Chapitre n°26 : Puma

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-Rafale F643 Z-K murmurais-je, ébahie. L'élite de l'armée de l'air Xerlandaise.

Devant nous, à moitié recouvert par la mousse, à moitié rongé par la rouille, à moitié arraché par les arbres, se trouve un avion de chasse.

Sa chute avait été ralentie par les arbres, et son nez s'était enfoncé dans la terre meuble. Il est soutenu par un énorme pin. Son aile droite est abîmée, son réacteur couvert de lierre, son pare-brise brisé et son parachute de secoure accrocher dans un arbre, à moitié arracher.

Je m'approche lentement, émerveillée, et effleure le métal cabossé. Je me hisse sur l'aile, et tente de me rapprocher du coque-Pitt. Celui-ci est en miette. Je me penche pour voir à travers la vitre. On distingue encore le tableau de bord, et l'écran de contrôle. Les sièges, vides, poussiéreux, arrachés, les boutons écrasés, un téléphone portable brisé.

- Il s'est craché quand ? Soufflais-je.

Ethan s'approche, et se met à jeter des coups d'œil à l'intérieur.

- Il y a un an et demi. Environ.

- Tu l'as vu s'écraser ?

Il me glisse un regard farouche.

- Oui.

Il se redresse.

- J'ai aidé à l'abattre.

Je le fixe, sans expression. Il me regarde aussi. Un regard fort. Dénué d'émotions. J'ignore mon cœur qui me crie qu'il y a du regret dans ses yeux.

- Qu'est-ce qui est arrivé au pilote ?

- Il est mort. Annonce-t-il d'une voix dure. Il a activé le siège éjectable, mais on l'a descendu, et on l'a tué.

Je continue à le fixer. J'essaye de savoir qui il est vraiment. Au-delà des apparences. Sa révélation ne m'a fait ni chaud ni froid. Elle réveille juste d'anciens démons.

- ça ne te fais rien ? Murmure-t-il.

- Tu étais obligé. Chuchotais-je. J'ai fait tellement pire.

- Je ne penses pas que tu ais fais pire que moi, Cathleen.

Il se rapproche.

- Tu ne me connais pas. Soufflais-je.

Une larme roule le long de ma joue, alors que mon visage n'exprime aucun sentiment. Je ferme les yeux et calme ma respiration.

-J'en connais trop sur toi, Cathleen. Avoue-t-il à mi-voix. Trop de choses qui me plaisent...

Sa main glisse le long de ma joue, jusqu'à mon oreille. Lentement, comme pour me laisser le temps de refuser, il se penche vers moi. Ses lèvres effleurent les miennes avec douceur, se retirent, puis reviennent à la charge avec plus d'ardeur.

Je ne sais pas pourquoi je ne le repousse pas. Je ne sais pas pourquoi je le laisse faire une chose pareille. Simplement lorsqu'il me colle à l'aile de l'avion, son corps pressé contre le mien, c'est moi qui répond avec sauvagerie. Je le sens sourire contre mes lèvres tandis qu'il glisse ses mains autour de ma taille, en contact avec ma peau nue. Un frisson vient agiter mes membres et je me laisse tomber. Je laisse son odeur m'enivrer, ses bras m'emprisonner. J'oublie tout. Nos souffles se mélange, j'ai la tête qui tourne, je m'accroche à lui tandis qu'il m'embrasse avec toute la passion et tout le désir qu'il a emprisonné en lui ces derniers jours. Je fonds, je brûle, je me consume. Jamais un garçon ne m'a fait ressentir tant de sentiments contraires. J'ai envie de me laisser faire, et en même temps j'ai envie de me battre pour prendre le dessus. J'ai envie de le repousser et j'ai envie de le serrer dans mes bras. Il y a trop de passion, trop de désir. Nos corps se pressent avec l'envie de se mélanger, de se fondre l'un dans l'autre. Je gémis lorsqu'il se met à me mordiller les lèvres et attrape la sienne. On dirait des animaux sauvage, deux tigres assoiffés d'amour. J'ai du mal à l'étreindre, je veux le serrer plus fort, l'embrasser encore plus passionnément. Alors je le déséquilibre d'une prise auquel il ne s'y attendait pas, si bien qu'on finit tous deux dans l'herbe, lui allongée et moi au-dessus de lui, mes jambes coincées autour de son bassin. Je lui fais un sourire malicieux tandis qu'il rigole, amusé de ma façon de prendre le dessus. Je le faire taire d'un baiser. Ça semble lui plaire parce qu'il me le rend, me soulève sans effort et me renverse sous lui. Je grogne et essaye de me débattre mais il m'empêche de bouger.

Expérience 21Où les histoires vivent. Découvrez maintenant