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Les mots nous définissent et mettent des barrières.

Un matin mon beau-père m'a déposé au lycée, et comme les autres jours, j'ai ignoré Harry

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Un matin mon beau-père m'a déposé au lycée, et comme les autres jours, j'ai ignoré Harry. Je me sentais tellement mal de passer devant lui sans un regard, mais au fond, peut-être que c'était mieux comme ça. Je me dirigeais vers ma classe, mais un bras agrippa le mien, ce qui m'empêchais de continuer d'avancer. Le corps d'Harry m'a plaqué contre un mur et je n'ai même pas eu l'envie de le dégager. Il m'avait manqué. Son odeur m'avait manquée. Sa chaleur m'avait manquée. La douceur de sa peau m'avait manquée. Ses yeux m'avaient manqués.

Niall, pourquoi nous ignores-tu, pourquoi t'isoles-tu ? Me demanda-t-il en me faisant face.

Sa voix m'avait manquée. Je n'avais rien dit à Harry, ni a aucun gars de la bande de ce que faisait mon beau-père. Ce qu'il me demandait de faire surtout.

Je ne vous ignore pas, je fais comme lorsqu'on ne se connaissait pas. Je ne m'isole pas, je vous évite ma présence. Ai-je répondu.

J'ai donné un petit coup dans son bras, il m'a lâché et je suis parti en classe, et j'ai passé ma journée seul, encore. Au fond de moi j'espérais qu'Harry revienne vers moi, qu'il insiste, mais non. Il ne l'a pas fais. Je ne l'avais d'ailleurs pas revu.

Cet après-midi, le prof de sport n'était pas là, je devais donc sortir deux heures plus tôt, mais il était hors de question que j'appelle ce qui me sert de beau-père pour qu'il vienne me chercher. Je n'en avais d'ailleurs pas eu le temps, puisqu'à peine j'avais posé un pied hors de la salle de classe que Liam me tirait déjà par le poignet, me faisant légèrement grimacer.

Viens, on va chez Harry. Dans deux heures tu seras là, je te le promets. Me dit Liam.

On va chez Harry, mais lui, il est en cours ! Dis-je.

Non, il est repartit ce matin pour allez au lac. Il a décidé de sécher. Me répondit-il.

En réalité, ça ne m'étonnais même pas. Lorsque nous arrivâmes chez Harry, sa mère embrassa Liam, et lorsqu'elle me vit, son sourire s'élargit.

Ca me fait plaisir de te revoir Niall ! Ca fait longtemps que tu n'es pas venu, tout va bien ? Me demanda-t- elle.

Je me suis contenté d'hocher la tête puis on est monté.

Pourquoi m'a-t- elle appelé Niall ? Ce n'est pas mon prénom ! Dis-je à Liam.

-  C'est sans doute comme ça qu'Harry t'as rebaptisé !

On arriva devant sa chambre et Liam entra puis j'entrais timidement, et Harry se mit à sourire. Il me fit signe de venir m'asseoir sur ses genoux. Ce que je fis. Harry à posé sa tête sur mon épaule. J'ai sentis son menton rouler sur mes os. Il a passé ses mains autour de ma taille pour me coller à lui, et j'ai sans doute rougis, mais je me sentais bien. Il me fit un bisou dans le cou, puis rapprocha ses lèvres de mon oreille et je sentais son souffle chaud sur ma peau.

Tu m'as manqué Ni'. Énormément. M'a-t- il chuchoté à l'oreille.

J'étais dans ma salle de bain, entrain de m'ouvrir, encore. J'avais gravé un N en gros à l'intérieur de mon poignet. Je me souviens que lors d'un cours de français, mon professeur avait dit qu'en français cette lettre se disait comme la "haine" qui signifie un sentiment profond, un souhait à faire du mal éprouvée par quelqu'un à l'égard de quelque chose ou quelqu'un. Et ce quelqu'un, c'est moi même.

"Haine" comme Niallaëlle.

- Dépêche-toi ! Avait hurlé mon frère derrière la porte.

J'ai rajouté quelques coupures puis je me suis douché. Ca faisait très mal, mais ça me provoquait surtout une sensation de bien être. Ca avait saigné longtemps, comme toujours. Et ça me donnais envie de recommencer, toujours un peu plus.

Je ne voulais pas me suicider, ça n'avais rien à voir, bien que j'y avait songé plus d'une fois. En fait, même si je voulais vraiment mourir, je ne le ferais pas. J'avais bien trop peur. J'avais juste commencé ça un jour, et je ne pouvais plus m'en passer. Au début je ne m'en tenais qu'aux cuisses parce que personnes ne pouvait voir. Puis j'ai commencé sur les poignet et, depuis peu le ventre. De toutes façons personne ne fait attention à moi, donc personne ne fera attention à ça. Pour être franc, je ne supportais vraiment plus mon beau père. Il n'avait pas le droit de me faire ça. En fait, il n'avait aucun droit sur moi, mais il se permettait. Il se permettait de me détruire. C'est pour ça que j'ai recommencé. Il est ma destruction, celui qui me force, qui me pousse à faire ça.

Un midi, je suis sortis de l'école avec Harry et nous sommes allés au lac. On a écouté beaucoup de musique, puis il s'est penché vers moi. Il a approché ses lèvres des miennes et j'ai commencé à trembler.

- Harry, je ne suis pas homo. J'ai dis en le repoussant légèrement.

- Ca tombe bien, moi non plus. Il a répondu. Seulement, j'ai très envie de t'embrasser.

Harry n'est pas quelqu'un qui aime les règles. Il n'aime pas les formules toute prêtes. Les mots pour désigner ce qu'il est ou ce qu'il doit être. Il est ce qu'il veut, comme il veut. Il réinvente les règles. Ses règles. Il n'aime pas faire semblant. Il dit ce qu'il pense, peu importe si ça gène ou non. Harry, il fait ce qu'il aime, ce qu'il veut, quand il en a envie. Sa mère l'a élevé comme ça. Il m'a dit qu'elle ne cessait de répéter « Ce n'est pas comme dans les jeux vidéo, où si tu te rates, t'as d'autres vie. Là si tu te rates t'as pas d'autre chance. Donc profites-en, parce que ça passe vite. » Et Harry profite. S'il a envie de sécher pour profiter d'une journée avec sa mère ou pour aller au lac, alors il séchera. S'il a décidé de sortir dans la nuit pour rejoindre ses potes dans un parc, alors il sortira. Harry sait que le lycée est important, alors il y va. Il vit les choses à fond. Comme il veut. Il dit ce qu'il ressent. Il ne laisse pas les autres décider pour lui. Il dit qu'il ne faut pas passer à côté. Et pour tout ça, j'aimerais être comme lui.

Et il a finit par m'embrasser. Enfin, ses lèvres se sont posées sur les miennes. On est pas allé plus loin. Dire que je n'ai rien ressentit serait mentir. Je ne sais pas ce que j'ai ressentis en réalité. Lui il l'a dit.

- J'ai aimé t'embrasser, Niall.

- Je crois que... Moi aussi. J'ai répondu, mal assuré.

Si mon beau père avait su ça, il m'aurait probablement tué. Mais, est-ce un crime ?

Autodestruction | NARRY |Where stories live. Discover now