Chapitre 24

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Cela faisait plus d'une heure que Candy et Terry occupaient une des tables du restaurant principal du paquebot, sans pour autant avoir touché à leur plat. Installés près de la baie vitrée qui donnait sur le pont, ils n'avaient de cesse de lever le nez de leur assiette à chaque apparition d'un passager dans la pièce ou d'un promeneur sur le pont, espérant voir surgir avec sa majesté coutumière celui qui occupait toutes leurs pensées depuis les évènements de la nuit.

- Je crois que c'est peine perdue... - soupira Terry en finissant par porter une tasse de café à sa bouche. Il grimaça. Le café était froid... – Il ne viendra jamais ici. Il doit se terrer dans sa chambre en attendant notre arrivée à New-York...

- Ce n'est pas étonnant vu les circonstances... Ce sont ses admiratrices qui doivent être déçues, lui qui les avait habituées à sa présence ici.

En disant cela, Candy déplaça son regard vers un groupe de jeunes femmes bien pomponnées, attablées un peu plus loin, qu'on avait l'habitude d'apercevoir à longueur de journée en périphérie de leur idole. La mine contrariée qu'elles affichaient ne laissait aucun doute sur l'objet de leur abattement. Soudain, leurs visages s'illuminèrent à la vue d'une de leurs camarades qui se dirigeait vers elles d'un pas vif.

- Alors ??? - s'écrièrent-elles toutes en choeur.

- Rassurez-vous, les amies, il va très bien ! Je viens de parler à son assistant. Monsieur Valentino souffre d'une violente migraine et préfère rester dans sa chambre.

- Hoooooo – firent-elles dans un miaulement compatissant.

- Pauvre amouuur !... - gémit une des groupies en secouant la tête.

- J'aimerais tant être à son chevet... - renchérit une autre.

- Quel soulagement ! - s'écria une troisième dans un soupir libérateur – J'étais tellement habituée à le voir déjeuner ici, que je craignais le pire ! Déjà qu'on nous avait interdit d'approcher de sa cabine hier soir !...

A ces mots, Candy et Terry échangèrent un regard complice...

- C'est vrai ! D'habitude, il nous laissait le saluer une dernière fois. Mais hier soir, son équipe nous avait bien fait comprendre de le laisser tranquille. Peut-être était-il déjà souffrant ?

- Tu dois avoir raison. Il souffrait et il voulait nous le cacher pour ne pas nous inquiéter !

- Quel homme attentionné et courageux quand même !

- Oh oui, quel hoooooooomme ! - soupirèrent-elles à l'unisson d'un air émerveillé.

Les épaules de Candy tressautèrent imperceptiblement.

- Si elles savaient !... - gloussa-t-elle – Elles ne s'en remettraient pas !...

Un sourire éloquent se dessina sur les lèvres de son amoureux.

- Quoi ? - demanda-t-elle, le sourcil arqué d'interrogation.

- Ho rien... Je trouvais qu'elles me rappelaient quelqu'un qui avait eu la même réaction hier soir...

- Tu ne vas pas me comparer à ces bécasses quand même !!!

- Je te ferais remarquer que tu as arpenté la cabine de long en large pendant dix minutes !

- Mais... Mais... C'est parce-que j'étais sous le choc !

Le sourire moqueur de Terry s'élargit de plus belle...

- Bon d'accord !... - grommela-t'elle – Je n'étais pas dans mon état normal, je l'avoue... Mais j'avais des circonstances atténuantes !...

- Je ne vais pas te contredire sur ce point... - dit-il, songeur.

Lettres à JulietteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant