23. Cicatrices

5.2K 388 11
                                    

Elijah.

Je n'ai que ce mot à la bouche depuis que nous avons finis dans ma chambre après le bal, et aujourd'hui, je l'énonce dans ma tête avec bonheur. Est-ce que ça veut dire qu'il m'aime ? N'ai-je pas rêvé ? Il ne peut pas m'avoir dit ça, si ?

— Sois à moi... Sois à moi, Emy.

Oui. Mille fois oui. Je secoue la tête contre lui et je respire contre sa poitrine, un poids en moins sur les épaules. Il caresse distraitement le bas de mon dos alors que je me calme et essuie mes larmes de son pouce avant de remettre sa main dans mes cheveux emmêlés. Je me sens enfin en sécurité dans ses bras réconfortants.

— Emy ! intervient Judith en allumant la lumière.

— Putain, toi, grince Elijah en se tournant vers elle.

— Je suis désolée, il m'a dit qu'il allait aux toilettes. T'as deviné, hein ? relance-t-elle en s'adressant à lui. Je te pensais un peu plus stupide.

Je pleure contre son torse en esquissant un sourire, les yeux fermés.

— Sacré menteur obsédé, murmuré-je.

— Je sais que tu l'aimes, rétorque-t-il à mon oreille.

Je mordille ma lèvre pour retenir un sourire et il rabat une mèche de cheveux avant de se détacher de moi. Judith m'adresse un rictus gêné, je lui tends ma main et elle me tire dans le couloir alors qu'il répond à un appel.

— J'arrive. C'est Mila.

Lorsque j'ai entendu les coups sur la porte, j'ai tout de suite su que c'était lui et ce qu'il venait chercher. Je ne pensais pas qu'il agirait si vite. Judith a écarquillé les yeux, j'ai couru en me prenant le doigt de pied dans le coin du mur et j'ai fondu en larmes en fermant la porte derrière moi.

— Alors ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ? m'interroge-t-elle dans le salon.

— Rien du tout.

— Emy.

Elle me jette un regard blasé et je lui tire la langue, amusée par l'impatience dont elle fait preuve. Je sursaute en sentant deux mains sur mes hanches et ma coloc lève les yeux vers lui.

— Elle est avec moi.

Je frémis et j'ai l'impression de planer l'espace d'une seconde. Sa voix est chaude et rauque et je sens ses lèvres sur ma tête.

— Bon. Très bien. Mais je t'avertis, lance-t-elle en le pointant du doigt, si tu t'amuses avec elle, je sors l'artillerie lourde de façon à ce que tu ne t'approches plus d'elle dans un rayon de deux cents kilomètres. Clair ?

Il ricane dans mon oreille et m'observe avant de lancer un regard plaisantin à Judith.

— Je préfère quand c'est elle qui me donne des ordres, songe Elijah. Plus excitant.

— Oh bordel, tuez-moi.

Je pouffe derrière ma main, elle se cache dans sa chambre en chipotant et je pousse un cri de surprise dès que ses bras se serrent sous ma poitrine. Il me plaque contre le mur, mes poignets dans ses mains, et il m'embrasse brutalement, son corps se frottant avec envie au mien. Je gémis dans sa bouche, ce qui le fait sourire, et j'en profite pour essayer de mordre sa lèvre. Il me laisse faire, me libère de sa prise, je caresse les poils de barbe et découvre encore fois sa bouche, ce qui semble lui plaire.

— Judith est juste à côté, chuchoté-je paniquée.

— Je sais.

— Arrête, elle va nous entendre, insisté-je.

Alchimie littéraireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant