♡ Chapitre 1 ♡

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- LES CASIERS ! LES CASIERS ! LES CASIERS ! 

En ce moment, je me sens comme Beyoncé. Vous savez, quand elle se jette dans la foule en oubliant que ses grosses fesses peuvent blesser des gens et qu'elle se laisse transporter par les fans tandis qu'elle finit les dernières notes de "If I Were A boy". 

Je suis exactement dans la même situation, excepté que les bras qui me soulèvent ne sont pas ceux de quelconques fans mais ceux des membres de l'équipe de soccer du lycée. Ces crétins veulent me jeter dans un casier de sport puant et m'y enfermer. Un jour normal.

- L-les gars... arrêtez... s'il vous plait...

Ils rient d'autant plus et j'ai presque envie de faire pareil parce que ma voix est affreusement aiguë. Je suis ridicule.

- J-je vous ordonne de m-me poser !

J'aperçois ma future prison, un casier minuscule qui doit encore empester la chaussette. Je sais pourquoi ils m'ont choisit moi, Bobby: je suis surement le seul à pouvoir entrer dans un casier de cette taille. Je fais moins d'1m60, j'ai 14 ans, et l'intelligence dont je suis pourvu m'a permis de sauter 2 classes, faisant de moi le plus jeune dernière année de ce foutu lycée. Et le plus torturé également; ce genre de chose m'arrive tous les jours. 

- Allez, foutez le cafard là-dedans qu'on en parle plus ! 

Je reconnais la voix grave de Jake Bills, le capitaine de l'équipe dont j'ai gâché 6 fois le couple. 

  « Le cupidon ». C'était mon surnom ici, la cause de ma notoriété, et ça ne me créait pas que des amis. Ça fait mal de savoir qu'un petit intello de 14 ans peut ruiner ton couple à tout moment et en former un autre, les gens n'aiment pas trop ça. Je suis donc la risée de cet endroit maudit. 

- Les gars, je f-ferais tout ce que vous voudrez !

- Tu peux m'avoir un rendez vous avec ta mère ? s'exclame l'un des porteurs.

- M-ma mère ?

- Bah oui, t'es le cupidon alors tu dois bien pouvoir m'arranger ça.

- Hors de question ! Je suis le seul homme de sa vie.

- Dans ce cas bouche toi le nez parce que t'es pas près de sortir de là-dedans.

Je n'ai pas le temps de comprendre ou de pousser un autre de mes cris aigus que je me sens atterrir en enfer. Bordel, ne lavent-ils jamais les casiers ? Ça pu plus qu'une raie des fesses là-dedans, je sens la nausée venir. 

- Bonne nuit, Cupidon.

Jake Bills me fait un clin d'œil avec un sourire radieux avant de refermer la porte de casier et de remuer le cadenas à code. Je suis foutu. Je hais Jake. Je hais cette stupide équipe de soccer. Qu'ils ne viennent pas se plaindre s'ils se retrouvent tous célibataire du jour au lendemain.

Je me bouche le nez et me plie un peu plus pour chopper mon téléphone résidant dans ma poche arrière. Pas de réseaux. On se fout de ma gueule, c'est pas possible. Je soupire et finit par ouvrir l'application caméra et active le flash pour pouvoir me filmer.

- Jour 1, je commence, heure 1. Je ne sais pas combien de temps je vais tenir dans ce casier. L'odeur est absolument infect, pire encore que lorsque maman cuisine son ragoût de choux de Bruxelles. Et puis, j'ai envie de pisser. Ma vessie fait la taille d'une coccinelle et la dame de la cantine a été généreuse avec le jus de fruit à mid-

Je me stop en entendant un bruit de casier claquer.

- Eho, je crie en coupant la caméra, il y a quelqu'un ? 

Larry's Cupid - l.sWhere stories live. Discover now