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Celesto
Catane

Depuis dix interminables minutes, je demeure figé dans l'obscurité, scrutant l'horizon pour percevoir les silhouettes familières de mes hommes. Mon attitude reste imperturbable, un masque froid qui dissimule l'effervescence tumultueuse en moi. La nuit s'étend autour de moi, la tension palpable créant une atmosphère éthérée. Les minutes passent lentement, comme des ombres mouvantes dans l'obscurité, chacune prolongeant la séquence d'attente.

C'est dans ces moments d'attente que la réalité de ma position de pouvoir se manifeste pleinement. La responsabilité de guider ces hommes, de les mener dans l'obscurité, pèse sur mes épaules. La froideur de mon expression dissimule la complexité de mes émotions, un équilibre délicat entre autorité et vulnérabilité.

Pourtant, je reste serein, car c'est dans la maîtrise de soi que réside la véritable puissance. Mes hommes ne doivent voir aucune fissure dans cette façade de fer. La nuit se prolonge, mais je demeure immobile, un roc solide dans l'attente de la symphonie de pas qui brisera le silence et marquera le début de notre entreprise.

Mon regard perçant balaye l'obscurité et je perçois enfin mes hommes et Alessandro , et d'une voix autoritaire, je déclare :

"Soyez clairs sur un point crucial. Perla ne doit subir aucun préjudice. Elle est notre moyen de pression, pas un pion à sacrifier." Un silence solennel suit mes paroles, imprégnant l'atmosphère de l'importance cruciale de cette mission.

Alessandro fixe son regard sur le mien, acquiesçant silencieusement à ma directive. Mes hommes, tapis dans l'ombre, absorbent la gravité de la situation. La noirceur de la forêt devient le théâtre de notre mission, où la précision de chaque mouvement est essentielle.

"Nous n'avons qu'une chance de récupérer ce qui nous appartient,"dit-je en faisant référence au dossier.

Je poursuis, mes mots résonnant dans le calme de la nuit. "Faites preuve de prudence, agissez avec discrétion, mais assurez-vous de ramener Perla indemne. Compris ?"

Les murmures d'assentiment résonnent, et je peux sentir la détermination monter parmi mes hommes. La chasse commence, et dans cette obscurité, la destinée de Perla se noue à celle de notre entreprise.

Perla
Catane

Allongée dans cette cave obscure, j'attendais avec anxiété. Des heures s'étaient écoulées sans que l'homme ne revienne. Une étrange combinaison de soulagement et de crainte m'envahissait. Mes sens étaient en alerte, captant le moindre son, scrutant l'obscurité.

Des grincements mystérieux et des murmures indistincts rompaient le silence oppressant. Mon esprit tourbillonnait, se demandant si c'était une opportunité de m'échapper ou simplement une pause dans mon calvaire. Dans cette obscurité étouffante, je cherchais désespérément des solutions.

Je me rappelle soudainement d'une technique que mon Floranno m'avait enseignée dans ma jeunesse, une technique complexe de contorsion et de concentration. Malgré la douleur dans mes membres entravés, je m'efforce de me concentrer, cherchant à rappeler chaque détail de cette méthode ancestrale.

La technique antique dont je me souviens est appelée "L'Étreinte Évasive". Elle consiste à utiliser la force musculaire combinée à des mouvements précis pour déjouer les chaînes. Cela nécessite une coordination parfaite du corps et de l'esprit, ainsi qu'une compréhension approfondie des points de pression et des angles optimaux. Chaque geste est calculé pour exploiter les faiblesses du lien, transformant ainsi la contrainte en liberté. Une danse délicate avec la captivité, où la connaissance et la détermination sont les clés de l'évasion.

Alors avec une patience angoissée, je commence à déployer cette gymnastique mentale et physique, espérant que cette ancienne sagesse pourrait être la clé de ma libération. Chaque mouvement calculé, chaque articulation sollicitée, je m'efforce de retrouver ma liberté, même dans cette noirceur implacable.

Je parviens finalement à déjouer les chaînes qui m'emprisonnaient, un sourire de satisfaction éclairant doucement mon visage.

Je commence à scruter la pièce à la recherche d'un objet qui pourrait être ma bouée de sauvetage, quelque chose pour me défendre contre cet homme qui a tenté de me faire du mal.

Mon regard parcourt la pièce, désespérément vide de tout objet pouvant me servir à me défendre. La réalité de la situation me frappe, et un sentiment d'impuissance s'installe.

Tout d'un coup cet homme pénètre dans la pièce, son regard parcourant rapidement la scène. La confusion se peint sur son visage en découvrant l'absence des chaînes qui me retenaient.

L'homme se retourne brusquement, ses yeux écarquillés reflétant la surprise et la colère. Il s'écrie, " Qui t'as aidé à te libérer , petite putanna?" - Une insulte empreinte de frustration perce dans sa voix.(pute)

Je me rue vers lui, ma détermination guidant mes pas. Dans sa confusion, je saisis les chaînes avec une agilité calculée, les entourant habilement autour de son cou. Son regard trahit une fusion de rage et de peur, tandis que je m'efforce de reprendre le contrôle de cette situation oppressante.

Je sourit tout en continuant de serrer les chaînes et lui dit : "C'est drôle, tu pensais me maîtriser, mais c'est toi qui finis entravé."

Je m'évertue à serrer les chaînes autour du cou de l'homme, sentant sa résistance faiblir peu à peu. Ses yeux paniqués cherchent les miens, implorant peut-être une clémence qui n'arrivera pas.

Je persiste, chaque maillon de métal devenant une extension de ma volonté, jusqu'à ce qu'il ne respire plus.

La victoire s'inscrit sur mon visage, mêlée à un soupçon de satisfaction amère pour les actes nécessaires à ma propre survie.

Alors que j'avais les chaînes encore dans les mains, des bruits de tirs résonnent à travers la pièce. La porte de la cave se fait défoncer dans un fracas assourdissant, me laissant dans l'ombre de l'incertitude quant à ce qui se déroule à l'extérieur.

Celesto entre dans la pièce, son visage habituellement froid se durcit encore plus. Il tient un pistolet, le bras tendu devant lui. Son regard passe du cadavre de l'homme à moi, l'expression de son visage oscillant entre surprise et insondable froideur.

Je souris de manière taquine, avant de lancer " Légèrement en retard, Capo. Peut-être que tu devrais travailler sur ta ponctualité, pas seulement sur ta froideur"

Sotto Controllo Where stories live. Discover now