La vie après la désillusion

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La lueur du jour pénétrait peu à peu dans la chambre quand le père Aurélio venait d'ouvrir ses yeux. Il avait la tête lourde et le corps endolori par une séance de prière éprouvante. Car la veille il avait prié pendant de longues heures dans des postures d'abondon total au Seigneur. Il s'était résolu à chercher la face de Dieu pour ne pas succomber à la tentation.

Mais de manière tout à fait inopiné le souvenir s'en alla chercher les images des longues balades avec Cécilia. Sans le vouloir le père Aurélio faisait un comme back cinq ans en arrière. La sublime Cécilia l'espace d'un flash reprit vie. C'était comme si c'était hier à peine tellement ces images semblaient réalistes.

- Mon amour pourquoi ne pas dormir ici tout simplement?

- Mon pauvre Aurélio ton romantisme te perdra (rire), je rigole mon chéri. Je voudrai bien mais demain c'est Lundi.

- Je sais mais pourquoi ne pas se permettre une folie pour une fois.

- Je t'aime chéri, tu le sais mais soyons raisonnable, nous auront tout le temps.

- Ok si tu le dis

"On aura tout le temps " ces mots résonnaient comme un marteau piqueur dans la tête du père Aurélio. Parce que finalement ils n'eûrent pas tout le temps. Tout c'était arrêté une semaine plus tard, lorsqu'en une seconde Cécilia bascula de l'autre côté.

Ce jour là malgré tous les mauvais présages, ces jeunes mariés prennaient la route en toute insouciance. Tout allait bien même si la nuit était déjà tombée, Aurélio jettait un coup d'oeil de temps en temps à sa dulcinée qui s'était assoupie. Puis vint ce moment d'absence dont Aurélio ne se souvient plus et dont il ne se souviendra s'en doute jamais plus.

Le temps d'ouvrir les yeux une grande lumière éblouissante recouvrait son visage l'empêchant de voir arriver ce camion de malheur. En une fraction de seconde sa vie prit une tournure qu'il n'aurait jamais imaginé. Leur véhicule se retrouva 30 mètres plus bas dans le canion. Cécilia s'était endormie pour toujours.

Aurélio aurait voulu que ce soit lui qui n'ouvre plus jamais les yeux mais le destin en avait décidé autrement.  Son amour avait rendu l'âme et pas lui. L'amour et les fous rires cédèrent la place au remord et au chagrin. Aurélio des années durant était incosolable, plus rien ne pouvait lui rendre le sourir encore moins sa Cécilia. Tel un oeuf tombé sur le sol cette rupture était irréparable, irreversible et tellement douloureuse.

Il n'en parle presque jamais pourtant cette page de son existence le hante toujours.

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