton couteau.

Toujours par mouvements lents, je m'exécute quand, en enlevant mon arme dont la lanière couvrait une partie de ma veste, je découvre le logo de l'expérience allié à celui de l'UE2S.

Je n'ai même pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrive que mon dos heurte violemment le mur, me coupant la respiration, et que le contact froid d'un canon de revolver vient s'appuyer brutalement contre ma gorge.

Ma vision se brouille, et lorsqu'elle redevient nette tout ce que je distingue c'est deux yeux froids brûlant de haine.

-Bordel, Djinn ! Arrête ça ! Gronde un autre homme plus âgé en le prenant par les épaules.

-Elle fait partie de l'UE2S. Grince-t-il entre ses dents en appuyant plus fort son arme sur mon cou.

Je suffoque. Son regard est si expressif que je me liquéfie sur place. Sa paume glacée me maintient en place, vigoureuse, mais sa tactique de combat semble plutôt précaire. Il suffirait que je me décale d'un centimètre, pour que je lui assène un violent coup qui le mette à terre. J'analyse la situation. Les autres rebelles ont baissé leurs armes, mais peuvent la braqué sur moi à tout moment. Ça reste faisable. Et pourtant, une force venue du plus profond de moi-même m'empêche de rivaliser. Je reste donc immobile, essayant de transmettre par mes yeux, seulement par mes yeux, tout ce que je voudrais lui dire et qui n'atteint pas mes lèvres.

Expérience 21Où les histoires vivent. Découvrez maintenant