Thirty-four

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Lorsque je me réveille après mon deuxième sommeil prématuré, je sens une faible douleur dans mon cou et sens, du bout de mes doigts, un petit trou, comme celui d'une piqure. J'aperçois ensuite un corps inactif couché sur le sol, à l'autre bout de la pièce.

Ces cheveux d'un brun si doux et ces bouclettes en queue en tire-bouchon de cochon, je pourrais les reconnaître parmi tant d'autres.

C'est mon Ashton qui est étendu par terre, évanoui à cause de ces enfoirés qui ne cherchent pas à me donner de réponses.

Andy arrive au moment où j'allais serrer Ashton dans mes bras pour le réveiller.

«Laisse-le là et écoute-moi. Il n'est pas celui que tu penses qu'il est.–
Autant que tu n'es pas celui que je pensais que tu étais, le coupais-je.
Fais. Juste. M'écouter. Putain.
Hey, ho. On se calme! C'est pas parce que t'es dans ta semaine que tu peux être agressif envers moi.» je réplique, fière de mon coup.

Et on s'est engueulé comme ça pendant une bonnes dizaine de minutes, jusqu'à ce qu'on se fasse interrompre par la voix qui fait vibrer mon cœur.

«Amé! Andy! Qu'est-ce qu'on fait ici?» demande Ashton en courant vers nous.

Il vient me prendre dans ses bras et je laisse enfin couler les larmes qui alourdissaient ma vue. Je suis tellement contente de le voir et je vois dans ses yeux le même sentiment. Il me chuchote à l'oreille de me calmer et que tout va bien, même si selon moi, cela m'est totalement impossible.

«Okay c'est assez les pleures. Maintenant fermez-là et écoutez, nous interrompt Andy.
Attends! Tu nous a kidnappés?! demande Ashton complètement perdu.
Oui, et votre si aimable Billie Joe m'a aidé.
—Billie Joe?! nous exclamons Ash et moi en même temps.
Ouais, il n'a pas mis le système d'alarme et vous a donné des somnifères pour être sûr que je puisse venir prendre Amélie. Et aujourd'hui, tu lui as rendu la tâche plus facile en demandant à voir comment l'alarme marche alors il t'a juste poussé dehors et Mike était là pour te récupérer.
—Billie Joe, Mike et toi. Qui d'autre est dans cette merde?!» je commence à m'énerver.

Je n'en peux plus, mais plus du tout. Toutes les personnes nouvelles en qui on pouvait avoir confiance, toutes ces personnes qui ont collaboré avec nous afin de nous rendre la tâche plus facile, nous ont menti depuis le début. Je sens que je vais bientôt exploser.

«Mais premièrement, pourquoi sommes-nous ici? demande Ashton qui tente de garder son calme, mais je vois ses poings serrés.
Tu es exactement celui qui est supposé savoir! s'exclame Andy d'un air arrogant en pointant Ashton du doigt, alors que je me retourne vers lui.
Je ne sais pas de quoi tu parles alors fait juste nous le dire! s'exclame Ash à bout de nerfs.
Tous les copyrights que tu n'as pas payés peut-être? Et je t'ai dit de ne pas toucher à cette fille! Je t'ai dit qu'elle m'appartenait. Tu n'a rien respecté et tu n'as toujours pas payé la drogue que tu as achetée à Tré.» crie maintenant Andy.

Je me retourne vers Ashton, partagée entre l'appréhension, le dégoût, le déni et d'autres émotions. J'ai espoir que ces conneries soient fausses, jusqu'à ce qu'Ashton approuve doucement d'un signe de tête.

Je cours à toutes jambes vers la porte pour me sortir de ce foutu cauchemar, mais ne réussis pas à l'ouvrir puisqu'elle est verrouillée. Je me sens vraiment mal, j'ai l'impression que la moindre personne qui oserait se pointer sur mon chemin se ferait abattre par la force que me fournie l'adrénaline.

Je crie à pleins poumons, comme si les ultrasons que je produis pouvaient détruire cet endroit. Je frappe la porte pour la défoncer, mais n'y arrive pas alors j'essaie de la gratter avec mes ongles pour la rendre de plus en plus mince et de plus en plus fragile, mais elle finit par se teindre en rouge par le sang que laissent échapper mes doigts.

Je sens quelqu'un s'approcher de moi. Je ne prends même pas la peine de regarder qui c'est et frappe un corps musclé qui, malgré tout, se fait propulser en arrière par ma force surhumaine. Toutes les personnes se trouvant à l'intérieur de ce hangar bâtard sont mes ennemis.

Malgré que tous mes sens soient flous, je perçois des cris et des bruits de poings s'abattant sur des mâchoires. Je finis par entendre des cris qui me glacent le sang de la part du si doux mouton.

«Tu n'as pas le droit de me dire quoi faire. Je peux sortir avec qui je veux. La musique est une expression et je me suis juste exprimé... dit-il avant de se faire coller une gifle phénoménale.
On te l'a déjà expliqué, le punk est une secte où les plus vieux sont les plus forts. T'es même pas punk alors tu dois nous respecter et écouter ce qu'on te dit de faire. Cette fille était pour moi, pas pour toi. Maintenant vous deux allez payer pour ce que vous avez fait.
—Non! Vous allez laisser Amélie en-dehors de ça parce qu'elle n'a rien fait.
—Trop tard!» rit Mike en donnant un coup de tête dans ma direction.

Je ne comprends plus rien. Les copyrights, la drogue, moi et Andy, la "secte", le punk. Tout se confond dans ma tête et j'ai l'impression de sortir d'un manège tellement je suis étourdie.

J'aperçois Ashton me fixer au loin avant de se faire emmener par Mike et Andy.

Je suis seule. Perdue dans ma tête. J'ai envie de crier, mais j'ai perdu ma voix il y a quelques minutes.

Que va-t-il se passer? De quoi parlait Andy? Je ne lui appartiens pas, pas plus que j'appartiens à Ashton. J'appartiens à moi-même et à moi-même seule.

Ashton ne semblait pas drogué. Oh merde! L'argent des violons, elle ne venait certainement pas des ventes de leurs albums, des concerts, des vêtements et tout ça. Ça voudrait dire que les trois autres gars aussi sont là-dedans. Mais pourquoi Alex et le reste du groupe ne sont pas là, eux?

Tant de questions auxquelles je n'aurai sûrement pas le temps d'avoir les réponses.

Et si je mourrais ici, que feraient mes parents? Savoir que leur fille a été tuée par des musiciens qu'elle admirait, parce que son copain n'avait pas respecté leurs règles à la con.

C'est sous ces questions que je m'endors encore. Cette fois-ci, naturellement dû à la fatigue.

Rêve devient réalité TERMINÉEWhere stories live. Discover now