3

31 19 0
                                    

Il fait nuit noire quand j’arrive. Je me pause un instant sous les arbres de la forêt qui borde la dune. L’endroit même ou on avaient poser nos vélos
électriques. Pourquoi ma mémoire se fait si précise ?Dommage que ce ne soit pas la pleine lune : j’aurais commencé mon ascension tout de suite. Là, c’est tout de même moyen. Il y a bien quelques étoiles, mais de là à pouvoir
s’orienter… En même temps, ce n’est pas bien compliqué : il suffit de monter. Tant que ça grimpe. Mes paupières papillotent. Bon sang, je suis crevée… Je fais quelques pas, m’étire, les yeux vers le ciel. Une étoile filante traverse
l’horizon. Un vœu, il faut que je fasse un vœu. D’habitude, j’en trouve un très vite. Là… Qu’est-ce que je pourrais bien souhaiter ? Vivre ? Je sais que c’est foutu. Autant dire que ça restreint drôlement les possibilités. Alors ? Un vœu, bon sang, ça n’est pas si compliqué ! Les visages de Neji, Louis et Lise s’imposent à mon esprit. Je voudrais qu’ils ne souffrent pas trop. Voilà. Mon vœu, c’est ça. Même si je sais pertinemment que là aussi, c’est foutu. C'est mes gosses évidemment qu’ils vont en souffrir. Et Lise en as plus rien a foutre.
Parfois, en riant, je lui disais tu pourrais plus vivre sans moi. Ironique hein. C’est moi qui souffre et qui vais mourir.
Pourtant, sur le papier, notre relation n’avait rien d’évident au départ. Elle, jeune ouvrière d’usine très refermer sur elle-même, et moi, barman qui ne
croyais pas en l’amour. Nous nous connaissions depuis dix ans et à première vu aucune attirance des deux côté. Puis un matin un 25 Aout 2021 a 8h30 elle m’as appeler pour me dire qu’elle m’aimer. J’ai hésité, puis j’ai dis oui pourquoi pas. Et je vécu la plus belle histoire de toute ma vie. Nous étions dans un groupe de jeu sur Facebook. Et tout aller si bien que cela à attiré les jalousie.
Et c’est le 28 décembre le jour même où j’aller la demander en fiançailles que l’on as rompu. Ce n’est pas le sujet de mon histoire, je dirais juste que ceux qui ont tout détruit, ce sont arrêter que lorsque l’espoir pour nous était mort et toute communication impossible. Si j’avais plus de temps rien que cette
histoire serait un roman palpitant. Et à peine croyable… plus de temps. La blague. Mais je suis à la dune. Et à ce moment nous étions les être les plus heureux du monde.
Une nouvelle étoile filante accroche mon regard et je repense à mon vœu. Louis et Neji. Mes fistons. Mes autres moi-même. Mon avenir. Une boule se forme dans ma gorge et m’étouffe. J’ai beau serrer les paupières le plus possible, les

larmes s’en échappent en ruisseaux ininterrompus. Un sanglot écorche mes cordes vocales. Je veux encore les voir grandir ! Je ne veux pas que ça s’arrête. Pas maintenant. Pas comme ça. Pas… Encore une fois, mon propre hurlement me déchire les oreilles. Je suis là, à genoux dans le sable, les poings serrés, le cœur brisé, une boule de douleur incandescente. J’ai l’impression de brûler de l’intérieur. Je ne veux pas, bon sang, je ne veux pas ! Pas mourir maintenant, si tôt, si brusquement, si injustement. Comme si la mort pouvait être juste.
Comme si elle n’arrivait pas toujours trop tôt… Relève-toi, Clark ! Arrête de t’apitoyer sur ton sort. Tu as un mois ; profites-en. Commence par monter au sommet de cette putain de dune. Tu n’es pas venu jusque-là pour rien, non ? Mais d’abord, je dois me reposer. Laisser le sommeil recouvrir cette fatigue anormale qui aura finalement eu raison de moi et que le stress de l’annonce a maintenue en laisse jusque-là. Je la sens qui se répand dans tout mon corps, grignote mes dernières velléités de résistance, anesthésie même ma colère.
Épuisée, tremblant, je monte ma tente, acheter juste avant de partir, vous savez les petite quechua qui se monte en deux secondes, et m’allonge tant bien que mal. Demain sera un autre jour. Demain, il me restera aussi un jour de moins à vivre. Mais l’énergie me manque pour pouvoir encore hurler de rage.

Et à la fin?Where stories live. Discover now