Chapitre 47

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La lumière du jour me chatouilla. Mes yeux s'ouvrirent. Les événements de la veille me revinrent en tête, tel un vieux disque rayé. Je me souvenais du regard glacial de Tyler, de ma crise d'angoisse, de la honte d'Ashley, de Peter et de sa gentillesse. Je pris mon téléphone, réalisant que je ne l'avais consulté depuis hier soir. A ma grande surprise, je n'avais qu'un message. Thomas.

Peter m'a raconté, j'espère que tu vas bien.

Son message m'intrigua. Pourquoi Peter avait-il le numéro de mon frère ? Cependant, les paroles bienveillantes de mon aîné me rassuraient. J'avais un allié de choix à mes côtés.

Je me retournais du côté de mon meilleur ami qui dormait toujours. Sa présence me serra le cœur, me rappelant mes moments avec Tyler. Je me levais discrètement et partis dans le dressing voler quelques affaires. Je me dirigeais vers la salle de bain. Après avoir brièvement contempler mon visage étonnamment reposer, je me glissai sous la douche. L'eau chaude coulait sur mon cœur tandis que je contemplais le sol, mon esprit embrumé par les remords et les regrets. La douleur me tordait l'estomac et je mourrais d'envie d'appeler Tyler. Néanmoins, une petite voix me murmurait qu'il était encore trop tôt, que le contacter ne ferait que remettre de lui sur le feu, déclenchant alors un incendie indomptable. Le visage d'Ashley m'apparût, blême et effondrée. Elle devait être dans tous ses états. Pour une fois, je ne craignais pas sa vengeance car je l'aurais méritée. Je n'attendais peut-être que ça d'ailleurs, qu'elle me fasse autant de mal que je lui en avais fait, avant que je ne m'autodétruise.

La buée emplissait la pièce et je réalisais soudain que j'étais sous l'eau depuis trop longtemps à la vue de mes cuisses écarlates. Je sortis alors de la douche et m'habillais rapidement sans prendre la peine de me maquiller. À quoi bon ?

Peter était réveillé et traînait au lit. Il me vit entrer et sourit.

« - Bien dormit partenaire ?

- Comme un loir, ce qui est étrange d'ailleurs, répondis-je en venant m'assoir sur son lit. Je peux te poser une question ?

- Tu viens de le faire, répliqua Peter en ricana. Je lui mis une petite tape sur le bras ce qui le fit rire franchement.

- Sérieusement, Pitt, comment tu as eu le numéro de mon frère ? le questionnais-je tout en le fixant. Il détourna rapidement le regard.

- Je me suis dit que ça pourrait être utile si les choses se compliquaient ce soir, et je n'avais pas tort ... Petit- déjeuner ? » sa question sonnait comme une affirmation et il s'empressa de se lever, me laissant là, avec sa réponse évasive.

Je le suivi jusqu'à la cuisine où sa petite mangeait déjà des céréales.

« - Bonjour Clem ! lança Peter à la principale intéressée qui baragouina un bonjour entre deux cuillères de Cheerios, bien trop occupée à liker des photos instagram.

- Quand je te disais qu'elle était aimable, me dit Peter, exaspérée par l'attitude de sa sœur.

- Je t'ai entendue idiot, répliqua-t-elle avant de quitter les lieux, emportant son IPhone 7 et son précieux bol. Peter l'ignora.

- Que veux-tu pour le repas le plus important de la journée, me demanda mon ami, souriant.

- Des céréales et un thé, ce sera parfait. » Il sortit alors deux bols et nous servit avant de mettre mon thé à chauffer. Une fois le tout prêt, nous emportâmes nos victuailles au salon, où nous nous installâmes dans son somptueux canapé en face du dernier écran TV Samsung.

« - Les dessins animés c'est bon pour toi ? m'interrogea timidement Peter, ce qui me fit rire.

- Un samedi matin sans les dessins animés n'est pas un samedi matin ! » Il sourit à ma réplique et lança Nickelodeon Junior et Bob l'éponge.

Une heure plus tard, nous avions décidé qu'il était temps que e rentre. Je parti prendre mes affaires tandis que Peter s'habillait après une douche express. Nous descendîmes au garage et je restais bouche-bée. Le surcroît d'émotion de la veille m'avait empêché de remarquer le nombre de voitures de luxe que cette pièce contenait. Une Mustang noire nous accueillait, suivie ensuite d'une Ferrari rouge et d'une Lamborghini jaune. Peter m'expliqua que la première voiture était à son père, la seconde à sa mère et la dernière à sa sœur. Lui préférait la simplicité de la Porsche qui passait plus inaperçue que les voitures exubérantes des femmes de la maison. Je pris donc place dans sa voiture et il ouvrit le garage. Le trajet se fit au son de l'album de Drake, un silence confortable s'étant installé entre nous.

Arrivé devant chez moi, Peter se gara. Avant de descendre, je le remerciais pour tout ce qu'il avait fait pour moi. Il m'indiqua que s'était normal entre complices de se soutenir et m'assura que tout allait bien se passer, ce dont je doutais encore fortement.

Je pris ensuite les escaliers qui me menèrent jusqu'à mon appartement. Thomas regardait E ! pour changer tandis que ma mère préparait le déjeuner dans la cuisine. Il était déjà midi mais je n'avais pas faim. Mon frère se leva instinctivement et me prit dans ses bras. Son contact me réconforta et je me sentais soudainement en sécurité. Il m'embrassa les cheveux avant de se détacher de moi. Je partis saluer ma mère avant de partir ranger mon sac et me changer. Je portais en effet un jogging de Peter ainsi qu'un t-shirt noir simple lui appartenant et beaucoup trop grand pour moi. Je troquais ses habits contre un legging Nike et un t-shirt blanc sur lequel on pouvait lire « ne me demande rien à propos de mes notes ou de l'école, de mon travail, de ma vie sociale ou de mon poids, en fait ne me parle pas d'accord ? » ce qui reflétait à la perfection mon état d'esprit du moment. Je partis ensuite rejoindre Thomas sur le canapé. Il m'offrit une place sous son plaid, tandis que ma mère m'apporta un thé. Je me blottis contre mon frère et le temps semblait s'être arrêter. Là, dans mon cocon familial, j'étais à l'abri de la tempête.


Lindsay, la vie et elleOnde histórias criam vida. Descubra agora