23. Cicatrices

Depuis le début
                                    

Il pose ses mains sur mes fesses et joue de nouveau avec ma langue. Je le repousse gentiment, il bat en retraite et je palpe distraitement son torse avant de lever les yeux vers les siens. J'ai la certitude que je ne dormirais pas de sitôt, il a l'air excité comme un fou.

— Dès qu'elle dormira, je vais te faire jouir comme la dernière fois. Est-ce que tu t'en souviens ? Putain, je n'avais encore jamais baisé aussi bien.

Je rougis de la tête aux pieds, il sort une cigarette d'un paquet issu de sa poche et allume son briquet en filant dans ma chambre. Il laisse la porte ouverte pour que je le suive et j'obtempère sans conteste. Appuyé sur le rebord la fenêtre, il regarde les immeubles plus bas et moi, mon regard se rive sur ses fesses. Je secoue la tête comme pour me réveiller, mais je me demande soudainement ce qui lui plaît chez moi pour m'aimer. Comment a-t-il pu tomber amoureux de moi ?

— T'as vraiment une tronche de débile quand tu penses à un truc.

Je lui adresse une frappe sur le bras et il s'esclaffe avant de pense une bouffée de nicotine.

— Ça t'amuse ?

— Évidemment que ça m'amuse. Je peux mater tes seins sans que tu ne t'en aperçoives tout de suite.

— Elijah !

Et un grand sourire innocent orne ses lèvres. Il me retient en passant son bras autour de moi et je me retrouve face à lui, le dos contre la bordure. Il prend soin de fumer loin de mon visage, je caresse la peau de sa nuque, mais il s'éloigne pour me faire comprendre d'arrêter.

— Je peux voir un truc ?

Il me sonde en silence et c'est bien dans ces moments que je me sens petite. J'entreprends de soulever doucement son t-shirt, mais il attrape ma main, comme si c'était un avertissement.

— Qu'est-ce que tu fous ?

— Je veux voir quelque chose, d'accord ?

Je recommence et cette fois, il me laisse le toucher. Mes doigts se perdent sur son torse ferme, il respire plus vite et mon pouce glisse lentement sur une cicatrice sur son épaule gauche.

— Quelle est son histoire ?

Elijah serre mes phalanges des siennes par-dessus son haut et soupire :

— Mon père.

— Vous vous êtes disputés ?

— Un pari, dit-il avec un charmant sourire en coin. On voulait tester la résistance d'une clope sur la peau. J'ai gagné.

— Et celle-là ? questionné-je en frôlant une cicatrice d'au moins dix centimètres sous son pectoral.

— Elle n'est pas importante.

— Alors raison de plus pour me dire comment elle est née, tu ne crois pas ?

Le bout de mon index touche sa longue cicatrice et j'ai l'impression qu'il va céder.

— Une baston.

— Quand ?

— Emy...

— Quand ?

— Il y a deux ans. Je sortais d'un bar avec des potes et un enfoiré est venu foutre la merde. J'étais avec Marisol, on lui a mis la main au cul et j'ai détesté ça. Le type me provoquait. Au début, je ne voulais pas le frapper, je n'ai pas eu d'autres choix lorsqu'il a sorti un poignard. Je l'ai désarmé, mais je n'ai pas pensé qu'il en avait un autre.

Ma respiration se coupe et il embrasse mon front.

— J'ai ouvert sa main, il a fait la même chose ici, dit-il en montrant sa cicatrice. J'ai fini par le toucher au biceps, j'étais fou de rage, je ne me contrôlais plus. Marisol m'a stoppé avant de son cas ne s'aggrave, le mec a été aux urgences.

J'imagine le pire sur le fin mot du litige et il sourit en devinant ce à quoi je pense.

— Tout le monde est en vie.

Je hoche la tête, soulagée, ôte ma main de son torse et il soulève la masse de cheveux sur mon épaule après avoir écrasé sa cigarette sur le mur extérieur de l'immeuble.

— Il va falloir que je t'en refasse un...

Je sens ses lèvres se poser sur mon cou, il suce celle-ci et la mordille. Je lui offre un accès plus facile, mon genou se lève et il tient ma jambe à hauteur de sa hanche.

— Voilà, me susurre-t-il. Marquée, encore une fois.

Je souris dans son cou et enroule mes bras autour de lui.

— Emy ?

— Oui ?

— Pourquoi tu as accepté de rester avec moi sur la colline, la première fois ?

— Je voulais récupérer mon livre, qui n'est d'ailleurs pas revenu dans mes mains, réponds-je automatiquement.

— Et la seconde raison ?

— Savoir ce qui te pousse à être si brut ?

— Et donc ?

Son sourcil se relève et son sourire sexy me fait frémir. Il veut m'achever ou quoi ?

— Tu me fatigues. C'était mieux quand tu ne me posais pas autant de questions.

Alchimie littéraireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant