Soldat JK

Ch. 18 : Nuit agitée

- Tout le monde nous regarde, chuchotais-je à Jungkook.

- Et ?

- Et c'est limite embarrassant, ronchonnais-je.

- Imagine s'il me venait l'idée de t'embrasser ? répond-il sournois.

- Je t'interdis même d'y songer, répliquais-je en brandissant une fourchette menaçante.

Il rit et pour la première fois je découvre ce son doux et cristallin, ses yeux plissés dans une mimique attendrissante, mon cœur bondit dans ma poitrine au rythme de cette mélodie et je réalise que je suis totalement sous son charme. Si jusqu'ici j'avais des doutes quant à mes sentiments, je sais désormais que je suis éprise de Jungkook, de sa personnalité, de son charisme, de son physique athlétique, de ses coups de colère mais aussi de la douceur qu'il emploie pour me rassurer. Mes yeux brillent et les siens larmoient d'avoir trop rit à mes dépend. Nous sommes dans une bulle, à cet instant le monde extérieur n'existe plus. Je me perds dans l'immensité de ses prunelles noires et bientôt j'oublie tout, plus rien ne compte que lui, même Ramos n'a tout à coup plus vraiment d'importance.

- Il faudrait que je te présente des excuses, reprend-il en sondant mon âme de son regard intense.

Mon air surpris l'incite à poursuivre.

- J'ai fait pas mal d'erreurs depuis le début. En commençant par notre premier baiser ... lorsque le lendemain j'ai suggérer de faire comme s'il ne s'était rien passé. Ou encore dans les vestiaires. Je ne suis pas franchement à l'aise avec les mots doux et les preuves d'amour. Je n'offre pas de fleurs ou de chocolats, avoue-t-il. Mais j'ai sincèrement envie que nous deux ça fonctionne. Depuis que nous nous sommes percuté dans ce couloir ... il ne s'est pas passé une journée sans que je ne pense à toi. J'ai déconné mais je ne referais plus les même erreurs.

Je mords ma lèvre pour retenir les larmes d'émotion qui menacent de me submerger.

- Je ne suis pas un grand romantique mais je mettrai tout en oeuvre pour te rendre heureuse, m'assure-t-il son regard rivé au mien.

Je m'apprête à lui répondre quand la voix de Jin nous interrompt pour m'informer que Pablo ne va pas bien du tout. Je reporte mon attention sur Jungkook.

- Rends-toi à son chevet et rejoins-moi quand tu le pourras.

Je lui offre un sourire contrit et m'empresse d'accompagner mon ami vers la sortie. La pluie qui avait menacé toute la journée, s'est enfin décidé à s'inviter sur le camp. Le vent se lève et nous savons, Jin comme moi, qu'une tempête est sur le point de s'abattre sur la forêt. L'orage gronde au loin, la nuit s'annonce agitée. Des flaques s'amoncellent ici et là, nous devons slalomer entre elles pour ne pas nous retrouver trempés jusqu'aux chevilles. Jimin nous accueille, son regard soucieux m'indique que l'état du gamin est déplorable. Nous le suivons jusqu'à sa chambre.

- Sa fièvre ne cesse d'augmenter. Il a dépassé les 41°C tout à l'heure. A cette vitesse il ne survivra pas à la prochaine nuit.

- C'est déjà ce qu'avait craint le médecin la nuit dernière.

- Sauf que nous lui avions administré les antibiotiques suffisants pour le soulager ...

- Tu veux dire que vous n'en avez plus ? m'affolais-je.

- Nous rationnons ... nous n'avons pas le choix, avoue-t-il vaincu.

La nouvelle me tétanise. Comment peuvent-ils mettre en danger la vie d'un enfant ?

- Je me rendrais en ville demain, leur annonçais-je.

- Tu crois vraiment qu'ils te laisseront y aller ? ironise Jin.