34. Dépendants

Začať od začiatku
                                    

— Je n'arrive à contrôler ça... C'est flippant, j'imaginais pas que ce serait si... profond... Je... Vas-y, tu peux m'engueuler, fais-toi plaisir, mais samedi soir j'ai rejoint Joe à une soirée. Ça faisait un bail, fallait que j'y aille sans que tu le saches alors j'ai menti, satisfaite ?

Mon cœur cesse de battre et j'imagine le pire, malgré ma confiance en lui, il ne me ferait pas le même coup qu'Adam lorsque je restais réviser chez moi et qu'il s'éclatait. Je suis partiellement rassurée qu'il assume ses erreurs et les reconnaisse.

— Alors tu n'es pas parti voir ton frère ? déduis-je.

Il m'avait dit qu'il allait voir Roni à son travail pour prendre des nouvelles.

— Non... Ce soir-là, je discutais avec un mec qui me ressemblait assez à l'égard des femmes et je dois t'avouer que ça m'a dégoûté. Je... J'ai capté que je n'arrive plus à être indépendant et à pleinement compter sur moi et ça me fait péter un câble de ne pas savoir comment arrêter d'être aussi accro à quelqu'un. Tout ça me fout les jetons, n'importe qui peut venir et t'arracher de mes bras, et je sais que si ça arrive, putain je suis dans la merde.

Je ne pose plus d'autres questions et l'écoute attentivement. Je comprends parfaitement sa peur, je la partage avec lui, mais je ne pensais pas que la perte d'une partie du contrôle aurait un tel impact psychique. Je n'avais pas le choix de le forcer à me dire ce qu'il avait, je souhaitais le savoir et j'avoue être agréablement surprise.

— Tu peux te foutre de ma gueule, c'est ridicule, mais j'en n'ai plus rien à branler de le cacher maintenant. Je...

Il ricane tout bas avant de reprendre :

— Je ne peux plus vivre loin de toi, Emy. Tu dois rester avec moi, sinon je suis foutu. Et dire que je croyais que ces conneries ne se disaient que dans les films, raille-t-il.

Je m'approche, pose ma main sur sa taille et cache son visage dans son torse ferme. J'ai l'impression de ne pas l'avoir touché depuis longtemps et ça me fait un bien fou d'être de nouveau aussi proche de lui. Il embrasse mon front, je ferme les yeux et murmure :

— Je ne me vois pas sans toi, moi non plus. J'étais perdue après Thanksgiving alors qu'on n'était même pas ensemble, ça m'a fait tellement mal. Je ne compte pas partir, crois-moi... Il faut dire que t'es un sacré romantique, plaisanté-je.

— Tu cherches vraiment la merde, Emy, répond-il en écrasant sa cigarette dans le cendrier.

Un petit sourire candide naît sur mes lèvres, son bras m'entoure et il me pousse jusqu'à sa chambre en serrant mes hanches de ses mains. Il presse ses lèvres contre les miennes, enlève mon chemisier dans la foulée et je tire ses cheveux, ce qui le fait grogner contre ma bouche époumonée.

— Pourquoi tu t'es barrée comme ça ?

Je glisse mes mains dans les poches arrière de son pantalon et les siennes remontent sur mes joues. Je frémis quand il dépose un collier de chauds baisers dans mon cou et je réponds difficilement :

— C'était... C'était pour te faire réagir... Abruti.

— Abruti ?

— C'est justifié.

— Eh bien ça justifiera aussi ta punition, chuchote-t-il, ses doigts sous ma culotte.

* *

Il caresse distraitement mon épine dorsale, je frissonne, étreint son torse et il attrape son téléphone dans son jean au pied du lit de l'autre main.

— Merde...

— Qui c'est ?

— Mon frère. Il est en panne, je vais lui filer un coup de main, m'explique-t-il.

Alchimie littéraireWhere stories live. Discover now