Distinct [ABANDONNÉE]

Chapitre 3

                   

La petite fille était assise dans l'herbe du jardin de sa maison, les yeux fermés. La tête penchée en arrière, elle laissait les rayons du soleil lui réchauffer la peau et se délectait de cette agréable sensation qu'elle ne ressentait que rarement. Ses parents lui interdisaient de jouer dehors car, d'après eux, elle pourrait se blesser ou tomber malade.

Mais, aujourd'hui, la fillette avait été bien trop attirée par la lumière éblouissante et le ciel bleu pour rester cloitrée à l'intérieur. Ainsi, elle  avait attendu que ses géniteurs s'endorment sur la canapé et, sans un bruit, avait ouvert la porte qui menait à son jardin. 

Le soleil tapait fort et le vent était sec et chaud. Ses longs cheveux épais lui donnaient chaud, et elle décida alors de se les attacher en une queue de cheval, chose qu'elle ne faisait jamais. Sa maman refusait qu'elle en porte une, car, d'après elle, ils étaient beaucoup plus beaux détachés.

-Hé, toi !

L'enfant ouvrit les yeux et tourna la tête vers cette voix qui l'avait interpellé. De l'autre côté du grillage qui entourait sa maison, une petite fille rousse lui souriait à pleines dents. Son visage innocent et pâle était parsemé de grains de beauté, et ses grands yeux bruns étaient joueurs.

-Oui, toi ! Viens !

La petite fille s'exécuta et s'approcha de la clôture.

-Comment tu t'appelles ? lui demanda l'inconnue.

-Allyson.

-Moi je m'appelle Amandine !

Allyson sourit, puis remarqua soudainement la marque qui résidait sur la tempe de sa nouvelle amie. Elle fronça alors les sourcils. Elle en avait une, elle aussi, mais pas au même endroit.

-Ma maman elle dit que je suis spéciale, expliqua mystérieusement Amandine.

Moi aussi, pensa la petite fille, mais à nouveau, elle ne dit rien. Ses parents lui avait appris à se taire sur certains sujets.

-Je suis spéciale, parce que j'ai des pouvoirs magiques. Tu veux les voir ?

La rousse semblait surexcitée, mais Allyson, de son côté, restait paisible, voir méfiante. Pourtant, la personne qui se trouvait dans le jardin voisin au sien l'intriguait au plus haut point.

Cette dernière n'attendit même pas sa réponse et posa une main sur le grillage métallique qui les séparait. La fillette brune la regarda avec un mélange de crainte et de fascination. Alors, Amandine ferma les yeux très fort.

Presque soudainement, une odeur de brulé se répandit dans l'air. La « magicienne » se recula, et admira son travail fièrement.

L'endroit de la clôture où, auparavant, était posée sa main, avait à présent un énorme trou.

Allyson recula, surprise.

-Comment...

Elle n'eut pas le temps de continuer sa phrase qu'un boucan scandaleux se fit entendre du côté de la rue. Des moteurs de voitures, des portières qui claquaient et de tambourinements forts sur une porte. Un cri retentit dans la maison de son amie.

Au même moment, la mère de la brune arriva en trombe dans le jardin.

-Allyson ! Oh, ma chérie, qu'est-ce que tu fais dehors ! Rentre vite !

Elle avait l'air affolée, et ses yeux s'agrandirent en voyant les deux petites filles, et le trou.

-Je... Oh mon dieu, Ally tes cheveux ! Détache-les tout de suite ! Et... Qui a fait ça ? Oh, seigneur...