PROLOGUE

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— Regarde-les ! Ne sont-ils pas mignons ainsi ?

À cette époque, entendre ma mère et la sienne s'extasier devant nous alors que nous étions en train de nous disputer aurait dû me mettre la puce à l'oreille. J'étais malheureusement trop jeune pour me rendre compte de l'avertissement. J'avais cinq ans et Sasha en avait sept. Je m'en souviens encore. Il voulait utiliser ma poupée Lola pour une expérience avec des vers de terre. Le truc glauque de chez glauque ! Et au lieu de voir deux enfants qui tentaient de défendre leur bout de steak respectif, elles ne voyaient qu'un futur couple en devenir, avec un jour la bague au doigt de chacun et peut-être même la ribambelle d'enfants.

J'aurais dû me méfier de leurs sourires complices, à les entendre spéculer sur qui fera le premier pas, à quel âge, dans quelles circonstances. J'aurais dû rester vigilante sur les potentielles intentions diaboliques de mon cher ami d'enfance. J'aurais même dû m'en défendre plus ardemment.

Et pourtant, j'ai enduré, encore et encore, ces regards attendris de nos mères, le visage blasé de nos pères, et les vacheries de Sasha durant de longues années jusqu'à aujourd'hui. Je suis Elley et j'ai 19 ans. Et voici ma belle prise de tête... 

— Merde ! Merde ! MERDE ! Je vais encore être à la bourre !

— Elley ! Bordel de merde, qu'est-ce que tu fous !

Et voilà ! Le voilà qu'il gueule. En même temps, c'est le même cirque chaque matin : tenter de trouver les bons vêtements pour s'inventer un style qui puisse passer aux yeux de tous.

— J'arrive !

J'enfile mes converses, j'ai ma petite jupe, mon T-shirt et ma veste en jean. Je me regarde une dernière fois devant la psyché.

— Allez, ça ira

Je chope mon sac et je sors de la chambre. Sasha est devant la porte d'entrée à m'attendre et vu son air furax, je devine que je vais prendre la remontrance du matin. Je souris d'avance, prête à réceptionner son ballon de basket plein d'épines d'amertume.

— Autant de temps pour un tel résultat ! Eh ben... Je n'ose imaginer les conséquences si tu ne passes pas deux heures devant ton miroir !

— Je savais que mon style te plairait ! lui réponds-je en minaudant.

— Ton style ? Elley, tu es une fille on ne peut plus basique !

— En attendant, il plaît à quelqu'un !

— Il a eu pitié de toi surtout !

— Rhaaa !

Je lui colle un bon coup dans le ventre en réponse, lui signifiant bien mon absence de pitié pour la douleur que je comptais bien lui infliger. Il grogne tout en se recroquevillant légèrement, puis ferme la porte d'entrée.

Sasha et moi, nous vivons ensemble dans un petit appartement. Nos parents respectifs ne nous ont pas vraiment laissé le choix. Lorsque Sasha obtint son bac, Christine, la mère de Sasha, proposa à ma mère que nous partagions le logement pour les études. Ayant deux ans de moins que Sasha, il passa deux années en solo avant que je n'arrive pour squatter son antre. Après de premières appréhensions à vivre H24 avec lui et un règlement que nous avons fini par définir pour que notre colocation se passe bien, nous avons réussi à trouver notre train-train quotidien et me voilà dans ma deuxième année d'étude. Ça me fait chier de l'avouer, mais Sasha est vraiment mon meilleur ami, en plus d'être mon ami d'enfance. Nous nous entendons super bien, même si on se chamaille souvent. On est un peu comme chien et chat. Je me sens totalement en sécurité et à l'aise dans cet appartement. Sasha me rassure quelque part. Entamer des études seule, dans mon coin, aurait été vraiment difficile. Sasha, c'est mon phare dans la nuit. Il me guide, me conseille. Il m'a aidé à bien m'intégrer dans la faculté en me montrant tout ce qu'il faut savoir. Ma rentrée en première année a été beaucoup moins stressante grâce à sa participation. Aujourd'hui, j'ai de nouvelles amies, j'ai un petit copain et je pars quasiment tous les matins à l'école avec mon ami d'enfance.

Enfin, ce tableau idyllique, c'était avant que je retrouve mes seins dans ses mains et que la tempête s'installe dans nos têtes...

Enfin, ce tableau idyllique, c'était avant que je retrouve mes seins dans ses mains et que la tempête s'installe dans nos têtes

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BE MY BABY ! - T1 - #campus #pari #friendstolovers #basket #newromanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant