Chapitre n°48 : Transition

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-Vous voyez le point-là ? Juste derrière la nuque.

J'écarte les cheveux crépus de Déborah qui me sers de cobaye et je la pince doucement.

-Il y a un petit creux, sur lequel vous devez appuyer votre pouce et votre indexe. Il faut pincer nettement et bien maintenir. Moi je vais y aller doucement parce que Déborah n'est pas une ennemie, ok ? Et vous allez faire pareil quand vous allez vous entraîner avec votre partenaire. Mais avec une menace, pas de pitié.

Je resserre doucement ma prise tandis que la jeune femme se tords en arrière.

-Aïe. Aïe. Aïe. Aïe. Aïe... STOP !

J'arrête immédiatement et elle se détache en roulant des épaules pour faire partir la sensation. Je laisse glisser mon regard sur les filles assises en face de moi. Deux heures trente minutes se sont écoulées depuis que Diego m'a laissé partir. Pendant les premières trente minutes, j'ai couru à l'infirmerie où j'ai plus ou moins soudoyé le médecin pour qu'il me passe un antidouleur et des calmants. Si bien que quelques minutes après les avoirs ingurgités, efficacité Sytarienne, j'étais déjà capable de résonner et je ne ressentais plus de décharges électriques fantômes se répandre dans mes membres. J'avais ensuite couru m'habiller et prendre une douche, ignorant mes camarades en train de prendre leurs petits déjeuner, pour me débarrasser le plus vite possible de cette odeur de menthe qui me collait à la peau. Une fois prête, habillée, j'avais pris le temps de retrouver ma motivation et mon envie de me battre, avant d'aller secouer mon équipe, vêtue de mon habituel masque de détermination à toute épreuve et d'envie de réussir.

Quant à Ethan, chaque minute qui passe je m'attends à le voir débouler dans la salle, rien que pour me dire qu'il va bien, rien que pour me dire que c'est fini et me serrer dans ses bras. Rien que pour me montrer qu'il est là. Je ne peux nier que je ressens de l'inquiétude à son sujet, même en sachant qu'il guérit plus vite que la normale. Il est entre les mains de Diego, lui aussi. Et j'ai peur de ce que ce dernier pourrait lui faire subir pour m'atteindre. Il faut absolument que je le sorte de cette spirale dans laquelle je me suis mise. Soudainement, on frappe à la porte du gymnase, ce qui me fais sursauter. Mon cœur se mets à tambouriner rien qu'en voyant la poignée tourner.

-Entrez ? Accordais-je d'une voix calme qui m'impressionne moi-même.

Un vigile apparaît en costume noir, et un soupir de frustration et de déception manque de s'échapper de mes lèvres.

-Vous êtes attendues en bas mesdemoiselles, j'ai reçu pour ordre de vous ramener. La direction a une annonce à vous faire.

-Mmh. De type : « finalement on veut plus de vous vous avez donc la chance inouïe de mourir pour une expérience noyée dans un bain d'acide pour faire disparaitre votre corps ». Ironise Shera, une moue boudeuse collée aux lèvres.

-J'optais plus pour un désintègrement. Renchéris Kristen. Tu sais, on n'arrête pas le progrès !

-Tu as raison Kris, c'est plus esthétique.

-Il y a une rumeur comme quoi l'acide ça pique un peu.

-Ouais, alors que le désintègrement à ce qu'il parait ça chatouille.

Je jette un coup d'œil au vigil qui a visiblement buggé. Puis à Shera et Kristen. Je fais balancer mon regard entre elles et lui pour qu'elles comprennent où je veux en venir. Ensuite je porte la main à ma tempe comme si j'allais me toucher les cheveux, mais je tourne mon doigt pour exprimer la folie. Shera sourit et hoche imperceptiblement la tête, tandis que Kristen me fait un clin d'œil. Une vague de petits rires parcoure le groupe et je ne perds pas une minute de plus.

Expérience 21Où les histoires vivent. Découvrez maintenant