Chapitre 20

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P.D.V J u n g k o o k
Deux jours que TaeHyung ne répondait ni à mes appels, ni à mes messages. J'ai l'impression que l'on m'étrangle, me torture, et me brise le coeur chaque seconde qui passe. Encore une fois, me voilà à ma fenêtre, la cigarette brulante entre les doigts, et un verre d'alcool dans l'autre main que je serre de toute mes forces devenues minimes. Je regarde les braises du cylindre éponger le tabac qui devient cendre sur le rebord des vitres gelées par l'hiver, encore une fois la pluie s'abat contre le verre comme dans mon corps, un torrent de larmes me prend et me rend tremblant. Je regarde également le mégot s'échouer contre le macadam enneigé, provoquant les cendres qui s'échappe au gré du vent. Je me maudis d'être aussi faible, de m'être éprit d'amour pour cette créature. Je saisis la lettre qu'il m'avait balancé et la lis silencieusement, les échos de mes pensées se réfractant sur les murs.
«Jungkook,
Ça fait déjà quelques temps que j'ai écris cette lettre, mes pensées fusaient à se battre pour savoir si je devais te la donner ou non, mais j'imagine que je l'ai fait si tu la lis actuellement.

J'ai pensée à énormément de chose depuis notre altercation qui a provoqué ce que l'on est maintenant, si tu lis ceci, c'est que je suis parti, qui sait, dans quelle circonstance, comment et surtout, pourquoi.

J'écris cette lettre pour te dire que, je devais partir, que ce soit à l'issu d'une dispute ou non, qu'en sais-je. Tu sais, d'une certaine manière, quand je te voyais dans notre établissement, je voulais t'avoir à mes côtés, te chérir, t'enlacer amoureusement et bien d'autre chose qui m'échappe pour l'instant. Je ne sais si je vais revenir un jour ou l'autre, et je n'ose l'imaginer. Pendant que tu lis cela, je suis sûr que tu me manques. Je ne dirais ni où je suis allée ni comment.

Ce que je peux te dire, c'est qu'il le fallait, j'avais besoin de changer, de devenir meilleur, de réfléchir à tout cela. Et si un jour, je dis bien si un jour je reviens, j'espère que j'aurais toujours une place aussi bonne que mauvaise dans ton coeur. Je t'aime Jungkook et je ne t'oublierais pas de sitôt.

TaeHyung.»

Les larmes perlent sans s'arrêter, impunément, et inopinément. Son écriture est bancale, comme s'il l'on avait cru au fait qu'il ne voulait pas réellement écrire ça. Je rallume tremblant une nouvelle cigarette qui ne fait guère long feu. J'admire la flamme s'éteindre de mon mécanisme, comme cette lueur au fond de moi. Aujourd'hui samedi 16 janvier, nous sommes le jour où Jimin m'avait demandé de venir, et encore une fois, mes pensées me troublent, à la simple question d'y aller. Finalement, je décide de répondre présent.
Je ne prend guère de temps à m'habiller, un simple pull bleu, et un jean, je passe par la pièce qui m'effraie le plus, la salle de bain. Je relève la tête en faisant face au miroir luisant. On peut facilement discerner les larmes qui ont auparavant coulées, mes cernes bleutées n'ont pas changées malgré mes nuits courtes et mon sommeil agité. J'ai cette crevasse au niveau des joues qui montrent mon manque d'alimentation, je me répugne et décide juste de mettre mes cheveux un peu plus ordonnés. Je prend mon téléphone, et mes écouteurs, et sors finalement de mon appartement que je verrouille derrière moi. Les coordonnées que Jimin m'a envoyé me situe que c'est un parc, à côté de multiples magasins et autres lieux commerciaux où l'on peut trouver des aliments jusqu'aux marchés noirs. Je place mes écouteurs dans mes oreilles, laissant la mélodie de «She» d'une artiste chinoise me rythmer dans mes pas que trop lents.
Les paroles se rapportent à lui sans arrêt, pourtant mes larmes ne veulent plus affluer, l'ayant trop fait ces jours derniers. Je regarde le béton sale en face de mon immeuble remplit de mégots, de débris et même de bouteille d'alcool, alcool qui noie encore mon sang. Mes pas sont maladroits, les choses qui m'entourent sont floues, et pourtant je ne me sens que bien, malgré la tristesse qui m'envahit chaque jour et seconde un peu plus. L'incendie qui régit dans mon coeur ne peut s'estomper, encore moins être noyé par de l'eau. J'arrive dans l'allée menant au parc, je regarde le ciel être gris semblable à mon âme, et je n'ai l'impression d'être qu'un pestiféré, un faiblard, une erreur, et je remarque aussi que je ne suis qu'un défaitiste. «Les erreurs ne te forgent qu'un meilleur caractère.» merci père, je me souviendrais toujours de vos mots, de votre élevage à la dur sous peine d'être battu, des marques qui ne se voient guère maintenant sur ma peau devenue aussi blanche qu'un stigmate. Vos paroles injustes, si rabaissant, et si hautain, votre allure d'homme modeste. Je coupe finalement la mélodie qui arrivait à son terme pour la deuxième fois. Je m'assied sur un petit banc assez grand pour deux personnes, et peut être un enfant. Deux mains se posent sur mes yeux, délicatement, et je souris en murmurant son prénom. Il s'assied alors à mes côtés, faisant son plus grand sourire qui cache ses yeux, je le trouverai presque reposant, rassurant, réconfortant si c'est peu dire. Il me tend un verre de café sur lequel je souffle doucement. La vapeur de la chaleur de celui ci se dissipe dans un brouillard froid.
«Jimin, pourquoi avoir dit que je suis énigmatique ? Presque mystérieux.»
Il ricane doucement, voulant, je pense tout du moins, rendre l'atmosphère moins tendue, et il reprend la parole là où je l'ai laissée.
«Encore il y a quelques secondes tu sais, tu as l'air si innocent et pourtant je peine à y croire. Quand tu as soufflé sur le liquide chaud, tu as regardé la buée et la vapeur se dissoudre dans l'air glacial, n'est-ce pas ? Et bien là encore, tu semblais intrigué, comme si tout te donnait des énigmes à résoudre, comme si tu te demandais d'où vient cela, comment est-il créé et encore bien d'autre. Comme si tu redécouvrais le monde à chaque pas, comme si tu étais venu d'un monde autre que le nôtre et que tu essaies de le comprendre, tu vois ce que je veux dire ?»
Je hoche la tête alors qu'il sort une phrase peinant à passer la barrière de ses lèvres.
«Et c'est pour cela, pour cette, peut être, certes fausse innocence que je suis tombé amoureux de toi.»

Sex SlaveWhere stories live. Discover now