Chapitre 13

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«Pouvez vous me décrire l'incident je vous pris.» Dit l'homme en blouse blanche.
«Il y a de ça quelques jours, 4 exactement, je me suis embrouillé avec un terminal de notre lycée, TaeHyung est venu, d'une quelconque façon m'aider lorsque la situation est devenue plus complexe. Pour m'en échapper, il m'a donc embrassé,lorsque j'ai saisi la tournure des événements, je lui ai donné un coup au visage, et j'ai voulu m'enfuir, lorsque je l'ai vu se recroqueviller sur lui même, paniqué par sa réaction, j'ai couru vers lui, son corps tremblant, ses mains arrachant presque ses cheveux. Puis il est tombé inconscient dans mes bras.» Avait dit Jungkook avec ses yeux toujours baissés et larmoyants.
«Bien, pour mon avis personnel, j'imagine que ce flux d'émotions émit par vos actions comme avec votre-...Ce jeune homme également à vos côtés, a dû donc engendrer un dysfonctionnement de votre organisme et nerveux. Nous allons donc vous prescrire un futur traitement médicamenteux à suivre à la lettre sans oublier quoi que ce soit, il sera très important de respecter votre ordonnance et vos prises de médicaments.»
Je hoche la tête, les pensées dans le vague, le sol se dérobe sous mes pas exagérément lourd sur le sol carrelé, je marche de long en large. De savoir le contexte dans lequel ces événements se sont produits et aggravés me rendent encore plus pitoyable et minable que je ne le suis déjà, si c'est possible. J'aurais voulu que jamais rien ne se soit passé, que je n'ai jamais prit aucune foutu décision bordélique, foutu égoïsme. Vouloir voir le visage même de la personne que l'on aime se tordre sous la luxure était la chose la plus hypocrite et surtout celle que je voulais faire mienne par dessus tout. Je ne sais comment réagir dorénavant. Puis je un jour être en paix ? Je ne veux plus le voir, plus jamais.

Les tintements des boites de médicaments résonnaient maladroitement dans l'étroit sac en plastique à mon bras, je tournais le regard vers le silencieux qui me suivait désespérément vis à vis de ma presque course en dehors de l'hôpital. Même les claquements de ses chaussures sur le sol de béton semblait étonnement indiscernable. À quelques ruelles de mon appartement insalubre et délabré, je lui fais finalement face, crachant des mots sortit d'un épave de courage qu'il me restait. «Arrêtons de nous voir, nous parler, nous...Amuser, ne faisons plus rien, faisons comme si nous étions de simples étrangers l'un pour l'autre, oublions nous.»
Il soufflait bruyamment.
«Tu commences quelque chose, et maintenant c'est moi qui suis censé le finir, tu es mon esclave dès à présent, tu l'as également accepté par toi même, alors non, nous n'allons pas nous oublier.»
«Je suis vraiment minable.» Murmurais-je à moi même, malheureusement trop fort car lui aussi la entendu.
«Ton complexe d'infériorité est d'une particularité surprenante, il t'empêche vraiment de tout, tu es dingue.»
Si nous pouvions personnifier ses paroles à un objet existant, ce serait des pieux, percutant mon coeur dans une violence infinie, les mots font mal quand elles viennent d'une personne pour laquelle on éprouve un réel amour.
«T'es qu'un bâtard.»
Je relevais mon visage en face du sien, ses yeux fixaient les miens, j'étais à la fois décontenancé, et malheureusement amoureux.
«T'as pas le droit, t'as pas le droit de dire ça alors que c'est toi qui a commencé le bordel dans lequel nous sommes. Tu sais pas à quel point j'ai souffert, le pire, tu veux savoir c'est quoi le pire ? Le pire c'est de tomber amoureux de la personne qui nous fait souffrir putain. Oui, parce que je t'aime, et je te déteste en même temps, je m'en fou intégralement de paraitre paradoxal avec toi, parce que tout ce que je voudrais c'est qu'on soit des gens normaux, qui se soit connus dans de vraie circonstance, mais non, tu en as décidé autrement. Et tu veux savoir quoi ? Je voudrais t'oublier, ne crois pas que j'ai jamais essayé, du moins j'ai pris le risque, parce que d'une certain manière c'était à mes risques et périls, et... -il soufflait- j'y suis pas arrivé, j'ai lamentablement échoué à la mission que je m'étais entêté à accomplir. Tu es toxique, tu es mauvais, tu es un poison à toi tout seul, et pourtant, tu veux savoir quoi ? Je suis accro, je suis devenu dépendant de ton putain de poison, comme un homme devient accro à l'héroïne.»
Je restais ébahis, les yeux grandement ouverts, se baladant entre le sol, mes mains et le bas du corps du plus jeune, je n'osais pas l'interrompre, parce qu'il crachait amèrement la vérité, il disait ce que je voulais pas savoir et à la fois ce que je voulais entendre. Il a dit «Je t'aime» mélangeant au contexte que je sois éventuellement un poison, mais si je suis devenu si obsessionnel pour lui, alors je veux bien être tout les poisons du monde, quitte à être malade. L'odeur de la ruelle surplombait à nouveau mes narines, et je me retrouvais seul dans une ruelle à l'odeur désagréablement nauséabonde de tabac opiacé. Il m'avait laissé sur ses belles paroles, je ne voulais pas le retenir. Je vois encore sa silhouette se dessiner par delà le brouillard qui s'abat silencieusement sur la ville, sa démarche charismatique, sa façon de remplir l'espace comme un peintre qui finit sa toile, son oeuvre, il est l'oeuvre qui traverse ma vie, une toile non nommée, à l'allure inconnu, dont personne n'est le détenteur.
Le froid gèle mes joues déjà rouges de douleurs, je suis frigorifié, et je reste là comme un idiot qui ne se rappelle pas ce qu'il a oublier. Je ressens tellement de chose que je ne peux qu'écrire entre ses lignes, une brève allusion, mon coeur reçoit des décharges, mes doigts tremblants pianotent sans sens sur le bord de ma veste. Les yeux vitreux, je relève la tête, décidant finalement de rentrer.
Je discerne enfin la petite porte qui m'amène dans les infimes pièces à vivre où je conçois ma vie depuis quelques mois déjà, je m'affale dans mon lit parfaitement fait, je me glisse sous les couvertures en m'emmitouflant à l'intérieur d'elle, la chaleur créée une bulle dans laquelle je me sens transporté, je m'endors paisiblement malgré la gravité des actes passés.

Sex SlaveWhere stories live. Discover now