Dangerous Life

- 31 -Recommencer à zéro ✔

- Je ne sais pas si je l'aime. C'est ça le problème. Il m'a dit que tout ce qu'il avait fait, c'était pour me sauver parce qu'il m'aime. Mais en même, j'ai peur... Je n'ai pas envie d'être avec quelqu'un qui tue des gens de sang froid. Et je n'ai pas envie tout court d'être avec un agent secret. C'est du passé maintenant.

- Tu veux dire que tu vas arrêter ton entraînement à l'Agence ? Tu ne veux plus devenir agent ?

- Non Estelle. Après tout ce qui s'est passé, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de continuer. Tout ceci n'a fait que m'apporter des problèmes. Et puis, je n'ai pas envie d'être cette personne qui tue des êtres humains, même pour la justice. Je n'en suis pas capable... Le mieux, c'est que je reprenne un bon départ. Nous allons déménager à nouveau. Cette fois, je serais vraiment tranquille et je pourrai me construire une vie meilleure.

- Tu vas beaucoup me manquer. Je pense que je vais moi aussi abandonner l'entraînement. Au fond, je n'ai jamais voulu être agent secret, dit-elle. Tu vas beaucoup me manquer quand tu partiras. Mais du coup, comment vas-tu l'annoncer à Noah ?

- Je ne sais pas, je vais essayer demain. Comme il dort à la maison, j'irais le voir à son réveil.

Je me prépare dans la salle de bain. Hier soir, moi et Estelle avons parlé jusque tard. Je n'ai pas dormi de la nuit par peur de faire un cauchemar sur la mort de Nash ou Marcus. Mes cernes témoignent de ma fatigue. Je me dirige ensuite vers la chambre d'amis où séjourne Noah. Il faut absolument que je lui parle.

Je toque et n'entendant pas de réponse, j'entre dans la chambre. Noah est allongé sur le dos, les yeux ouverts et rougis. Il semble en plein débat avec lui-même. Je m'approche doucement et m'assoie sur le lit. Noah lève enfin la tête vers moi. Je lui offre un maigre sourire et me glisse sous les draps à ses côtés.

- Il faut que je te parle Noah...

- Je t'écoutes.

- Je vais déménager, la semaine prochaine plus exactement, après l'enterrement de Nash.

Il relève la tête, d'abord étonné, puis il baisse de nouveau les yeux.

- Tu vas me laisser ? Je comprends très bien, si tu ne m'aimes pas.

- Comme on dit la nuit porte conseil. En vérité ce n'est pas que je ne t'aime pas, c'est juste que j'ai peur d'être avec toi. Tu as tué Marcus de sang froid, devant moi, et ton travail ne me correspond pas. Tu n'es pas comme moi, tu tues des gens sans te poser de questions. Moi je n'y arrive pas.

- Je peux changer, tu sais. Nous pouvons déménager ensemble. Je n'ai rien à y perdre. Je te suivrai partout où tu voudras. Je peux arrêter mon travail et me concentrer sur mes études. Nous pourrions reprendre une nouvelle vie ensemble en oubliant le passé.

- Je ne sais pas Noah ! Il faut que j'y réfléchisse. Je te propose de descendre prendre un petit déjeuner.

- Avec plaisir, j'ai faim.

Nous descendons manger quand quelqu'un sonne à la porte. Je vais ouvrir suivie de Noah. Je découvre avec surprise Eldon.

- Bonjour Felicia, Noah...

- Entre Eldon, dis-je.

Je le laisse entrer et nous allons nous installer dans la cuisine. Eldon commence à nous parler.

- Mes condoléances à vous deux. Je sais à quel point c'est dur de perdre un proche. Noah, mon pote, tu peux compter sur moi. Et toi Felicia, je n'abandonne pas l'idée que tu peux toujours venir, je suis là pour te réconforter.

- Désolée Eldon, je t'ai déjà dit que je n'éprouvais rien pour toi. Tu es juste mon ami, tu comprends ?

- Tu sors avec Noah ? demande-t-il.

J'ouvre les yeux en grand.

- Non, nous ne sommes pas ensemble. On est juste amis.

Eldon secoue la tête et dit qu'il doit partir, que sa famille l'attend. Je lui dis au revoir en lui précisant bien que c'est la dernière fois que l'on se voit avant l'enterrement. Il me souhaite un bon rétablissement et s'en va.

Je soupire en pensant que c'est une longue journée qui s'annonce.

Toute la journée j'ai pleuré. Mes parents ont parlé avec Andrew. Celui-ci a tout avoué à mes parents. J'étais présente ainsi que Estelle et ses parents. Nous avions des comptes à rendre après avoir menti. Je regrette d'avoir agi comme cela. Andrew a précisé que c'était son idée et que ce job m'aiderait à reprendre confiance en moi.

Après, tout le monde est parti pour nous laisser en famille. Même Noah est rentré chez lui. J'ai passé un bon moment avec ma famille. Nous avons joué au monopoly tous ensemble. Puis je suis remontée dans ma chambre. J'y suis à réfléchir depuis un bon bout de temps quand ma sœur fait son apparition.

- Coucou sœurette. Comment te sens-tu ?

Je m'assoie en tailleur sur mon lit et elle me rejoint. Je me blottis contre elle pour un câlin.

- Mieux que hier. Mais je me sens toujours aussi vide de sa disparition. Je n'arrive pas à réaliser qu'il est mort. Ça parait tellement impossible. Je revois encore tous les moments que nous avons passés ensemble. Il n'aurait pas dû mourir, encore moins des mains de Marcus et à son âge. Je regrette tellement qu'il ait été exposé à un tel danger.

- Ce n'est pas de ta faute. Marcus était sans cœur et il tuait toutes les personnes qui se dressaient sur son chemin. Nous allons reprendre une nouvelle vie et oublier au mieux tout ça. Et puis, tu as la chance d'avoir une famille qui t'aime et qui te soutient dans tout ce que tu entreprends. Si je ne me trompe pas, tu as même un petit ami, me rassure-t-elle.

Elle dit cette dernière phrase en levant les sourcils d'un air interrogateur.

- Nous ne sommes pas ensemble. En plus, nous partons bientôt, ce ne serait pas raisonnable.

- Petite sœur, moi je pense plutôt que tu as là un garçon qui t'aime et qui est prêt à te suivre jusqu'au bout du monde.

- Arrête tes sottises Camille. Nous sommes jeunes, je n'ai que dix-sept ans. J'ai largement le temps de trouver quelqu'un d'autre avant d'envisager ce genre de choses.

Camille rit et je la suis dans son rire. Ça fait du bien de rire un peu quand tout est triste autour de nous.

Une porte s'ouvre, d'autres se ferment. Nous avons tous un chemin à faire. Si ça commence parfois par une déception, la vie nous offre toujours une nouvelle chance. C'est l'occasion de se relever et de tout recommencer à zéro. La souffrance n'est que passagère et le soleil revient toujours illuminer les journées.