🏀 27 - EST-CE VRAIMENT MAL ? 🏀

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— J'ai compris ! je lui réponds, un poil agacée.

Ses mots à la fois sincères et réprobateurs me renvoient à ma propre naïveté de croire qu'il suffit de faire abstraction de quelque chose pour que cela règle le problème. En vérité, cela ne règle rien. Rien ne s'oublie lorsque cela est couplé à la peur de l'avenir. C'est sournois, insidieux. La mauvaise graine germé, puis elle grandit et nous dévore.

— Sasha... c'est juste que... j'ai peur !

Je relève ma tête vers lui. Mes yeux s'embuent.

— Je suis terrifiée...

— Elley, de quoi as-tu peur ? De moi ? me demande-t-il d'une voix penaude. Depuis quand ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu en viennes à me craindre ?

Mes paroles le choquent. Je le vois clairement dans l'expression de son visage. Il est déboussolé.

— En quoi ce que je t'ai fait te fait peur ? me demande-t-il alors, inquiet de ce terrible aveu. Je sais que tu as peur pour notre amitié. Je t'assure, je le comprends, mais ne sommes-nous pas suffisamment amis et adultes pour ne pas être capables de gérer si cela venait à tourner au vinaigre ? Je ne suis tout de même pas du genre à devenir violent ou colérique si tu t'opposes à moi !

Je secoue la tête négativement. Il ne comprend pas ma peur. Il semble perdu.

— Sasha, j'ai peur de trop aimer ce qu'il se passe entre nous et... de ne pas pouvoir gérer !

Les larmes finissent par couler le long de mes joues. Sasha reste silencieux, mais sérieux. Il me fixe gravement. J'essaye de calmer le flot de larmes qui submergent mes yeux et de me détendre, mais je suis épuisée. Épuisée de lutter contre cette peur constante de devenir avide de ce qu'il me donne... Je ne peux pas dire que c'est de l'amour, mais le réconfort qu'il me procure me fait vibrer le ventre. Je me sens tellement bien dans ses bras que je me dis que si je reste trop longtemps, je ne supporterais pas de les quitter. Malheureusement, je suis là, devant lui, et aucune de ces pensées n'arrive à sortir de ma bouche. Par peur, par honte, par sécurité. Parce que je ne veux plus m'infliger de souffrances inutiles avec de faux espoirs. Parce que le déni est un confort plus acceptable que de prendre des risques dans les bras de Sasha.

Il s'approche de moi à nouveau et me ramène contre lui. Encore une fois, je ne trouve pas le courage de le repousser alors que tout mon corps crie au danger. Ma crainte ne fait que se confirmer sur les dégâts que cette intimité nouvelle peut avoir sur moi si cela venait à capoter. Je ne comprends pas pourquoi il ne m'accable pas plus. Je pleure, certes, mais c'est moi qui ne suis pas claire avec lui. C'est moi, la méchante dans l'histoire ! On ne console pas la méchante !

— Calme-toi, Elley...

Je l'entends soupirer contre mon oreille.

— Tu sais... je crois que j'ai la même peur que toi ! Sans dec, pour notre seconde fois, je me suis dit : « Bon, Sasha, tu as juste une envie passagère, le besoin peut-être de rendre notre première nuit moins incroyable qu'elle ne le paraissait en le confirmant par une seconde fois. » Je me trouvais des excuses pour oublier comme toi, puis la seconde suivante pour recommencer avec toi afin de faire taire ce sentiment de bonheur à chaque fois que je repensais à cette putain de nuit ensemble ! Au final, on la refait et je suis toujours dans le même état de sidération quand je repense à nos peaux qui se touchent, nos gémissements ou nos corps qui s'échauffent contre l'autre...

Mes larmes se calment. M'avouer ressentir ce même sentiment de sidération, de questionnement et d'inquiétude me soulage. Bizarrement, je me sens moins démunie. Sa voix posée et douce me berce. L'effluve de son parfum qui chatouille mes narines achève mes dernières résistances, et je ferme les yeux.

BE MY BABY ! - T1 - #campus #pari #friendstolovers #basket #newromanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant