Chapitre 14

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Le bruit de la pluie sur le toit la réveilla. L'obscurité avait enveloppé la chambre.

Combien d'heures avait-elle dormi ?

Elle jeta un œil sur le réveil posé sur la table de nuit à côté d'elle et constata qu'il n'était que la fin de l'après-midi. Elle se retourna et reconnut à travers les carreaux de la fenêtre, un ciel gris et sombre d'orage d'été. Le roulement de tonnerre approchait, prêt à ébranler le ciel et la terre.

En réaction, elle se glissa un peu plus sous les draps mais fut saisie alors d'une étrange sensation : celle de son corps nu contre le tissu qui l'enveloppait. Elle souleva le drap et ne put que constater l'évidence. Elle était nue dans un lit inconnu, à l'intérieur d'une chambre qu'elle ne reconnaissait pas ! Elle se redressa brusquement, rougissante, tirant par réflexe sur le drap pour recouvrir sa poitrine dénudée. Elle chercha du regard une silhouette familière parmi celles qui se détachaient en ombre chinoise autour d'elle. Elle était seule...

Peu à peu des images furtives lui revinrent à l'esprit :

Celles de Terry la transportant à travers la maison, traversant le salon en trébuchant contre les meubles qui leur barraient le passage... Ses mains puissantes qui l'enserraient, les baisers grisants qu'ils échangeaient...

Elle porta la main à sa bouche et caressa ses lèvres de la pulpe des doigts.

... Puis l'éprouvante montée de l'escalier qui avait nécessité plusieurs haltes et entretenu l'ardeur de leurs élans, la paroi du mur dans son dos les soutenant, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la chambre et que leurs deux corps s'écroulassent sur le lit qui grinça de surprise sous le choc.

Au sol, leurs vêtements éparpillés témoignaient de la hâte avec laquelle ils avaient été enlevés.

Tout était encore un peu flou dans son esprit...

Elle se leva et marcha jusqu'à la salle de bain, s'arrêta à l'embrasure de la porte à la recherche de l'interrupteur électrique. Ses doigts rencontrèrent la surface lisse et froide en porcelaine et elle fit tourner le bouton. Une lumière jaune accompagnée d'un léger grésillement surgit d'une applique en forme de tulipe au dessus du lavabo, projetant un faible halo sur la cuvette en céramique. Elle s'entrevit dans le miroir et frissonna devant ce qu'il lui renvoyait : le reflet du visage ému de celle qui venait de découvrir l'amour...

Rougissante, elle pivota sur elle-même en quête de quelque chose qui cacherait sa nudité et dénicha un peignoir accroché à la patère fixée derrière la porte . Elle s'en revêtit puis retourna dans la chambre. Son regard errait dans la pièce d'un air absent. Il y régnait une atmosphère de fièvre dont ils avaient tous deux été la proie et qui ne semblait pas s'être apaisée. Il lui semblait que si elle touchait le moindre objet, des étincelles en jailliraient et l'embraseraient. Sur le lit, les draps froissés avaient gardé l'empreinte de leurs corps et elle frissonna d'émotion devant le récit qu'ils lui livraient :

Lui au-dessus d'elle, lèvres entrouvertes et yeux mi-clos qui l'observaient, dissimulés en partie par ses mèches brunes qui retombaient sur son beau visage... La douceur de ses mains... Ses mains étreignant ses cuisses tandis qu'il descendait vers elle en piqué et s'emparait de sa bouche en un ardent baiser. Puis, se redressant, l'adresse avec laquelle il avait attrapé l'ourlet de sa robe et le faisait remonter le long de son corps jusqu'à la faire passer par-dessus sa tête.

On aurait dit qu'il avait fait cela des dizaines de fois...

Elle secoua la tête à cette évocation. Elle ne voulait pas savoir...

Elle s'adossa contre le mur et ferma les yeux... Les images se succédaient à une vitesse folle dans sa tête, vives et réelles . Elle poussa un profond soupir et se laissa emporter par la vague...

