Chapitre 26

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Après 20 minutes de trajet, nous étions arrivés à Newburgh Lake. Situé à la périphérie sud-est de la ville, ce lac était un endroit inédit vers lequel je n'allais pas souvent. Nous étions aux alentours de 1h du matin, la nuit était bien installée et les véhicules se faisaient rares. Nous étions donc seul dans cet écrin de verdure.

Tyler gara sa voiture et nous empruntâmes un petit chemin qui menait jusqu'à la rive. Une berge nous attendait, nous offrant une vue panoramique sur le lac éclairé. Un ponton surplombait le lac. Nous nous assîmes au bout, les pieds au-dessus de l'eau, le regard vers cet infini bleu où se mêlait le ciel et l'eau. Tyler lança de la musique et je posais instinctivement ma tête sur son épaule. C'était une façon parfaite de clôturer notre soirée. Nous étions proches et complices. Bien au-delà de mon pari avec Cassey, Tyler me semblait idéal. J'adorais sa façon de rire, de me regarder ou de m'embrasser. Tout chez lui me faisait chavirer et je souhaitais que le jour ne se lève jamais.

Nous étions sur le ponton depuis deux bonnes heures, écoutant de la musique, discutant de tout et de rien, refaisant le monde. Allongés, le visage vers les étoiles, nous étions dans notre bulle.

La musique s'arrêta soudainement, la playlist touchant à sa fin.

« - Je crois qu'il est temps de rentrer déclarais-je à contre cœur.

   - En effet » répondit Tyler sans pour autant se lever. Nous restions ainsi, allongés, main dans la main dix minutes. Dans un effort surhumain je me rassis avant de me mettre debout. Il fit de même et je partis en direction de sa voiture. Il m'avait attrapé la taille et marchais derrière moi tout en me tenant. Je ris face à son attitude enfantine. Arrivés à la voiture, il me fit me tourner face à lui. Il m'embrasse. Un baiser plein de tendresse mais aussi de nostalgie, comme si c'était le dernier. Des frissons s'emparèrent de moi mais je ne pus m'empêcher de me questionner sur l'origine de cette tristesse qui donnait l'impression que tout était fini sans avoir même commencé.

Il détacha ses lèvres des miennes et passa son pouce sur mon visage. Ses yeux émeraudes me captivais, brillant d'une lueur impénétrable.

« - En route », déclara-t-il avant de me quitter pour monter du côté conducteur. Je pris place sur le siège passage. Il alluma le contact et nous nous enfonçâmes dans la nuit.

Nous roulons depuis dix minutes quand je décide de briser le silence.

« - Qu'est ce qui va se passer maintenant ?

  - Hum ... Je te ramène chez toi ? déclara-t-il tourna la tête vers moi. Son sourire illumina la nuit et me détendis.

  - Tu sais très bien ce que je veux dire Tyler.

- Oui, Lindsay, je sais. Écoutes, je n'ai pas envie de rendre les choses officielles. Après tout, c'était notre premier vrai rendez-vous et j'ai juste envie qu'on y aille doucement. » Cette réponse me brisa le cœur. Je ne m'attendais pas à une déclaration d'amour mais j'aurais aimé qu'il accepte d'officialiser notre relation. Enfin, si on pouvait appeler ça comme ça.

« - D'accord, je comprends, répondis-je d'une voix que je voulais neutre mais qui se brisa trahissant ma désillusion.

   - Lindsay, je ne veux pas te faire de mal, je tiens trop à toi pour ça. Si on précipite les choses, je risque de te briser le cœur. » déclara-t-il d'une voix légèrement sinistre, qui me donna un frisson. Il parlait comme un bourreau des cœurs alors que je ne l'avais jamais vu en couple avec aucune fille du lycée.

Je ne répondis rien, préférant arrêter cette conversation ici. Nous arrivâmes devant chez moi. J'allais descendre de la voiture quand Tyler me retint par le bras.

« - Ne soit pas vexée Princesse, c'est juste que je ne suis pas du genre à me mettre en couple comme ça. Je préfère prendre mon temps et avec toi, ce sera avec grand plaisir. » Je souris à ces mots qui me remontèrent un peu le moral. Je ne voulais pas gâcher cette soirée par une dispute inutile. Je pris donc sur moi avant de lui répondre.

« - Je comprends Tyler, c'est sûrement mieux comme ça. » Ma réponse sonna fausse et sèche, jetant un froid supplémentaire. Le courant était électrique et il était temps pour moi de me retirer. Je descendis de la voiture tout en remerciant Tyler pour cette soirée presque parfaite. Il me souhaita bonne nuit et redémarra en direction de chez lui.

J'entrai dans mon immeuble et pris les escaliers jusqu'à chez moi. J'ouvris la porte et étonnamment, personne ne m'attendait dans le salon. Soulagée, je me rendis dans ma chambre. J'entrais quand soudain ma lampe de chevet s'alluma dévoilant la carrure d'un homme assis sur mon lit. J'étouffais un petit cri de surprise tout en sursautant.

« - Putain Thomas, il va vraiment falloir que tu arrêtes de me faire peur !

   - Impossible désolé c'est beaucoup trop amusant », déclara-t-il malicieux. Je posais mon kimono et m'assis à mon bureau pour me démaquiller.

«  - C'est à cette heure-là que tu rentres ? reprit Thomas, beaucoup plus sérieux.

    - Oups ? répondis-je sarcastique.

    - Fais pas trop la maline, sinon je vais devoir instaurer un couvre-feu et crois moi, ça ne te plaira pas.

   - Je suis pressée de voir ça répliquais-je provocante.

   - Je t'assure que non. Dépêche-toi d'aller dormir, on a une grosse journée demain, déclara Thomas tout en se levant de mon lit pour sortir de ma chambre.

  - Comment ça ?

  - Je te prends en main, petite sœur et crois-moi tu vas souffrir répondit-il, un sourire diabolique scotché au visage.

- Quel belle initiative, vraiment Thomas, fallait pas, dis-je désespérée. J'avais tous, sauf envie de passer une journée au garde à vous avec mon frère.

- Ça va être drôle tu verras. Bonne nuit. » Sur ce, il ferma la porte, me laissant ainsi seule. J'enfilais mon pyjama avant de passer dans la salle de bain pour me laver les dents. Je retournais dans ma chambre pour me glisser dans mon lit.

Au bout d'une heure, je ne dormais toujours pas. Mon réveil affichait 4h25 et je n'arrivais pas à fermer l'œil, trop obnubiler par ma dernière conversation avec Tyler. Et si cette soirée, au lieu de nous rapprocher, avant définitivement éteint la flamme de notre amitié et de nos sentiments ?

Lindsay, la vie et elleWhere stories live. Discover now