Ch. 22 : La délivrance

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Je suis le major à travers les couloirs de la demeure, mes yeux visualisent et impriment la direction que nous suivons. Ramos avait averti qu'il se trouverait dans sa chambre et avait ordonné à son bras droit de me conduire jusqu'à lui. Les épaules droites, de celui qui me précède, indiquent une pointe d'anxiété et je décide de ce moment de faiblesse pour l'interroger.

- Comment en êtes-vous arrivé là ?

Il poursuit son chemin sans prendre la peine de me répondre.

- C'est à cause d'une blessure ? D'une peine de cœur ? De la perte d'un être cher ?

Il se retourne précipitamment pour me clouer au mur comme un peu plus tôt dans la journée. Si j'en crois la lueur douloureuse qui luit dans le fond de ses prunelles bleues, j'ai tapé dans le mile. L'une de mes suggestion est la bonne ... reste à savoir laquelle ... Sa main sur ma gorge obstrue ma respiration, je me cramponne à son poignet mais sa prise reste ferme.

- Ne crois pas pouvoir me manipuler, murmure-t-il trop proche de moi.

- Je cherche juste à comprendre comment un homme de votre trempe peut livrer des gamines à cet ordure.

- Je ne fait qu'exécuter les ordres et si tu fais un pas de travers je t'accorderai le même traitement qu'au capitaine. Est-ce suffisamment clair ? ajoute-t-il en resserrant ses doigts sur mon cou.

J'acquiesce, trop pressée de pouvoir à nouveau respirer convenablement.

Nous reprenons notre route, nous croisons plusieurs hommes armés avant d'atterrir devant une lourde porte en bois massif ornée de ferrures dorées. Je comprends que nous sommes arrivés à destination quand le major m'empoigne le bras pour m'introduire dans la pièce plongée dans une demi pénombre qui étrangement me confère un sentiment de sécurité. J'aperçois, dans l'obscurité, la silhouette massive de Ramos installé à son bureau dans un angle de la pièce. De dos à nous, il semble préoccupé par un document qui accapare son attention. Il ne relève la tête que lorsque le major lui signale notre présence et sans se retourner le narco m'indique le lit d'un signe de la main. Le major me pousse en direction de la couche sur laquelle il m'oblige à m'asseoir.

- Déshabille-la, ordonne le patron à son bras droit.

Mon corps entier se tétanise. Quelles sont leurs intentions ? Un nœud se noue dans ma gorge quand il saisit l'ourlet de la robe à mes chevilles et qu'il remonte le tissu pour me dévêtir totalement. Je sens sur moi son regard gêné, ses yeux ne croisent pas les miens, il les rives au sol sans jamais les relever. Ramos qui se délecte désormais de la scène nous observe de sa chaise.

- Regarde-la, enjoint-il.

Le grand blond s'exécute et porte sur moi son regard perçant mais je peux voir la saillie de son cou remonter péniblement. Il semble en proie à des doutes.

- Comment est-elle ? le questionne Ramos.

Un silence pesant règne dans la pièce avant qu'il ne réponde.

- Magnifique, répond-il dans un souffle.

La scène qui se joue à mon insu me fait paniquer, les larmes brouillent ma vue, mes yeux me brûlent, mes jambes se serrent et mes bras cachent ma poitrine. Mon esprit est aux abois, je ne suis plus rationnelle, je perds pieds ...

- Écarte-lui les cuisses, poursuit Ramos dans son investigation.

Le major se retourne sur lui pour déchiffrer ses intentions mais le patron réitère son ordre. Le bras droit s'approche de moi pour exécuter sa missive. Ses mains chaudes sur mes genoux contrastent avec la froideur qui me transperce depuis que j'ai mis le pied dans cette maison. Ses doigts semblent s'imprégner dans ma chair lorsqu'il met à jour mon intimité. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine et une larme m'échappe, je la laisse glisser sur ma joue, tomber de mon menton et mourir sur sa main. Il se crispe mais ne bouge pas d'un iota.

Soldat JKDove le storie prendono vita. Scoprilo ora