Chapitre n°41 : Souvenirs (7)/(Nathan part 4)

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// ATTENTION ÂMES SENSIBLES PRENEZ DES MOUCHOIRS//
Je supporte beaucoup mieux les tortures ces derniers jours. Après tout ce n'est qu'une heure, et je vois Nathan le reste de la journée. Il m'apprend tout ce qu'il sait. Comment rester soi-même, comment croire en soi, comment ne pas se laisser abattre. Il me conseille de bouger beaucoup dans ma cellule, faire de la course sur place et des étirements. Il dit que je peux avoir du mal à marcher si je reste immobile, chose que je pourrais  regretter un jour. Alors il me force à courir, m'échauffer le corps. Il m'apprend comment faire des pompes, des abdos. J'adore. Je ne vois plus le temps passer et je m'éclate. J'ai l'impression de repousser mes limites, je sens mieux mon corps. Il dit que j'y arrive très bien, et il pense que c'est dû à ma résistance hors du commun à la douleur, dû à ce que j'ai vécu. Des tiraillements ne me font pas arrêter mes pompes, et je cours parfois jusqu'à en vomir. Je me force à faire la malheureuse avec Diego. Il me dit que jouer un rôle en sa présence aide à lui résister. « C'est comme s'il ne te faisait pas de mal à toi, mais au personnage que tu incarnes quand tu es avec lui ». Et je suis d'accord. Je lui ai demandé d'où il tenait toutes ces connaissances, mais il a tout appris tout seul. D'instinct. Et je ne peux m'empêcher de l'admirer.

Une semaine passe, puis deux. Même si tout va bien, j'expérimente une nouvelle forme de douleur : l'inquiétude. Je déteste voir revenir Nathan dans un état lamentable. Ça me fait mal au cœur. Hier, il a dû rester allongé toute la journée, à cause de ses blessures. Il me regardait m'entraîner en souriant, les yeux remplis de fatigue. Et aujourd'hui je le regarde dormir avec tendresse, en lui caressant doucement la joue. Même si je dormais toute les nuits dans ses bras, on a eu aucun contact physique autre. On en a pas vraiment besoin. Parler, rire, déconner, s'entraîner, débattre... Ça me suffit. Je suppose aussi qu'il a peur de me rappeler Diego. Mais là j'avoue, j'hésite à le réveiller en l'embrassant. J'écoute sa respiration régulière en passant ma main dans ses cheveux. Et puis je ne résiste pas. Je me penche sur son visage et dépose doucement mes lèvres sur les siennes, quelques secondes, avant de les retirer. Il ouvre les yeux en papillonnant des paupières. Il me regarde, sourit, et je souris à mon tour.

- Tu faisais semblant de dormir. L'accusais-je, amusée.

- C'est de ta faute, tu t'arrêtes à chaque fois que j'ouvre les yeux. Murmure-t-il avec un sourire taquin. Ça ne me donne pas très envie de me réveiller.

- Tu es impossible. Murmurais-je.

Mon regard descend sur ses lèvres en même temps que le sien sur les miennes. Je me penche à nouveau pour l'embrasser, et il ferme les yeux. Il me répond doucement, tout en glissant une mèche rebelle derrière mon oreille. Sa main effleure tendrement ma joue, tandis que ses bras m'enlacent amoureusement le corps. Je me laisse tombée dans son étreinte si agréable, et continue de l'embrasser avec plus de passion. Il roule sur le dos en me faisant passer sur lui, si bien que je me retrouve à cheval sur son bassin, et laisse glisser ses mains dans le creux de mes hanches. Je rigole contre ses lèvres, tandis qu'il sourit aussi, amusé par ma situation de dominance.

- T'es bien, là ? Taquine-t-il à mi-voix.

- Très. Assurais-je en laissant glisser mes mains le long de ses épaules, demandant plus de câlin.

- Qu'est-ce que c'est attendrissant. Raille alors une voix, tandis que je me fige.

Nathan tourne la tête vers Diego, toujours allongé, moi au-dessus de lui. Le jeune homme porte un t-shirt noir légèrement déchiré au niveau du ventre, ce qui laisse entrevoir ses abdominaux. Il porte sa veste noire imprimée du blason de L'UE2S, ainsi qu'un jeans de la même couleur et des rangers. Il fume nonchalement une cigarette, appuyé contre le porte de la cellule.

Celle-ci, bleue et blanche, ne s'allume qu'avec un briquet spécial produisant des flammes couleur cyan.

Je me redresse, libérant Nathan, et reste debout, à une distance raisonnable de Diego. Son calme est celui qu'il a avant d'entrer dans une colère noire. Il examine son mégot avec indifférence, avant de souffler la fumée du coin de la bouche. J'observe avec prudence ses pupilles briller d'un éclat qui présage rien de bon.

Expérience 21Où les histoires vivent. Découvrez maintenant