Chapitre n°28 : Souvenirs (1)

16.5K 1.5K 185
                                    

Il y a un deux ans, trois mois, douze jours...

27 février 2223

Les bruits de la ville résonnent dans mes oreilles. Je fredonne une musique du moment, Krisca wild.

Je ferme les yeux de temps à autre, me mordillant la lèvre. J'adore cette chanson. Je longe le bord de la route, innocente, papillonnant à droite à gauche. J'observe avec attention la bande annonce du film Xena3, que je voudrais absolument aller regarder. Mon regard dérive sur les affiches publicitaires des dernières vestes à la mode. Mouais. Un peu trop féminin à mon goût.

Il est tôt. Je viens de sortir de chez moi pour aller faire les magasins. Le soleil pointe derrière les immeubles, en cette fraîche journée d'hiver. Le givre a recouvert les façades des immeubles, et les parebrises des voitures garées.

Je tapote sur l'écran de mon portable. Partout sur le web, on ne parle que de la déclaration de guerre avec la Sytarie. Je grogne. Avoir son pays en guerre n'est pas une bonne chose. Une sonnerie retentie, coupant ma musique. Mon téléphone affiche un appel de ma mère. Je lève les yeux au ciel. Je suis sûre que c'est au sujet de notre dispute de ce matin.

-Oui m'man ? Fis-je d'une voix blasée.

-Shadow, il faut que tu rentres absolument à la maison. M'ordonne ma mère d'une voix un peu trop inquiète à mon goût.

-Qu'est-ce que j'ai fait encore ?

-Rien, pour une fois. C'est à cause de la guerre. Ton père vient recevoir un appel de Monsieur Georges Jerfers, le conseillé du président. Il était affolé. Son fils à disparut sans laisser de trace.

-Oh, maman, tu ne vas pas m'enfermer parce qu'un fils d'un ami a fugué ?

-Ce n'est pas la question. Il pense que ce sont les Sytariens qui l'ont enlevé pour faire pression.

Je rigole.

-Tu te crois dans un film. Je connais son fils, c'est un pourri gâté de première. Au moindre truc qui ne lui plait pas, il pique une crise. Son père a dû lui refuser de lui acheter une voiture de course.

-Shadow, menace ma mère. Je ne rigole pas avec ça. Tu rentres immédiatement.

J'arrive à proximité d'un feu de signalisation. Un 4x4 Lamborghini s'est rangée sur le bas-côté, les warnings en marche. Je reconnais le modèle Urus et écarquille les yeux, impressionnée.

-Je passe juste chercher ma veste et je reviens. Tentais-je de négocier au téléphone sans cesser d'admirer la voiture.

-Non, tu fais demi-tour.

-Aller... S'il te plaît.

- Mademoiselle ! m'interpelle alors le conducteur de la Lambo noire.

Je regarde autour de moi. Je suis seule. C'est bien à moi qu'on s'adresse.

- Je dois y aller ! Dis-je à ma mère en raccrochant. Oui ? 

L'homme est accoudé à la fenêtre de sa voiture, son portable affichant une carte. Il est habillé en noir, avec des lunettes de soleil. Carrure plutôt musclée, la quarantaine.

- Excusez-moi, où se trouve la rue Stafford ? S'excuse-t-il, avec un fort accent.

- Stanford... Murmurais-je. Alors... Il faut que vous suiviez l'avenue...

La porte arrière s'ouvre, et un jeune homme plus âgé d'environ deux ans que moi s'avance, comme pour comprendre, lui aussi, ce que je dis.

- Expliquez à Diego, il est plus fort que moi en orientation. Me conseille l'homme.

Expérience 21Où les histoires vivent. Découvrez maintenant