Chapitre 26

Depuis le début
                                    

- Tu veux quelque chose pour te changer ?

- Non, merci, ça va aller.

- Je vais te laisser dormir, alors. Bonne nuit.

Je ne l'entendis même pas refermer la porte avant que je ne m'endorme.


Je fus réveillée par le soleil qui perçait à travers la fenêtre et venait directement sur mon visage. Je me tournai et retournai, tentant de le fuir. La lumière était bien trop forte dans la pièce toute entière pour que je puisse me rendormir.

Je me redressai, regardant autour de moi. La pièce était dépouillée, presque entièrement vide. À part le lit, une table de chevet et une penderie, il n'y avait rien. La pièce sentait un peu le renfermé même s'il était évident que la chambre avait été aérée. De la poussière volait dans le rayon de soleil qui traversait la pièce de part en part.

Je repoussai les couvertures qui avaient été posées sur moi. Je ne savais pas qui les avais posées sur moi mais elles me donnaient affreusement chaud. Je me hissai hors du lit, mes jambes tanguant légèrement sous moi. J'avais la bouche pâteuse. Je mourrais de soif. Les vêtements que m'avait acheté Nahl étaient moites, ils me collaient à la peau. C'était désagréable.

Je jetai un œil à mon poignet. Le bandage s'était presque entièrement défait. Je pouvais voir des morceaux de feuille dépasser, arrachées par mes mouvements. Je devais admettre bien moins souffrir depuis que Miléna m'avait fait ce bandage artisanal. Je doutais que mon os soit guéri pour autant mais ne plus avoir mal était un plus.

Je sortis de la chambre et descendis au rez-de-chaussée. Une odeur de pain chaud et thé régnait. Je trouvai Nahl endormi dans le salon, roulé en boule sur le canapé. J'avais donc dormi dans sa chambre.

- Tu es déjà levée ? me demanda Miléna tout bas, couvant son fils du regard.

- La lumière m'a réveillée.

- Il a dû oublier de fermer les rideaux.

- Il ? Nahl ?

Elle hocha la tête en poussant une tasse devant moi. J'enroulai mes mains autour, ravie de sentir la chaleur de la porcelaine contre ma peau. Je jetai un œil vers le salon, m'attendant presque à voir Nahl surgir simplement parce que l'on parlait de lui.

- Il est venu dans la chambre ?

- Il a pris une couverture supplémentaire qu'il y avait dans l'armoire. Il m'a dit que tu t'étais endormie sans même être complètement allongée sur le lit. C'est lui qui t'a mise sous les draps. Il n'a pas pensé aux rideaux.

L'idée que Nahl m'ait mise au lit... Ça me faisait vraiment bizarre. Je ne parvenais pas à conjurer une image du Chasseur entrain de me placer sous les draps. Dans mon esprit, ce n'était pas quelque chose de possible. Pourtant, je savais qu'il avait un côté dont j'ignorais tout. Un côté qui étreignait sa mère et la protégeait. Un côté qui était persuadé que j'étais sa sœur et qui le rendait aussi protecteur envers moi qu'il l'était envers elle.

Ma migraine n'allait pas tarder à réapparaître si ça continuait...

- Tu as bien dormi malgré tout ?

- Comme une masse, admis-je. Il aurait pu y avoir la guerre devant la porte que je ne me serais sûrement pas réveillée. Si ce n'est pour ce maudit soleil, je serais encore en train de dormir.

- Tu peux retourner te coucher, si tu veux.

- Non. J'ai déjà perdu trop de temps. Je dois reprendre la route.

L'Arme du Roi (Le Grand Royaume #2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant