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J'étais couché dans l'herbe, collé à William

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J'étais couché dans l'herbe, collé à William. On se tenait chaud comme on pouvait, dans cette nuit de tristesse. Une fine pluie tombait du ciel. Des larmes coulaient de mes yeux. Il n'y a que dans les romans où la pluie qui se mélange au larme est quelque chose de beau. Il n'y a que les écrivains qui rendent ça poétique. Dans la réalité, pleurer, c'est tous sauf poétique. Pleurer c'est avoir les joues toutes rouges et humides, les yeux qui brûlent plus ou moins, le nez qui coule, le corps qui tremble, les émotions en vrac, l'esprit dans le bordel, le cerveau retourné. Pleurer, c'est putain de pas poétique. Sa main est remontée du haut de sa cuisse jusqu'à ma joue pour essuyer quelques goûtes de lacrymal. Durant son trajet, celle-ci a effleuré ma hanche, puis mon ventre jusqu'à mon cou, laissant sur son passage des centaines de frissons. Il a laissé sa main sur ma joue tout en se baissant. Il s'est assit dans la pelouse et a plongé ses yeux dans les miens. Il était beau. La lumière des lampadaires se reflétaient dans ses yeux, laissant une teinte orangée derrière elle. J'ai ramené ma main, et j'ai serrée la sienne qui apportait une chaleur agréable à mon visage. Ma respiration s'est subitement accélérée et lorsque ses paupières ont, durant, une nictation, recouvertes ses yeux, j'ai lentement approché mon visage du sien. Il a très légèrement sursauté en me voyant aussi près, mais aussi rapidement que mon coeur battait, ses lèvres se sont posées sur les miennes. C'était doux. Ce contact n'étais pas comme les autres, il était différent de chaque touchés que j'avais pu ressentir. Puis, j'ai appuyé plus fortement mes lèvres, et même si nous étions tous les deux légèrement en manque d'air, aucun ne voulait être le premier à rompre ce délicat échange. Il a passé ses mains sur mes hanches pour me rapprocher de lui, et ça ne semblait jamais assez, si bien que nous nous sommes lestement séparé et il m'a fait monter sur ses genoux.  Mes jambes entouraient son corps mince tandis que ses bras enlaçaient le mien. Ce moment aurait pu être beau. Deux corps tendrement étreints. Des lèvres se mouvant. Des langues se cherchant, s'effleurant, se caressant. Des mains se perdant dans le vêtement de l'autre. Deux esprit, deux corps, deux âmes se rencontraient. Ca aurait pu être beau, si nous n'étions pas deux esprits perdu, deux corps abîmés, deux âmes à moitié mortes. Si nous n'étions pas nullement amoureux. Oui, ca aurait vraiment pu être beau. Cependant, notre manque d'affection était loin de cesser, alors nous ne nous sommes pas séparés. Nous avions conscience tous les deux qu'on ne faisait pas cela par sentiment ou envie. Seulement, nous étions tous les deux là au moment où l'autre avait besoin de quelqu'un. J'ai donc approfondis le baiser, tellement, que je l'ai fais tomber à la renverse. J'étais désormais sur lui, je le dominais de toute part et pour une fois, c'est moi qui avais les commandes de la situation. Ca m'a vaguement rappelé une scène dans la chambre d'Harry, mais ce souvenir s'est rapidement effacé lorsque William m'a renversé sur le côté pour venir se positionner sur moi. Nous avons plusieurs fois échangés de position, un coup j'étais le dominé, puis le dominant. A un moment, j'ai poussé mon bassin contre le sien et des millions de frissons ont parcouru mon corps tandis qu'un doux gémissement a franchit la barrière de ses lèvres. J'ai recommencé ce geste plusieurs fois et je sentais ses doigts accrocher fortement mon tee-shirt.Ca devait devenir insoutenable pour lui, puisqu'il a échangé nos places et a donné un coup de hanche plus brusque que les miens. J'ai attrapé ses cheveux et laissé quelques murmures s'échapper de ma gorge. Il a commencé a relever mon tee-shirt et s'est assis sur le haut de mes cuisses. Les lampadaires éclairaient faiblement le lieu. Et puis, il a observé mes cicatrices. J'étais vraiment gêné, mais il s'est mis à les embrasser, une par une, comme Harry l'aurait fait. Ses lèvres étaient vraiment agréables contre ma peau, contre mes blessures, contre mes marques. L'envie d'en faire de nouvelles pour que ses lèvres se reposent encore et encore sur celles-ci m'a effleuré l'esprit. Puis, quand il eu finit, en silence, il s'est redressé et m'a regardé dans les yeux. Une nouvelle fois, l'éclairage donnait une teinte orangée à ses yeux. J'ai remis mon tee-shirt à cause de la fraîcheur de la nuit, puis il m'a aidé à me relevé une fois qu'il fut debout. Nous avons quitté le parc ensemble. Il était tard dans la nuit. Le sol était glissant, mouillé par les gouttes de pluies. Les lampadaires réguliers donnaient une couleur orangée à la grande rue où quelques voitures étaient garées le long du trottoir. Dans les flaques, au milieu des taches oranges des éclairages, le ciel bleu foncé. Les étoiles n'apparaissaient pas dans l'eau, mais brillaient par milliers dans les cieux. Une légère brise faisait frissonner mon corps. On marchait à petite allure, profitant du calme et de la fraîcheur de la nuit. Je relevais la tête que j'avais baissée pour admirer le sol coloré par tous les détails de la nuit qui m'entouraient. A mes côtés se tenait la silhouette sombre de William, la tête baissée cachée par une capuche sombre. Des vêtements noirs, le dos courbé, l'allure fatiguée. Il avançait à la même allure que moi, et avant aujourd'hui, je n'avais jamais remarqué son attitude maussade. Lorsqu'un rare véhicule est passé près de nous, le vent s'est levé et il a relevé la tête. Mes cheveux se sont envolés passant devant mon visage. Il s'est soudainement arrêté tout en me regardant, il me fixait. J'ai détourné mon regard rapidement, mal à l'aise. La pluie claquait sur le sol, mes chaussures éclaboussaient les quelques centimètres qui les entouraient. Derrière moi, ce bruit se répétait, comme en écho. J'ai pivoté ma tête vers William et je l'ai longtemps regardé à mon tour. La capuche de sa veste noire recouvrait l'entièreté de son crâne s'arrêtant juste au dessus de ses yeux. Sa bouche était fine et n'offrait aucun sourire. Sa peau paraissait pâle, seules les rougeurs de ses joues dûent certainement au froid, contrastait sur son visage. Lorsque nos regards se sont vraiment croisés, mon coeur s'est serré. J'avais l'impression de me tenir face à mon propre reflet. Son regard était aussi vide que le mien. Incroyablement vide. Et j'étais sur que sous ses vêtements, trônaient fièrement des blessures similaires aux miennes, car à présent il n'y avait plus aucun doute. Il était ma copie conforme.

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