Tout d'abord Terry, le sourcil arqué d'interrogation en découvrant sa combinaison de soie dont le boutonnage descendait jusqu'à l'entrejambe. Dérouté, il leva les yeux vers elle avec un geste hésitant, guettant dans son regard son approbation. Aucun mot ne parvenait à sortir de sa bouche. Etrangement, il se sentait très nerveux, certainement beaucoup plus qu'elle qui le dévisageait avec curiosité. Il espérait que cela ne se voyait pas trop. Si elle pouvait deviner l'état dans lequel elle le mettait, elle cesserait de le regarder ainsi avec cette confiance et cette innocence désarmantes qui lui faisaient perdre tous ses moyens. Il avait l'impression d'être dans la situation paralysante de celui sur le point de monter sur scène et qui réalisait qu'il n'avait pas appris son texte. Il déglutit bruyamment et frémit à l'idée qu'elle eût pu l'entendre. Il ne voulait en aucune façon l'effrayer. Ce qu'ils étaient en train de vivre était si beau, si pur pour tous deux, mais aussi si nouveau pour elle qu'il ne voulait en aucune façon tout gâcher avec sa maladresse. Contre toute attente, elle se redressa et tendit le bras vers lui, le saisissant par le col de sa chemise entrouvert pour l'attirer à elle. Ses doigts graciles cherchèrent sa nuque, s'enfouirent dans ses cheveux. Et cette fois, il cessa de résister...

Allongé sur elle, ses mains autour de son joli visage, il commença à l'embrasser. Elle adorait le goût de ses lèvres, à la fois humides et brûlantes quand elles s'écrasaient sur les siennes, sa façon qu'il avait de les capturer avec ses dents, de les mordiller doucement, de jouer avec elles. Elle répondait si bien à ses baisers qu'il dut faire une pause pour reprendre le contrôle sur lui-même, et roula sur le côté, le souffle court. Le plafond tourbillonnait au dessus de sa tête, et il lui fallut quelques minutes pour reprendre ses esprits. Quand il leva finalement les yeux vers elle, l'incompréhension se lisait sur son visage. La moue boudeuse, elle le regardait sans rire dire. Il émit un petit rire étouffé et se hissa sur un coude, caressant de son index qui effleurait sa joue, sa bouche qui grimaçait de contrariété.

- Rassure-toi, cela ne fait que commencer... - lui chuchota-t-il à l'oreille d'une voix rauque tout en reprenant de sa main libre le déboutonnage de la combinaison. En passant, il frôla la naissance de ses seins qu'il devinait pointer sous le tissu soyeux et un frisson chargé d'électricité l'ébranla, excitant sa curiosité. La respiration de Candy devenait plus rapide et frémissante tandis qu'il s'activait à l'ouvrage. Il se sentait observé et n'osait lever les yeux, pestant intérieurement contre la sournoiserie de celui qui avait conçu un vêtement dont l'unique but était de charmer les hommes puis de les ridiculiser en leur en compliquant l'accès ! Parvenu enfin au dernier bouton, il repoussa les bretelles de chaque côté de ses rondes épaules puis tira sur la combinaison, la faisant glisser vers le bas tandis qu'elle se soulevait légèrement pour lui faciliter la tâche. Elle était à présent nue devant lui et un frisson d'émerveillement le parcourt. Par pudeur, il s'empara de la couverture au fond du lit et les en recouvrit tous deux. Il la sentit grelotter et se mit à la réchauffer de ses mains.

Ce n'était pourtant pas de froid qu'elle tremblait mais de l'émotion qui l'étreignait car ce qu'elle découvrait de lui l'impressionnait tant qu'aucune pensée rationnelle ne pouvait s'imposer désormais dans son esprit. Ce corps si grand, si fort qui se tenait au dessus d'elle, ce corps auquel elle avait si souvent pensé secrètement se trouvait à présent accessible, rien que pour elle, et fit courir ses mains sur son torse dont la chaleur moite à travers la chemise commençait à bousculer tous ses sens. Elle s'en saisit alors d'un pan et tira dessus, l'ouvrant d'un geste vif, ce qui le fit tressaillir d'étonnement. Enthousiasmé par son audace, il esquissa un sourire d'encouragement tandis que d'un mouvement d'épaule, il se dégageait de la chemise qui alla échouer sur ses reins. Les yeux de Candy s'écarquillèrent d'admiration. Elle l'avait soupçonné magnifiquement sculpté et ce qu'elle découvrait ne la décevait point : une poitrine large aux épaules athlétiques et finement musclées, des bras longs et puissants dont elle souhaitait éperdument devenir éternelle captive. Elle le dévorait des yeux ! Il est beau à couper le souffle !... Elle pouvait à présent le toucher, le caresser, sentir son cœur battre dans sa poitrine, retrouver la chaleur de sa peau sous la pulpe de ses doigts et se dire qu'elle ne rêvait pas, qu'elle était en train de vivre le moment le plus beau et le plus intense de sa vie. Elle le désirait de toutes ses forces, lui et son corps, et sentit le sien s'embraser quand il revint vers elle pour l'embrasser avec ferveur. Curieusement, elle se sentait beaucoup plus à l'aise quand il se tenait contre elle que lorsqu'ils s'observaient. Elle ferma les yeux, lascive, le laissant butiner sa peau, frôler sa gorge, ses épaules, tandis que ses mains à elle, fébriles, s'enhardissaient et déboutonnaient son pantalon. Elle le sentit tressaillir au moment où le vêtement bascula sur ses cuisses et ne s'étonna pas du fracas que leurs chaussures firent en tombant sur le sol, propulsées sans aucune modération. Un sourire mutin s'ourla sur les lèvres du jeune aristocrate qu'elle lui adressa en retour avec une tendre complicité...

Il était agenouillé sur le lit devant elle. Elle avait les jambes légèrement repliées. Il se pencha vers elle et entreprit un geste vers ses genoux puis s'interrompit, bloqué dans son élan, hésitant. Il était ému plus qu'il ne le croyait possible. Devinant son trouble, elle écarta naturellement les jambes, lui cédant volontiers le passage et il se glissa avec précaution entre ses cuisses. Elle l'enveloppa aussitôt de ses bras et accueillit avec réjouissance ce corps qui s'appesantissait contre le sien, plongea ses doigts dans ses cheveux, l'attira encore plus fort contre elle. Elle appréciait le contact de sa peau contre la sienne, sentir la force qui émanait de lui. La bouche de Terry se plaqua de nouveau sur la sienne avec une douce violence, impudente et conquérante, sa langue se frayant un chemin, s'enroulant autour de la sienne dans une danse sensuelle et excitante. Elle soupira dans sa bouche, haletante, languissante tandis qu'une main lovée contre son visage, il repartait de l'autre explorer son corps. Il en parcourait chaque parcelle, son dos, sa taille, ses hanches, ses cuisses pour remonter ensuite vers ce sein tentateur, rond et ferme, qu'il avait entrevu un peu plus tôt. Il abandonna alors sa bouche pour dévier vers le téton qui saillait. Ses lèvres se refermèrent goulûment sur lui avec un grognement. Elle s'agrippa au drap avec un hoquet de surprise, découvrant le plaisir intense que cela lui procurait : un frisson rapide suivi d'un feu brûlant, une douleur délicieusement excitante qui la traversait de part en part. La langue de Terry, fraîche et humide, décrivait des cercles sur la pointe dressée, la lapant puis la mordillant, la faisant s'arcbouter jusqu'à ce qu'un cri s'échappât de sa gorge, un cri qui la surprit tant elle ne reconnaissait pas sa voix dont le grain devenu rauque trahissait le flot d'émotions et de sensations que ses caresses lui procuraient. Elle ouvrit des yeux empreints de gratitude et croisa ceux de Terry qui la contemplaient avec émerveillement.

Terry !...

Elle éprouva de nouveau une folle envie de l'enlacer, de le toucher, de sentir son visage contre le sien, de mêler leurs souffles saccadés. Il l'embrassa par touches, la suçota, la mordilla, aiguisant tous ses sens à leur paroxysme. Ses hanches à elle se mirent à onduler au rythme des caresses de sa bouche. Elle perdait pied, haletante, soupirante, prise dans le tourbillon de sensations qui la submergeait ! C'était un plaisir bouleversant, violent et puissant, qui l'empêchait de penser si ce n'est à lui et à ses caresses ! Elle avait eu l'occasion de lire ce genre de livres "qu'on lit en cachette", sensés décrire et révéler aux ingénues comme elle, le sens du plaisir amoureux, mais ce qu'elle ressentait dépassait tout ce que son imagination avait pu concevoir. Elle comprenait à présent les raisons qui faisaient que l'on écrivît tant sur le sujet !...

Elle ne voulait pas que ça s'arrête et s'enfonça languissamment dans le lit quand les doigts de Terry se firent plus aventureux et glissèrent lentement jusqu'à l'échancrure de ses cuisses... Elle laissa échapper un sifflement langoureux au contact de cette main qui la mettait au supplice. Son corps se tordait, se crispait. Elle le désirait de tout son être et ne cachait plus son impatience. Il comprit qu'elle était prête et leva les yeux vers elle.

- Me fais-tu confiance ? – semblait-il lui dire.

Elle acquiesça d'un battement de paupières... D'un subtil mouvement de rein, il entra délicatement en elle. Ses verts iris s'écarquillèrent sur le moment mais fort heureusement, le léger pincement qu'elle ressentit, comme une brûlure fugace, s'évanouit rapidement sous l'emprise voluptueuse qui prenait possession d'elle. Il posa un regard inquiet sur elle, guettant le moindre signe d'insatisfaction ou de douleur, un froncement de sourcils ou une grimace qui lui indiquerait d'arrêter. Il craignait tant de la faire souffrir, d'être maladroit et de la décevoir, qu'il la scrutait attentivement, l'angoisse lui serrant la gorge. Il obtint en réponse le doux murmure d'un long soupir de contentement qu'elle laissa échapper en se mordillant la lèvre inférieure. Elle réalisait, troublée, que tout son être répondait avec voracité à cette sensation étrange mais délicieuse qui fait naître en elle des sons nouveaux, une musique plaintive et langoureuse qui accompagnait le doux va-et-vient qui balançait leurs corps. Rassuré, il se met à caresser son visage dont elle baisa la paume, à effleurer sa gorge qui s'arqua au contact de ses doigts, et quant il la sentit cambrer les reins vers lui, encore plus requérante, il accentua son étreinte dans un feulement rauque.

Les pupilles de Candy commencèrent à se dilater. Elle sentait peu à peu ce quelque chose qui montait en elle depuis tout à l'heure, redoubler de puissance au rythme des mouvements de Terry. Hoquetant, le ventre en feu, elle recouvrit son amant de ses bras, pour ensuite glisser ses mains sur ses flancs, ses fesses auxquelles elle se cramponna pour se repaître de lui en elle et en jouir sans pudeur aucune. En retour, il expira bruyamment sur sa bouche tout en plongeant un peu plus profondément en elle, la faisant expulser des petit cris de plaisir. Elle était incapable de décrire ce qu'elle ressentait. C'est comme de la lave en fusion qui se répandait dans tout son être, un lumière aveuglante qui explosait dans sa boite crânienne, qui la laissaient sans voix, gémissante, soupirante, sous l'effet de ces sensations à fleur de peau qui prenaient le contrôle de ses membres et de son esprit. Tout n'était plus que vertige des sens dans lequel elle sombrait avec délice. Elle leva les yeux vers lui. Il la dominait, bras en appui de chaque côté de sa taille, lèvres humides entrouvertes, le souffle frénétique, le regard trouble de celui qui se perd à son tour. Il tremblait. Par pudeur, il détourna le regard et courut enfouir sa tête au creux de son cou en grognant. Comme elle aimait ce son à la fois sourd et excitant surgir de sa bouche, comme elle aimait entendre leurs plaintes s'exhaler à l'unisson et se perdre dans les aigus alors que le plaisir les emportait vers la jouissance ! Elle serra un peu plus ses cuisses autour lui, modulant son bassin aux mouvements du sien, lequel devant son enthousiasme, adopta un rythme plus soutenu. Il ne la ménageait plus !... Le front plissé, étourdie de plaisir, elle porta un poing à sa bouche pour étouffer ce cri sournois qui voulait la libérer de la tension voluptueuse qui l'agitait. Mais ce n'était pas encore le moment. Ils le refusaient tous deux, trop enchantés qu'ils étaient par cet affolement des sens qui les guidait vers le ciel suprême.

