Ch. 9 : Rapprochement

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Je n'ai pas le temps de dévier mon regard vers Jungkook, que ce dernier se précipite à l'extérieur et d'après ce que j'en sais il n'est pas d'humeur aux retrouvailles joyeuses. Joon se trouve dans l'embrasure de l'entrée, encadré par Jimin et Namjoon, sans crier gare son frère le tire par le col avant que quiconque n'est le temps de réagir. Il le plaque au sol, lui assène un premier coup de poing dans le nez, le pauvre gamin ne comprend pas ce qui lui arrive, il tente de protéger son visage en vain. Jungkook ressemble à une bête sauvage, les dents serrés et les yeux plissés, il rue son jeune frère de coups, ce dernier parvient à renverser la situation et se retrouve à dominer son aîné. A son tour, les yeux injectés de sang, il le frappe au visage mais Jungkook est plus agile et réussi à esquiver un grand nombres de ses assauts, pourtant l'un d'eux vient heurter une pommette et le craquement qui résonne indique que cette dernière est probablement fêlée. Je prends la décision de les séparer, accompagné d'un geste de la main, je demande à mes hommes d'intervenir. Yoongi attrape le jeune Joon par la taille pour le soulever et l'éloigner, en revanche, pour notre homme de Cromagnon qui semble vouloir encore en découdre, Namjoon et Jimin sont obligés de le retenir au sol jusqu'à ce que Joon disparaisse de son champ de vision.

Les deux hommes finissent par le lâcher et Jungkook, sans un mot, quitte la pièce. Je sais pour quelle raison il a vrillé mais il ne peut pas réagir de la sorte avec son jeune frère. Je le retrouve dans la salle de sport, on dirait bien qu'il a pris possession des lieux. Cet endroit n'a jamais semblé aussi vivant que depuis qu'il s'est installé à la villa, même les murs semblent imprégnés de son odeur. Prostré dans un coin, les genoux repliés, la tête dans les épaules, il ressemble à un enfant qui digère une punition. J'ai apporté avec moi de quoi désinfecter sa plaie, c'est devenu monnaie courante, après chacun de ses combats de boxe je soigne les ecchymoses laissées par ses adversaires. Je m'accroupie à sa hauteur, et de la façon la plus douce dont je sois capable, je décroise les bras qui cachent son visage, son regard est triste, je crois voir cette facette de lui pour la première fois.

- C'est de ta faute, chuchote-t-il.

- C'était ça décision, lui rappelais-je un peu vexée qu'il s'en prenne à moi.

- Tu aurais pu le rejeter, lui interdire de te suivre, répond-il plus abrupte.

- Oui et j'aurais aussi pu le tuer !

Ma dernière réplique le pique au vif, il se redresse d'un bond et sa tristesse fait place à la colère, sentiment que je lui connais davantage.

- C'est qu'un gosse putain et toi tu l'entraînes dans des conneries de trafique, des merdes que tu n'arrives même pas à gérer seule.

- Mais de quoi tu parles ? Et toi ? Hein ? Tu avais mieux à lui proposer peut-être ? Une place de bookmaker dans ta salle de boxe ? Il ne savais même pas se défendre avant d'intégrer le camps d'entrainement alors que son grand frère est un putain de bon boxeur ! C'est pas en le couvent comme tu l'a fait que ce gamin va s'en sortir !

- C'est vrai que toi t'es une pro dans ce domaine ! Toi t'as besoin de personne pour s'occuper de toi !

- On parle de Joon, pas de moi ! Mais t'inquiète Jungkook, dans trois combats, toi et ton petit frère allez reprendre votre vie paisible ...

Ces derniers mots m'arrachent le coeur, comme un coup de poignard en pleine poitrine, je réalise que d'avoir Jungkook à mes côtés durant ces dernières semaines m'avait semblé aussi évident que d'avoir les garçons près de moi. Je m'interdit d'analyser se sentiment qui vient tout à coup me désorienter, je peine à lever les yeux sur lui mais je dois affronter cet homme pour qui mon respect ne cesse de grandir. Je souffle et lui demande de bien vouloir se calmer, au moins le temps de soigner sa blessure. Il s'exécute sagement, se rassoit sur un banc, à nouveau je m'agenouille à sa hauteur et applique le baume désinfectant. Comme à son habitude il ferme les yeux et grimace, et je m'émeus de sa réaction pour la énième fois. Les paupières toujours clauses il murmure.

- Comment c'est possible ?

- De quoi parles-tu ?

- Comment c'est possible que tu me fasses passer d'un état à un autre en une fraction de seconde ?

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demandais-je intriguée.

- Il y a une minute j'aurais pu te tuer à mains nues et maintenant ...

Il laisse sa phrase en suspend.

- Et maintenant ? l'incitais-je à poursuivre.

Ses beaux yeux se rouvrent sur des prunelles sombres d'une émotion à demi dissimulée.

- Et maintenant ... je meurs d'envie de t'embrasser.

Je soutiens son regard un instant, incapable du premier geste, ai-je bien entendu ? Mes yeux fixent inconsciemment ses lèvres sur lesquelles il passe sa langue langoureusement, il devine mon émoi et ne se gène pas pour se faire désirer. Il pose sa main contre ma joue, le contact est à la fois chaud et doux, ma tête vient se reposer dans sa paume sans que mes yeux ne quitte les lèvres appétissantes. Il se décide à m'embrasser, le contacte est électrisant, le baiser devient rapidement avide, mon corps entier réagit, et se cambre pour se rapprocher de l'objet de son désir. Un râle de plaisir s'échappe de sa bouche et je ne peux réprimer un sourire. Il prend possession de ma taille pour réduire l'espace qu'il reste entre nous et tapie entre ses cuisses, mes seins viennent se dresser contre son torse dont les muscles tendus dansent sous mes mains. Je sens qu'il quitte ma taille pour se glisser sous mon tee-shirt et vient caresser le tissus de mon soutien-gorge, cette fois c'est moi qui laisse échapper un gémissement. Sans prévenir, il passe ses bras sous les miens pour me redresser et m'inciter à m'asseoir sur ses genoux. Je quitte ses lèvres pour le dévêtir de son tee-shirt et dévoiler le corps sublimement sculpté de cet athlète. Tous ces muscles bandés semblent taillés dans le roc, de ses pecs. à ses abdos. tout est absolument superbe. Mes ongles rouges dessinent les contours de chaque parcelle de son ventre, son nez dans mon cou il mordille la chair sensible et me chuchote.

- La vue te plait ?

- Elle est fascinante, lui répondis-je.

A nouveau, ses lèvres prennent possession des miennes, tandis que ses mains dégrafent mon sous-vêtement, délivrant ainsi mes seins qu'il s'accapare. Ses assauts me font tourner la tête, pour ne pas perdre pied j'enroule mes bras à son cou et ressert mes cuisses sur les siennes, il prend en coupe mes fesses et frotte mon entre-jambe contre son sexe déjà gorgé de désir. Mon baiser se fait plus profond et nos langues entament une lutte acharnée. Alors que je m'apprête à glisser une main dans son short, la voix tonitruante de Yoongi s'élève dans le couloir, m'informant qu'il ne trouvait pas Jungkook. Dans la précipitation, ce dernier se redresse, me remettant sur mes pieds, comme si je ne pesais pas plus lourd qu'une plume. Il part dans le fond de la salle où se trouve les douches et me laisse, pour la seconde fois, plantée là comme une gourde écervelée. Je quitte les lieux, tout en remettant de l'ordre dans ma tenue, pour venir à la rencontre de mon ami.

Mon HéritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant