28. Taylor

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Mon pouls s'accélère, je suis terrorisée. Je suis tellement tourmentée et angoissée que je manque de me faire dessus. À peine cinq minutes plus tard, les portes du magasin s'ouvrent et je sors du rayon pour voir si c'est lui. Mon cœur se soulage en le découvrant et ce dernier s'approche de moi, perdu.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— On... on peut y aller ?

— Dis-moi ce qu'il se passe, bordel, ignore-t-il en saisissant mon coude. T'es toute pâle, t'as vu un fantôme ou quoi ?

— Je... Tu vois... l'homme... l'homme en noir sur le parvis ? tremblé-je en fuyant son regard.

Ses bras m'accueillent chaudement, ma peur se dissipe et il éclaircit sa gorge pour répliquer :

— C'est qui ?

— Je n'en sais rien... Il travaille à la pharmacie d'en bas de chez moi et il...

— Je vais aller le buter, ce bouffon.

— No... Non !

— Il t'a suivie, non ? grince-t-il sur les nerfs.

Je ne réponds rien parce qu'il sait que c'est clairement le cas.

— Il t'a touché ?

— Non. Il a juste pris le même itinéraire quand il m'a remarquée.

— Juste ça ? Putain, Emy, il mérite que je lui arrache les couilles, grogne-t-il.

— Elijah ! m'offusqué-je. N-Ne lui fais rien... OK ?

— Mais non, t'inquiète.

Son ton si calme n'annonce rien de bon. J'attrape sa main, histoire qu'il sente que je ne veux pas que ça dégénère. Il porte mon sac de vêtements ainsi que mon ordinateur portable avant de quitter la boutique.

— Promets-le-moi, insisté-je.

Sa mâchoire est crispée, mais lorsqu'il voit le pharmacien me souriant faussement dès qu'il se rend compte qu'Elijah est avec moi, je comprends que c'est trop tard. Mon copain pose mes affaires au sol et s'avance vers lui, les poings serrés.

— E... Elijah ! hurlé-je.

Il ne m'écoute pas et je panique à l'idée que ça aille trop loin. Il l'attrape par le col, le pharmacien se débat et j'ouvre grand les yeux à l'instant où il le soulève et le plaque au mur en briques rouges.

— Je ne vais pas me répéter, commence-t-il en me pointant de la tête. Si tu la suis encore une seule fois, je te les arrache. Je tiens à être clair, parce que si tu frôles un seul de ses cheveux, je n'ose même pas imaginer l'état de ta gueule en plus de tes couilles.

— Elijah !

— Reste en dehors de ça ou je le démonte ! hèle-t-il en tournant la tête vers moi.

Je me statufie en croisant ses yeux noirs de colère. Même si le pharmacien m'a fait peur en me suivant, Elijah n'a pas à aller si loin. Il est sans défense, ne touche pas le sol et son regard est complètement affolé. Ça commence à me faire peur, aussi.

— Je te jure que je t'explose la gueule si j'apprends que tu la suis encore, reprend-il durement. Pigé ?

Le pharmacien hoche nerveusement la tête, Elijah le lâche et il détale sur-le-champ jusqu'à disparaître.

— On y va ? questionne-t-il en reprenant mes affaires.

Mollement, j'avance vers lui, les pensées heurtées par la peur et ce qu'il vient de se passer.

Alchimie littéraireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant