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La vérité de demain se nourrit de l'erreur d'hier .

La vérité de demain se nourrit de l'erreur d'hier

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J'étais à table avec ma famille. Je jouais avec les aliments qui se trouvaient dans mon assiette sans porter d'attention à ce qu'ils disaient. Ils ont commencés à parler plus fort et j'ai compris que c'était de moi.

- Il n'a même pas d'amis ! S'est moqué mon beau père.

- Tu ne veux pas que je vois ceux que j'ai. J'ai répondu froidement, prenant soudainement part à la conversation.

Toute la table s'est retournée vers moi, comme s'ils découvraient enfin mon existence dans cette pièce. Tous avaient les yeux grands ouverts ou les sourcils froncés.

- Je n'appelle pas ça des amis, il a ricané et ma mère s'est levée pour aller dans la cuisine. J'appelle ça des mauvaises fréquentations. Des ados qui s'habillent tout en noir, qui se maquillent, se recouvrent le corps de tatouages et se le mutile avec des piercings se ne sont pas des gens équilibrés. Il faut être sacrément perché ! Il a dit ça, en m'intégrant dans le groupe, puisque je m'étais volontairement habillé de noir, maquillé et j'avais mis mes piercings.

Je savais qu'ils me jugeaient tous, et je n'ose même pas imaginer leur réactions s'ils voyaient mon corps mutilé. Vraiment. Ils ont tous donné leur avis sur les gens "comme mes amis et moi". Inventant ce qu'on faisait, pensait, vivait. Imaginant ce qu'on deviendrait. Pas grand chose d'après eux.
Je suis allé dehors, au fond du jardin, dans une petite cabane. Il y avait une corde et je me suis dis que si j'avais un peu de courage je me serais pendu, mais j'ai pas osé. J'ai pris mon téléphone, enfin celui que m'avait prêté Harry jusqu'à ce que je récupère le mien. J'ai composé son numéro mais je n'ai rien fais d'autres. J'ai juste admiré la suite de chiffres sur l'écran tactile. Je me suis dis qu'il y avait plein de manière pour mourir doucement. Assez doucement pour qu'il ne soit pas trop tard lorsqu'ils me retrouvent. Mais après j'ai eu peur que mon beau-père reporte la faute sur Harry. Et puis, le temps qu'ils se posent la question de savoir où je suis, j'aurais eu le temps de crever dix fois. Ça m'a fait mal de me dire ça. Que je pourrais mourir, me suicider, sans que personne ne s'en inquiète. Sans que personne ne s'en doute. Sans que personne n'ai le temps de le voir venir avant que je sois vraiment mort.
Il y avait une bouteille de vin rouge sur la table. Je l'ai prise et l'ai cassée. En voyant la boisson rouge giclée j'ai pris plaisir à penser qu'elle aussi était soulagée. J'ai pris un morceau bien coupant et je me suis fais saigner. Puis j'ai appuyé pour que le smartphone fasse la numérotation. Après quelques secondes j'ai entendu la voix d'Harry à travers le téléphone.

- Niall ?

- J'avais un frère jumeau avant. J'ai dis. C'est pour ça qu'on a déménagé en Angleterre. Parce qu'il n'est plus là.

Harry n'a rien répondu, me laissant raconter la suite.