Il modérait par à-coups ses ardeurs, à l'affût de ses réactions, de la profondeur de ses soupirs, de la langueur de ses gestes qu'elle esquissait vers lui en gémissant. Et quand l'intensité de sa voix reprenait en vigueur, il forçait l'allure, si bien qu'il se sentit lui aussi sur le point de basculer dans cette douce folie qui lui faisait perdre tout contrôle sur son corps possédé d'une rage étourdissante dont la puissance le médusait !

A bout de résistance, il revint en un dernier sursaut à la conquête de sa bouche pour tourmenter une encore fois sa langue, s'enroulant à elle et se déroulant au rythme de leurs mouvements de reins. Sa main grande et fine se crispait sur sa joue, sur sa mâchoire, sur sa gorge, les zébrant de la morsure brûlante du contentement qui les consumait tous deux. Attentif au moindre tressaillement annonciateur de la jouissance ultime, il perçut un sanglot de plaisir se nouer dans sa gorge et s'interrompit. Elle frémit sous ses doigts, délirant des paroles incompréhensibles comme des suppliques, sa tête chavirant dans tous les sens. Le moment était manifestement venu pour elle de goûter à la délivrance...

Il se cambra alors dans une ultime impulsion, si furieuse et impétueuse qu'elle s'arqua sous la poussée avec un cri de jouissance, lequel mourut en écho pendant de longues secondes, la laissant dolente et gémissante, tandis que son corps moulé contre le sien, palpitait de spasmes voluptueux. Il ne tarda pas à son tour à la rejoindre dans un cri rauque et langoureux contre ses lèvres ouvertes qu'il saisit à pleine bouche...

A bout de souffle, épuisés de plaisir et de tendresse, ils s'observèrent pendant de longues minutes, tremblotants, leurs corps engourdis récupérant de la folle tension qui les avait étreint. Elle leva une main fébrile vers lui, écarta une mèche de cheveu plaquée sur son beau visage moite de sueur, et lui caressa tendrement la joue. Son regard de jours d'orage croisa le sien et elle y lut tout l'amour et la détresse qui l'habitaient. Cette part d'ombre et de lumière qui avait fait de lui ce qu'il était, ce jeune homme sombre et mystérieux qui lui révélait à présent l'être fragile qu'il devenait quand il la tenait dans ses bras. Il l'aimait...

Elle frissonna d'émoi à cette perspective et courut, bouleversée, lover sa tête contre sa poitrine. Une larme de joie roula sur sa joue puis le long de sa gorge. Il s'écarta, lui releva le menton et à l'aide de son pouce, essuya la larme qui mouillait son joli visage.

- Je t'aime... - murmura-t-elle – N'en doute jamais. Je t'aime !... Je t'aime !...

Elle le sentit tressaillir, sa mâchoire se crisper. Son regard se voila, bouleversé. Elle le caressa comme elle l'aurait fait d'un petit enfant. Elle l'aimait tant ! Elle lui sourit. Il soupira et s'approcha d'elle, ses longues mèches brunes frôlant ses lèvres sur lesquelles il déposa un tendre baiser. Elle le regardait avec adoration.

Son regard turquoise prit alors de nouvelles nuances, celles qu'elle avait perçues précédemment. Elle sentit en elle qu'il reprenait en vigueur et ferma les yeux, se réjouissant intérieurement quand il se pencha de nouveau vers elle. Leurs lèvres se frôlèrent, pour après un instant d'hésitation se sceller avec violence. Elle gémit dans sa bouche alors que leurs langues reprenaient leur ballet sensuel, se nouant puis se dénouant, excitant chacune de ses extrémités nerveuses qui retrouvaient brutalement toute leur vivacité. Lentement, elle le sentit se mouvoir en elle et se laissa bercer, savourant avec délice ce regain de sensations qui la conduisaient vers une nouvelle extase...


Lettres à JulietteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant