Chapitre 6 : Hard to face reality

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                                                   ***** RILEY *****


Je laissais mes doigts pianoter d'impatience sur l'accoudoir de ma chaise, attendant que mon tour arrive. Le week-end était passé et comme tous les lundis, j'avais mon rendez vous chez ma psy. Je savais qu'elle allait me demander comment s'était déroulé les retrouvailles avec le chanteur.

J'étais toujours mitigée et complètement perdue par rapport à tout ça. Trois jours s'étaient écoulés et si la soirée s'était bien passée, je ne pouvais pas en dire autant des jours qui avaient suivi.

« Riley ? »

M'appela t-elle, passant sa tête dans l'ouverture de la porte de son bureau. Je me levais, fébrile en lançant un dernier coup d'œil autour de moi, comme à mon habitude. Les formalités n'avaient plus vraiment lieu d'être et je prenais place au même endroit que d'habitude, dans un large fauteuil très confortable.

« Comment allez vous aujourd'hui, Riley ? »

Même question à chaque séance. Je haussais les épaules en évitant son regard, pour la première fois, je ne savais pas dans quel état j'étais.

« Je ne sais pas trop, je me sens un peu déstabilisée. »

Finis-je par trouver les mots pour essayer de décrire ce qu'il se passait en moi depuis ces derniers jours. Je sentis le poids du regard de ma thérapeute sur moi, m'obligeant à lever les yeux vers elle.

« Pourquoi déstabilisée ? Est ce que cela a un lien avec votre rencontre avec Justin ? Cela s'est mal passé ? »

Elle ne cherchait même pas à amener le sujet en douceur, c'était clair et direct, je devais avouer que c'était une chose que j'appréciais chez elle.

J'avais appréhendé ces séances pour diverses raisons mais elle n'avait jamais insisté sur les sujets dont je ne voulais pas parler, n'avait jamais cherché à connaître des détails glauques sur l'attentat et surtout, elle n'avait jamais eu de pitié pour moi.

J'étais fatiguée de lire la pitié dans les yeux des gens quand ils savaient. J'avais besoin qu'on me soutienne, pas que l'on me plaigne.

« Non, non, contrairement à ce que j'avais imaginé la soirée c'est vraiment bien passé, ça m'a fait vraiment du bien... sur le moment. »

Insinuais-je clairement, car oui, cette soirée avec Justin m'avait permis de me détendre un peu et surtout, j'avais dormi d'un sommeil de plomb ! Je m'attendais à une nouvelle question mais le silence du Dr Edwards m'incita à approfondir mon discours.

« Ca a été un peu bizarre au début mais ensuite l'atmosphère s'est détendue, nous avons mangé et pas mal bu c'est vrai mais ça nous a permis, je pense, d'aborder les sujets délicats. C'était pénible mais ça m'a fait du bien de pouvoir parler de ce qui s'était passé, de ce que je vivais actuellement et de voir que je n'étais pas la seule. On a fini par s'endormir et je n'avais pas aussi bien dormi depuis l'attentat. Par contre quand je suis revenue chez moi, le lendemain, tous les bénéfices que ces retrouvailles m'avaient apporté ont disparu la nuit suivante. Mes cauchemars et mes souvenirs se sont décuplés, j'imagine qu'au final ça a réveillé des choses pas très agréables... »

Je ne savais plus quoi faire pour les faire disparaître, le sommeil me fuyait et quand mon corps finissait par tomber de fatigue, les cauchemars horriblement réalistes qui agitaient mes nuits étaient encore plus fatigants qu'une nuit blanche.

The Worst Day of Our LivesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant