Chapitre 42

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#J'arrive plus à respirer bonjour quand même.
P.D.V J u n g k o o k
Mon heure arrivait à grand pas. Auparavant je disais ne pas avoir peur de la mort, et c'est seulement à ce moment-là que je me rend compte à quel point j'ai peur, j'ai peur de laisser les gens que j'aime, même s'ils sont peu nombreux. J'ai peur de me voir dévaster, de voir mon visage devenir plus moche qu'il ne l'est déjà. J'ai peur de savoir ce que fera TaeHyung si je viens à partir. Je ne veux voir son visage se désintégré en apprenant ma mort. Je ne veux que ses bips sonores incessants, répétitifs, s'arrêtent. Parce que, je l'assume, j'ai peur. J'ai peur de tout ce qui peut advenir maintenant que je suis au bout de ma vie.
Ce matin, je me suis réveillé, une substance étrange dans la gorge, que j'ai craché, et c'est là que j'ai su. C'est là que j'ai su, en crachant cet amas de sang, qu'il ne me restait guère de temps à profiter, à vivre.
Cet après-midi, en voyant TaeHyung j'ai également comprit que malgré la façon dont notre relation a évoluée, s'est manifestée, je n'aurais pas dû pousser à plus loin notre jeu d'esclavagisme. Ainsi, peut-être, j'aurai évité de le faire souffrir, de lui faire voir ce que je suis devenu. Un pitoyable drogué, au bord de la mort.
Mes larmes se versent sur les draps d'une blancheur inconcevable. TaeHyung, nos places ont étés échangées, c'est toi, il y a de ça déjà longtemps qui était allongé dans un lit blanc comme celui dans lequel je me trouve à présent. Un masque respiratoire me permettant de récupérer l'oxygène que je ne peux recevoir par mon propre corps. Mes poumons noircit par la clope et les substances me remercient du mal que je leurs ai fait ressentir. Peut-être que quelque part, je le mérite tout ça, je mérite de me faire dévaster, de me faire culpabiliser par mes regrets, par notre jeu aussi pathétique soit il.
Ma vision se trouble depuis ces derniers jours, ma tête tourne, mes idées se floutent, mon coeur s'accélère sans que je le conçois. Et mes larmes ne cessent de couler, malgré l'infime force qu'il me reste. Je sens, aussi étrange cela puisse être, ma vie se raccourcir. Et je supporte plus ce masque sur mon visage. Alors d'un élan de courage, ou d'égoïsme, je murmure, d'une voix coupée, sans oxygène, grave, et éraillée, prouvant ma fragilité à TaeHyung.
«Je veux partir Tae...»
«N...non... T'as pas le droit de me laisser !»
Ses paroles et les miennes se mélangent, provoquant le doux cocktail amer qui s'agglutine au fond de ma gorge.
«Je t'aime TaeHyung»
Il me regarde, ses yeux imbibés de larmes, alors que je pose une de mes mains sur la sienne, l'autre retirant mon masque respiratoire. Je le caresse en faisant des mouvements circulaires. Je sens déjà ma respiration devenir douloureuse, et omni présente. L'oxygène n'arrive plus à mes poumons, alors que je prononce d'une voix presque indiscernable.
«Je t'ai toujours aimé, peu importe les circonstances. Reste en vie TaeHyung. Je t'aime, je t'aime vraiment.»
Mes yeux se closent doucement, en, en laissant s'échapper une larme au goût acre. Mes membres tremblent, mes yeux me piquent, et ma gorge est asséchée, l'oxygène ne trouve plus sa voie, et le seul son que j'entends est le fracas du masque respiratoire sur le sol, et TaeHyung qui m'appelle, mais les voix sont lointaines.

«Jungkook !? JUNGKOOK T'AS PAS LE DROIT...»

P.D.V T a e H y u n g
Mes larmes ne cessent de tomber au sol, ou sur les couvertures dont le tissu en est imprégné. Les médecins affluent dans la pièce blanche, essayant tant bien que mal de le réveiller, en vain. Ils le secouent vivement. Mais son esprit est loin. Et j'ai la bizarre impression qu'il est là, quelque part, passant ses doigts fins sous mes yeux pour arrêter l'excès de larmes. «Le désespoir est une chose que peu nombreux sont ceux qui le découvrent. Le désespoir de l'être humain, l'as-tu découvert avant les autres ?» Cette phrase se répète en boucle dans mon crane, alors que je cris désespérément son prénom entre ces quatre murs. On avait tellement de choses à vivre, j'avais promit de te sauver, j'avais promit tellement de chose également, et j'ai l'impression de n'avoir pu tenir cette promesse. N'était-ce pas moi qui te disait de ne pas mettre sur table des promesses dont tu ne peux tenir l'échiquier ? Serait-ce alors un échec et mat ?
Je n'ai pas tenu mes promesses, et tu ne les as pas tenu non plus. Je voulais vivre avec toi, me prouver que, peut-être, quelque chose de beau pouvait encore me surprendre dans ce bas monde que je qualifie de misérable ?
Les médecins affublés à ces côtés essayent dans un espoir commun de redémarrer ton coeur. Mais je te sens à côté de moi, mais... es-tu vraiment là ? Vas-tu rester avec moi, comme tu me l'avais dit ? Je vais te rejoindre Jungkook. Je te le promet. Je ne supporte déjà pas ces quelques minutes sans toi, qu'en adviendra-t-il si je dois passer des jours, des semaines, ou même des années sans que tu sois là pour me soutenir ?
Les médecins me regardent, tremblants et affaibli par ta non présence. Yoongi arrive, caressant mon dos en s'écrasant sur le sol, dans un craquement d'os. Il dépose ma tête contre son torse, caressant mes cheveux en bataille, murmurant des mots rassurants que je m'empresse d'oublier. «Il n'est pas mort…» Criais-je en regardant le corps inerte de mon petit ami dans le lit d'hôpital. Je me met à ricaner en pensant à tous ceux le croyant mort.
Un aide soignant, et Yoongi se poste devant moi, un air grave sur le visage. Je leurs dit «Vous le voyez pas ? Il est vivant.»
Ils me répondent.
«Il est mort. Heure du décès 22h46.»

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