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" La peur de la mort mène toujours à la peur de la vie. "


Le lendemain matin, lorsque le réveil à sonné, j'eus envie de le jeter par la fenêtre et, au passage, qu'il tombe sur la tête de mon beau-père et que ce dernier meurt d'une hémorragie interne, mais j'ai juste secoué Harry pour qu'il l'éteigne. Quand je me suis levé, un vertige me peut, et j'ai du me rassoir quelques secondes. Je voyais tout trouble, ma tête me faisait un mal abominable et mes jambes étaient comparables à du coton. Harry m'a encore demandé si je me sentais bien, et je lui ai assuré que oui, c'était parce que je me suis levé trop rapidement. Doucement, je l'ai rejoins dans la cuisine pour le prévenir que je ne mangeais pas le matin et qu'à la place j'allais m'habiller. Je suis remonté en me tenant au mur pour éviter de tomber et me suis engouffré dans sa salle de bain. Un haut-le-coeur me prit et je me suis penché sur la cuvette, mais seulement de la bille est sortie de mon estomac, sachant que je n'avais rien avalé depuis plusieurs jours. J'ai tiré la chasse d'eau et me suis relevé pour m'appuyer contre le lavabo. Je me suis passé un peu d'eau sur le visage et j'ai fermé les yeux.
Lorsque j'ai rouvert les yeux, j'étais couché sur le sol de la salle de bain, Harry se tenait au dessus de moi, me mettant quelques petites tapes sur les joues et Anne tenait un torchon mouillé sur mon front. J'ai essayé de me relever mais Harry m'a dit de ne pas bouger.

- Je vais te porter jusque dans ma chambre et je te coucherais dans mon lit. M'avait prévenu Harry.

Comme il me l'a dit, il m'a porté jusque dans sa chambre.

- Depuis combien de temps n'as-tu pas mangé Niall ? Il m'a demandé inquiet.

J'ai haussé les épaules et baissé la tête.

- J'ai vu qu'hier soir tu n'as pas touché à ton assiette. Je suis inquiet pour toi Chaton. Tu es trop maigre, tu ne peux pas rester comme ça.

J'ai tourné la tête vers le mur pour fuir son regard. Ma cuisse m'a soudainement brûlé et j'ai cru sentir mes entailles se rouvrir. Je me suis levé et j'ai eu l'impression de sentir un liquide couler sur mon ventre. Ma respiration s'est accélérée. J'avais l'impression de devenir paranoïaque.

- Niall, tu vas bien ?

- Oui oui, j'ai dis, peu convaincant.

- Tu es sur ?

- Oui.

J'ai essayé de me calmer, mais je me suis mis à trembler violemment. J'ai recommencé à voir trouble. J'avais l'impression de voir mon sang couler de partout. J'avais l'impression de ne sentir que ça. J'avais l'impression de devenir complètement fou. J'ai commencé à transpirer. Je sentais le sang continuer de couler de partout et ça devenait insupportable.
Harry s'est approché de moi, et comme s'il avait sentit ma chaleur de là où il se trouvait, il a voulu retirer mon tee-shirt. Je me suis soudainement reculé. J'avais l'impression de bouillir de l'intérieur. Il s'est encore approché de moi, et pris de panique j'ai commencé à me débattre et à crier. Harry s'est collé contre moi et m'a serré fort dans ses bras. Je ne me suis pas arrêté pour autant. J'ai continuer de donner des coups dans le vide et de lui crier de me lâcher. Mais il ne l'a pas fait et s'il l'avait fait je crois que je me serais effondré. Il a avancé, me faisant reculer et m'a coincé contre un mur. J'ai alors arrêté de bouger. J'ai su dans son regard qu'il avait comprit que je cachais quelque chose. Il a doucement soulevé mon tee-shirt. Il a pali et s'est figé. Ma respiration s'est encore affolée.

- Niall, c'est toi qui a fais ça ? Il a demandé.

Je savais qu'il connaissait déjà la réponse. J'ai hoché la tête, presque fièrement.

- Pourquoi ? Il a demandé, la voix tremblante, comme s'il allait pleurer.

- Je ne sais pas. Comme ça. J'ai répondu. Ça fait longtemps, j'aime bien.

Je l'ai senti frissonner, peut être de dégoût.

- Ça saigne beaucoup... Il a dit en regardant sa main sur laquelle avait coulé mon liquide rouge.

- Non, ce n'est rien. Ça va s'arrêter tout seul de toute façon.

J'ai baissé mon tee-shirt et me suis couché sur son lit. Je me sentais épuisé. Vidé. Complètement vidé d'une quelconque énergie. J'étais essouflé comme si je venais de courir, il fallait que je me calme.

- Pourquoi tu fais ça ? Il m'a demandé en se couchant à côté de moi.

J'ai essayé de trouver quoi répondre mais ce n'est pas simple à expliquer ces choses-là. J'avais déjà du mal à me comprendre moi même, alors comment le faire comprendre aux autres ?

- Quand je saigne, je me sens vivant.

Il m'a serré dans ses bras.

- Niall...

- Quoi ?

- Je m'inquiète pour toi.

J'ai posé ma tête sur sa poitrine et je l'ai laissé me caresser le bas du dos.

- Tu l'as fais à d'autres endroits ? Il m'a demandé.

- Sur les avants bras et les cuisses aussi. J'ai répondu.

Il a soufflé et s'est levé, me tournant le dos. Mon coeur s'est serré, une boule s'est formée dans mon ventre et ma gorge s'est nouée. Tout cela en même temps est devenu insupportable.

- Je crois qu'un jour, je me suis enfermé dans une catégorie que je ne voulais pas. J'ai dis. Ou peut-être que se sont les autres qui m'ont forcé à me mettre à un endroit que je n'avais pas choisi. Mais y a aucun moyen pour que je puisse m'en sortir. Je suis prisonnier. Je ne sais pas de quoi, mais c'est ce que je ressens. Je suis prisonnier de moi même en fait. Parfois j'ai envie de partir, mais je suis coincé dans ce corps. Corps qui est coincé dans une catégorie. Catégorie réservée à un monde stupide. Je me sens pas à ma place dans ce monde... Ca serait tellement plus simple si...

- Si quoi ? Il a murmuré au bord des larmes, toujours dos à moi.

- Je sais pas. Je crois qu'en fait, je ne me sens pas capable d'assumer la vie.

Il s'est retourné vers moi et m'a regardé droit dans les yeux. Les siens brillaient.

- Niall, tu as envie de mourir ? Il m'a demandé, sérieusement. La voix un peu cassée et des larmes coulant le long de ses joues.

- Non... Je ne crois pas. Ca serait trop simple. Trop bien, pour moi. Et puis, mourir ça me fait peur. C'est étrange, parce que j'ai peur de vivre aussi. Chaque soir je m'endors en me disant que je n'en peux plus, que c'est trop dur à supporter, la vie. Et chaque matin je me réveille en me disant que ça va aller, que c'est juste une journée de plus à faire semblant. La vérité c'est que je voudrais juste m'asseoir dans le coin d'une pièce et attendre. Attendre que ça passe.

Autodestruction | NARRY |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant