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 Dire à quelqu'un que c'est terminé, c'est laid et faux. Ce n'est jamais terminé. Même quand on ne pense plus à quelqu'un, comment douter de sa présence en soi ? Un être qui a compté compte toujours. 

Souvent, lorsque j'entends des gens parler, je pense soudainement qu'ils vont un jour mourir et cela me les fait écouter différemment

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Souvent, lorsque j'entends des gens parler, je pense soudainement qu'ils vont un jour mourir et cela me les fait écouter différemment. Je les vois réduits à ce qu'ils sont, à ce que nous sommes tous, et j'ai envie de les débarrasser de leur comédie, de leur demander pourquoi ils s'agitent, se prennent au sérieux, pourquoi ces airs qu'ils se donnent. J'ai envie de leur dire ce qui est essentiel pour eux ; j'ai envie qu'ils boivent. J'aime ce moment subtil et éphémère où, après quelques verres, les gens vacillent, s'abandonnent, où ils se délivrent de leurs vêtements, de leur théâtre : tous les masques tombent et enfin, ils disent des choses vraies. Après la mort de mon frère, j'ai coulé. Ce n'est pas une vague image qu'on s'imagine lorsqu'on sombre, j'ai littéralement coulé. Je me suis jeté dans l'eau et j'ai attendu que mes poumons se noient. Vous vous en doutez, que je n'ai pas réussis. Puis j'ai vu ma mère couler. Elle, c'était dans l'alcool. Et j'ai cru que c'était une bonne idée. Cette histoire d'année à scolarité à domicile, il n'y a pas que ça. C'est beaucoup plus sombre que ça en a l'air. Parce que j'aime ce qui camoufle le monde : les nuages, les paupières, l'alcool et la drogue. C'est pathétique, je le sais. J'ai cru que toute ma vie j'aurais besoin de ces deux produits aussi nocifs qu'addictifs. Apparemment c'était faux. Parce que là, maintenant, tout de suite, ce n'était pas de ces substances dont j'avais envie, à ce moment précis. Mais de toi, Harry. Parce qu'encore ce soir là ça n'allait pas. Je ne sais pas ça doit être les restes d'une vieille crise d'angoisse mal digérée ou d'une ancienne gueule de bois mal supportée. Je suis au bord de la panique, la respiration difficile, les poumons en feux, le coeur douloureux et j'ai l'impression que rien n'ira plus jamais. Comme si y avait plus que toi qui pouvait me guérir.  

Je suis donc sortis par la fenêtre de ma chambre. J'aurais pu passer par la porte, Chris n'étais plus là pour me barer la route. Il est définitivement partit lorsque j'étais à l'hôpital, je crois. J'ai fais le tour de la maison, j'ai traversé plusieurs quartiers, jusqu'à arriver devant la maison de Harry. Je suis resté longtemps devant la porte en me demandant si c'était une bonne idée, puis j'ai sonné. Il n'était même pas vingt-trois heures. Une jeune fille, les cheveux rosés est venue m'ouvrir, un sourire sur les lèvres.

- Oui ? Elle a dit, d'une voix douce.

- Je... euh, je suis Niall, un.. ami de Harry.

- Oh Niall ! Il m'a souvent parlé de toi ! Je suis Gemma, sa soeur. Entre ! Elle m'a dit, agréablement.

- Je pense que je repasserais plus tard, en fait. J'ai commencé à faire demi tour mais elle m'a attrapé le poignet et m'a tiré dans la chaleureuse maison.

- Harry ! Il y a quelqu'un pour toi ! Elle a appelé.

Harry a descendu les escaliers et lorsqu'il m'a vu, il a eu un temps d'arrêt avant de me faire un signe de main pour que je le rejoigne. Je suis donc monté à sa suite et nous nous sommes enfermés dans sa chambre. Nous étions donc tous les deux dans la pièce et entre nous un silence pesant régnait.

- C'est vrai ce que tu as dis ? Il a soudainement demandé.

- Quoi ?

- A la soirée. Que tu me déteste.

- Oui, j'ai dis après une longue réflexion. Je déteste aussi ce sentiment d'avoir l'impression que ma vie ne dépend que de ta personne.

Il y a encore eu un long silence. Notre relation n'était devenue plus que silence. Ce n'était plus que des mots non prononcés, des gestes pas engagés. De notre relation il ne restait plus rien à part du vide de bruit. C'est peut-être ce qui rendait ça plus réel en fait. Le silence, ça ne peut pas s'écrire, se dessiner ni se danser. Le silence c'est terriblement vrai, atrocement dangereux. Le silence ça ne peut se représenter par rien d'autre que par lui-même. Et, c'est ce qui me rappelle à quel point toute cette vie n'est rien d'autre qu'une vie.

- Alors tu peux partir. Il  finit par dire.

- Pourquoi ? J'ai demandé, déçu.

- Tu me déteste de te rendre dépendant de moi. Alors pars, détache toi de moi. Va vivre ta vie ailleurs. Avec William tiens, vous avez l'air de bien vous entendre ! Il s'est lentement énervé.

- Mais c'est de toi dont j'ai besoin !

- Non Niall ! Tu ne peux pas avoir besoin e moi et me détester en même temps !

- Alors je ne te déteste pas... J'ai chuchoté.

- Mais tu t'écoutes trois secondes ? Il a crié. Il faudrait savoir ce que tu veux.

- Le monde est inconstant, éphémère et indécis. J'ai dis, en baissant la tête, comme pour me trouver une excuse.

- Et toi, tu n'as tellement pas de personnalité que tu choisis d'être comme le monde. Il a rigolé amèrement.

J'ai gardé la tête basse et sentis des gouttes couler le long de mes joues puis être attirées par la gravité et donc s'écraser au sol, tout près de mes pieds. Je déteste cette maladie qui me rend tellement plus susceptible que tout le monde.

- Que veux-tu que je te dises Niall ? Tu as toujours été comme ça. Incapable de te trouver, peureux d'être quelqu'un, triste de n'être personne. Tu ne sais pas qui tu es, d'où tu viens ni où tu vas. Tu n'as jamais été sûr de rien, tu n'as jamais su faire les bons choix ni avoir les bons mots.. Tu vis dans le flou, dans l'incertitude, la confusion, le doute, l'indécision. Parfois je me demande même comment je fais pour rester à tes côtés, puis je me rappelle que je t'ai aimé, vraiment. Et que toi aussi tu m'as aimé. Même si tu le montre mal, même si tu n'es pas très doué, je sais que tu m'as aimé, et ça me rend heureux. Mais c'est trop difficile de t'aimer ! Alors parfois, il faut savoir mettre un terme aux choses. Tu as trop peur de cet amour. Je sais que tu es un mec bien, tu fais juste mal les choses. Donc il vaut mieux se retirer et laisser un bon souvenir plutôt que d'insister et que ça se transforme en quelque chose de pesant.

Autodestruction | NARRY |Where stories live. Discover now