- On était en Irlande, on vivait dans un quartier dangereux, c'est pour ça que mon beau-père a une collection d'arme. On venait de rentrer au collège et mon frère a commencé à avoir une obsession pour ses armes. Il voulait toujours en récupérer une pour la cacher dans notre chambre. Je comprenais pas trop pourquoi. Moi elles me foutaient une peur panique, ces armes. Un mercredi après midi il a réussit à en récupérer une sans que ça ne se remarque. Au cas où, il m'avait dit. Et puis un jour on s'est disputé, parce que j'étais plus en avance que lui et il est devenu complètement fou. Ça lui faisait mal qu'il y ai une telle différence entre lui et moi. Nos parents parlaient que de moi, ils nous mettaient sans cesse en rivalité, ça a fini par créer des tensions et pour tous les deux c'était insupportable. Je me souvient, il s'est emparé de l'arme à feu et il est sortit dans la rue avec. Il a commencé a tirer de partout. Ça a alerté la police et je l'ai tiré avec moi pour qu'on se réfugie dans une cave que je connaissais. J'y étais allé une fois me faire une entaille. Je voulais voir du sang couler de mon corps à cause d'un gamin de ma classe qui était décédé devant moi à l'école, comme ça, d'une crise cardiaque, sans avoir eu le temps de saigner. Ça avait été la première avant une longue série de coupures. Je me disputais avec mon frère pour lui reprendre l'arme. Je ne savais pas s'il avait touché quelqu'un et je ne tenais pas à ce qu'il le fasse. J'ai entendu des crissement de pneus et des pas au dessus de nos têtes. Je lui ai dis "Ne t'en fais pas, tout va bien aller maintenant." Il m'a dit que non, plus rien n'ira bien et qu'on était foutu à cause lui. Mais tout ça, c'était de ma faute ! Et je lui ai dis. "C'est de ma faute. J'aurais du voir a quel point je te faisais du mal." Il m'a dit que je n'y pouvais rien. Que je ne pouvais rien contre lui, que personne ne pouvait rien, que tout ça c'était simplement à cause de la vie. Il m'a dit que c'était comme ça, que c'était écris. Puis il m'a serré dans ses bras, très fort. Il tremblait et j'ai compris qu'il pleurait. On était là, deux gamins, deux frères. On avait besoin l'un de l'autre et pourtant ce jour a brisé ce que nous étions vraiment. On savait que plus rien ne serait comme avant. Soudain, quelqu'un a crié qu'il savait qu'il était là. Ces personnes ont pensés qu'il était seul, alors j'ai répondu à sa place : "et alors ? " Il m'a demandé de sortir les mains en l'air. J'aurais pu le faire, je n'avais rien à me reprocher mais j'ai voulu jouer encore un peu. Je lui ai crié "C'est pour que tu me descendes ? " J'ai entendu quelqu'un grogner "Comme tu les as descendu " et j'ai alors compris que mon frère avait tué des gens. La première voix m'a demandé mon âge et je lui ai demandé ce que ça pouvait lui foutre. Elle a répété la question et je lui ai dis que j'avais treize ans aujourd'hui. Elle a dit que j'avais la vie devant moi. Je lui ai répondu que les autres aussi avaient la vie devant eux et pourtant ils étaient mort. Elle m'a demandé pourquoi je les avais tués. Mais ce n'était pas moi qui les avaient tués. Alors pour la première fois j'ai dis que je ne savais pas. Après je suis sortis de la cave en laissant mon frère a l'intérieur. Ils ont fait un mouvement de recul en me voyant sortir. Ils m'ont dit qu'ils ne voulaient pas me faire de mal, ils m'ont demandé de me mettre contre le mur en levant les mains pour qu'on puisse aller discuter calmement. Je leur ai dis que je n'avais plus mon arme et quand j'ai fais un pas vers eux ils se sont resserrés comme si je leur faisais peur. Ils m'ont encore demandé de lever les bras mais je n'ai pas obéi. Je me suis mis à tousser et j'ai craché du sang. Je suis tombé sur le goudron et c'est là que je me suis rendu compte que mon frère m'avait aussi tiré dessus, mais j'étais incapable de savoir quand. J'étais fatigué et j'avais froid, tout soudainement. Je me suis laissé tomber complètement. J'ai entendu quelqu'un dire que je n'étais qu'un gosse. Ils ont vérifié que je n'étais pas armé et quelqu'un a appelé une ambulance. Ils ont commencés a débattre sur mon cas et quelqu'un a dit que je méritais de mourir. Or, je n'avais rien fais. Je me souviens que mon corps avait commencé à bouger dans tous les sens, je ne contrôlais plus rien. Même mon corps je ne le contrôlais plus. Quelqu'un m'a demandé ce qui s'était passé dans ma tête et j'ai répondu que je ne savais pas. C'est là qu'on a entendu le bruit du flingue encore une fois. Quelqu'un venait de tirer. Et j'ai pensé à mon frère. Quelqu'un est descendu et j'ai commencé à fermer les yeux et juste avant que tout devienne noir j'ai entendu quelqu'un dire qu'il était mort. Il s'appelait Damien. Damien, si tu mélanges les lettres, ça fait demain. Mais lui, il n'a pas eu de demain.

Autodestruction | NARRY |Where stories live. Discover now