13. L'heure est venue

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Je me réveille en sursaut, éteins mon téléphone et découvre avec déception que mon lit est vide. Est-ce qu'il a vraiment dormi avec moi ? La faible odeur de cigarette émanant des draps ne fait que confirmer sa présence. Je souris pauvrement en voyant le gel osmotique sur ma table de chevet et l'ancien pansement dans ma corbeille. Il a dû le changer pendant que je dormais.

Pour la première fois en l'espace de deux semaines, je n'ai pas fait d'insomnies. Je me suis réveillée en plein milieu de la nuit, paniquée par un vieux cauchemar et j'ai innocemment touché le visage endormit de l'homme à côté de moi pour me rassurer. Puis je me suis calmée en fermant les yeux, apaisée par son bras autour de moi et son corps chaud contre le mien.

Minute... S'il n'est pas dans mon lit à cette heure-ci, il est probablement dans la cuisine avec Judith. Je jure tout bas en frottant mes yeux. Je lui ai pourtant dis que je ne voulais pas qu'elle le voit, mais il n'est visiblement pas de cet accord. Je sors de ma chambre en me préparant à expliquer la situation à ma colocataire et découvre qu'il n'est même pas dans le salon ou la cuisine.

— Bien dormi ?

— Ouais... Ça va, souris-je en réalisant qu'Elijah s'est volatilisé.

Je marche jusqu'à la machine à café et Judith s'appuie au plan de travail en me regardant faire.

— Oh, tu sais pas quoi ? lance-t-elle surexcitée.

Judith a toujours été très matinale et de bonne humeur, mais pour le coup, j'ai le trac vu ce qu'il s'est passé hier et cette nuit. Est-ce qu'elle l'a vu ou entendu quitter l'appartement ?

— Non, nié-je. Dis-moi.

— En rentrant du boulot hier, la voiture de beau gosse sexy était sur le parking de l'immeuble.

Je mords l'intérieur de ma joue et me force à sourire.

— Beau gosse sexy ?

— Elijah Sandoval ! Le mec qui fait du basket avec Adam. Il a une réputation de coureur de jupons, mais aussi d'être bon au lit.

Je pense ne jamais comprendre pourquoi il a cette réputation vu la façon dont il se comporte à mon égard. Je nous pense assez proche pour le lui demander ce qu'il en est si je le croise aujourd'hui. Ça vient forcément de quelque part, pas vrai ?

— Ah. À ce point ?

— Oui ! Je pense qu'il est passé voir la nana un peu étrange dans notre cursus. Shana, quelque chose comme ça. Je n'aurais jamais pensé qu'il lui rendrait visite, c'est pas une bombe, comparé à lui... Je me demande combien de culottes il a réussi à faire tomber grâce à un sourire. Et tu as vu ses mains ? Elles sont...

Je la prie silencieusement de ne pas aller plus loin et elle se marre avant de finir sa tasse de café. Je n'aime pas du tout la façon qu'elle a de le décrire, ce n'est pas du tout cet Elijah que je connais. Ses mains, oui... Je ne veux pas en savoir plus, elles m'ont touché et j'ai aimé ce contact.

— Je vais me préparer, fuis-je avec ma tasse dans les mains.

Elle n'insiste pas et je file dans ma chambre. Une fois douchée, habillée et un café et un bout de brioche dans l'estomac, je descends de l'immeuble avec Judith. Un frisson me parcoure encore une fois en songeant à cette nuit. Je me sens encore plus mal à l'aise lorsque la mexicaine avec qui il discutait dans le bus la dernière fois me jette un regard étrange.

Les cours matinaux passent rapidement et avec Judith, nous rejoignons Lukas et Dallen à la cafétéria pour déjeuner.

— Ce prof m'exaspère. Il est grognon, j'ai même pas envie d'apprendre ce qu'il nous balance, râle Judith en piquant une tomate cerise.

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