- 29 - Justice ✔

Start from the beginning
                                    

- J'en étais sûr ! Notre plan a fonctionné.

De quel plan parle-t-elle ? Je sais maintenant que Candice travaille pour Marcus. Apparemment, elle était aussi au courant que je faisais le métier d'agent. Puis maintenant elle parle d'un certain plan.

Je m'assois sur elle afin de bloquer tous ses mouvements et qu'elle réponde à toutes mes questions.

- De quel plan parles-tu ? la questionné-je méfiant.

- Tu sais chéri que tu es sexy quand tu t'énerves !

Candice fait danser ses sourcils, d'un air provocateur.

- Tais-toi pour les âneries ! Réponds plutôt à ma question.

Candice repousse sa chevelure blonde devant de ses yeux et souffle.

- Très bien, de toute façon je sais que je vais mourir... Donc je disais, le plan était que les deux pourritures sortent par-derrière. Comme ça, on les kidnappait ici et hop séjour chez Marcus. Et comme tu allais forcément accourir pour ta petite protégée, c'était le moment parfait pour te coincer. Mais apparemment, il y a eu une petite faille pour toi !

- Où sont-ils allés avec Felicia ?

- 34 avenue Denver Park, souffle-t-elle.

- Ce n'est pas une fausse adresse ?

- Non, c'est la vraie, réplique Candice en me lançant des éclairs avec ses yeux.

- Je ne t'imaginais pas cruelle à ce point. Travailler pour Marcus...

- Toi aussi tu l'es Noah... Tu tues aussi des gens.

- Oui, mais moi, c'est pour rendre la justice.

Je me retourne et prends une grande inspiration avant d'appuyer sur la détente. Je crois que c'est une des morts que j'aurais sur la conscience toute ma vie. Mais elle est avec Marcus, elle doit mourir pour un monde meilleur.

Je cherche mon masque par terre, mais ne le trouve pas. Je comprends que je vais devoir faire sans, et je ne suis pas prêt.

J'arrive en trombe à l'adresse que m'a donnée Candice. Comme je suis seul, je préfère me faire discret. Pendant que j'étais dans la voiture, j'ai contacté Camille, la sœur de Felicia pour lui dire comment se mettre à l'abri. Andrew a prévenu ses parents, car c'est une tâche plus difficile, et c'est lui qui en est le responsable.

Je me faufile dans la pauvre maison lentement par l'arrière. J'étrangle les deux gardes en les prenant par surprise et j'entre. À l'intérieur, les lumières blanches sont très lumineuses. Il va falloir que je redouble d'efforts pour passer inaperçu. Heureusement, Marcus ne connaît pas mon visage, enfin je suppose...

Sur mon passage, je tue quelques gardes par surprise tout en restant discret. Toutes les pièces que je fouille sont vides. D'ailleurs, je suis un peu étonné de l'agencement de cette maison qui fait office de repère pour Marcus.

Je prends alors l'initiative de passer par la porte qui m'intrigue depuis tout à l'heure. Ça fait quelques minutes que j'observe en cachette cette porte gardée par trois hommes baraqués. Il semble y avoir un code pour l'ouvrir aussi. Et surtout la porte est différente, elle n'est pas en bois, mais en métal.

Encore une fois, je dois me débarrasser d'eux avec la plus grande discrétion. Je décide de faire sonner un de mes gadgets que l'Agence me donne pour les missions. Je le lance loin dans le couloir et pars me trouver une autre cachette. Un des gardes va voir ce qui se passe, plus que deux. Je lance un genre de bombe qui fait de la fumée opaque. Celle-ci est inoffensive. Sinon je serais mort, et je ne pourrais pas ouvrir la porte. Cette fois-ci les deux derniers hommes s'en vont à la recherche du problème.

J'en profite alors pour me faufiler par la porte mystérieuse après avoir craqué rapidement le code. Maintenant l'accès est libre. Je referme derrière moi avec la plus grande discrétion. Je descends alors une ribambelle d'escaliers jusqu'à me trouver en face d'un grand couloir. Les murs sont de couleur blanche comme la neige. On se croirait presque dans un hôpital à l'ambiance morbide.

Je marche lentement et regarde partout, mon pistolet dégainé. Je vois plusieurs caméras de surveillance. Mais je ne fais rien, j'ai décidé qu'aujourd'hui serait le dernier jour de vie de Marcus. Comme j'ai appelé une brigade pour bloquer toutes les issues, il ne risque pas de s'enfuir. Autant qu'il voit sur ses écrans à quoi ressemble ses dernières heures. Je veux qu'il croie qu'il a enfin réussi à me coincer, alors que dehors dans le jardin, c'est tout le contraire.

Au milieu du couloir, j'aperçois du côté droit une porte vitrée qui semble également bien protégée. On dirait que la personne à l'intérieur est mise sous quarantaine. Je regarde si je vois quelque chose d'intéressant à l'intérieur, mais il n'y a personne.

Je continue ma progression, descendant toujours plus bas jusqu'à découvrir des portes pleines de moisissures tout droit sorties d'un vieux film américain. Une nouvelle fois, je crochète la serrure et entre, l'arme brandie devant moi.

- N'essaie pas de t'échapper, je te remercie Nash de m'avoir raconté toute l'histoire. Je l'aurai ce Noah Smith !

- Marcus, pourquoi parlez-vous de Noah ?

J'entends la voix de Nash et Marcus alors que je marche dans une grande pièce. Bon Dieu, mais que fait-il ici ?

- Tu ne le sais donc pas ? Noah Smith est le plus calé des agents de sa génération. Il est certes très doué, mais manque parfois de tactique. Je viens de le voir pénétrer dans la maison grâce à mes caméras. Il oublie certaines choses. C'est le seul agent que je n'ai jamais réussi à tuer. En plus, c'est lui le mystérieux inconnu de Felicia. Et cerise sur le gâteau, je vais pouvoir le tuer dans l'heure qui va suivre.

Pendant que je marche dans ce gigantesque sous-sol à leur recherche, j'entends mon ami crier à Marcus de m'épargner. Si je ne me dépêche pas maintenant, j'ai peur qu'il y ait des dégâts. Puis un coup de feu résonne dans l'immense endroit, suivi par des pas lourds qui quittent les lieux. Moi je reste ici, en priant pour que la détonation ne soit pas la vérité que je crains.

Instinctivement, je commence à courir partout en hurlant, les larmes au bord des yeux. Mes jambes sont à deux doigts de me lâcher. Je m'écroule à terre aux côtés de mon ami le plus cher, tué par une balle en plein cœur.

- Non ! Mais Seigneur qu'ais-je fait ! Nash réveille-toi je t'en supplie, ne me laisse pas, j'ai besoin de toi ! Je ne sais pas comment avouer à Felicia que je l'aime ! J'allais te demander conseil ! Non !!

Cette douleur d'un coup si intense s'imprègne de mon mal-être présent. Cette douleur pleine d'épreuves ronge mon corps à cet instant. Je ne me suis jamais senti aussi mal de ma vie.

Les larmes coulent et font des ravages. Pourquoi s'interdire de pleurer quand en vient la nécessité. Une épreuve de faiblesse qui demande d'être traversée. Mes couches de tristesse s'étant enfouies avec le temps au plus profond de ma chair, ne demandent qu'une chose, être libres. Alors oui, je pleure sa mort, car il n'était pas seulement un ami, mais bien plus. Et je constate aujourd'hui que je n'ai jamais eu l'occasion de lui dire...

Dangerous LifeWhere stories live. Discover now