Soldat JK

Ch. 14 : Le chaud et le froid

Alors que mon cerveau analyse la phrase qu'il vient de lâcher, je réalise que je suis toujours dans ses bras. Nue contre son corps puissant ... je me détache de son étreinte, j'attrape la chemise à mes pieds et m'enroule dedans pour m'éloigner de cet homme au physique attrayant. Dos à lui, je l'entends remettre en place sa ceinture et s'approcher des casiers près desquels j'ai trouvé refuge. Je m'obstine à regarder l'intérieur vide du mien et sa présence s'impose à ma gauche. J'enrage de m'être si facilement laisser bercer d'illusions. Je connais ces situations, je sais ce qu'il va me servir mais je n'ai pas envie de l'entendre.

- T/P ... souffle-t-il ennuyé.

Je ne réponds pas et m'oblige à ravaler les larmes qui menacent.

- S'il te plait ... regarde-moi, supplie-t-il.

Je parviens à ancrer mes yeux aux siens, je le fusille du regard.

- Capitaine ! Je vous prie de bien vouloir me laisser seule.

- Il faut qu'on parle ...

- De quoi ? ne puis-je m'empêcher d'aboyer. Du fait que vous vous êtes joué de moi ? Ou bien de m'avoir menti ?

- Je ne t'ai pas menti ! s'énerve-t-il.

- Alors quoi ? Vous regrettez ce qui vient de se passer ?

- Ce n'est pas si simple, semble-t-il vouloir m'expliquer.

- Vous n'êtes pas vraiment séparé de votre fiancée ? demandais-je plus calme les bras croisés sur ma poitrine.

- Si ! Nous le sommes ... mais le major n'est pas encore au courant, avoue-t-il penaud.

- Et vous ne voudriez pas qu'il apprenne par mégarde que son ex-futur-gendre a largué sa gentille fille pour une simple caporale ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dit, s'offusque-t-il.

- Mais c'est ce que vous pensez ... répondis-je en retirant la chemise qui m'enveloppait. Tenez soldat JK, lui tendis-je.

Il récupère le tissu noir et tourne les talons pour sortir de la pièce et me laisser digérer ce qui vient de se passer. J'ai vraiment cru qu'un homme de son envergure pourrait s'intéresser à une fille comme moi ? Sans grade, sans charme et avec un caractère de cochon ... Pfff ... inutile d'en faire tout un drame. A quoi bon se morfondre, tentais-je de me persuader.

*****

Le lendemain, je retrouve Jin au réfectoire pour déjeuner.

- J'ai passé la matinée à récurer, se plaint-il.

- Désolée de ne pas t'avoir aidé, le priais-je. Mais je suis restée aux côtés de Jia. Je voulais quémander des nouvelles fraîches au médecin.

- Je comprends, me rassure-t-il. Mais j'espère que tu seras des nôtres cette après-midi ?

- Pourquoi ? Qu'est-ce qui est prévu ? m'étonnais-je.

- On sort en repérage autour des champs de coca. Tu n'es pas au courant ?

- Putain ... soufflais-je en me redressant. Il faut que j'y aille, m'excusais-je en abandonnant mon ami.

Je traverse la cours en courant pour rejoindre la tente où je devrais trouver Namjoon.

- Lieutenant ! l'interpellais-je alors qu'il est penché sur un document qui semble accaparer toute son attention.

Je le rejoins derrière la table pour lui demander des explications.

- Vous n'êtes pas sur la liste, répond-il calmement.

- Pour quelle raison ?

- Vous n'y êtes pas ... c'est tout ! conclue-t-il sans détacher ses yeux de la carte.