Chapitre 37

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Griverfall, Ontario

Lundi 17 juillet

[Lylith]

Une gastro. Je me suis chopé une gastro.

Ça a commencé hier, après notre retour de Toronto, avec un simple mal de ventre. En revanche, aujourd'hui, c'est une catastrophe. J'ai passé ma journée aux toilettes à me vider les tripes.

Heureusement, j'ai eu mes règles la semaine dernière, juste avant de partir au panthéon, sinon je me les serais coltinées avec la chiasse.

Et qu'existe-t-il de pire qu'avoir ses menstruations et la diarrhée en même temps ? Rien.

J'ignore comment j'ai pu attraper une gastro en plein milieu du mois de juillet, mais c'est arrivé. Et dire qu'hier, les membres de la congrégation me posaient sur moi un regard attentif, en me demandant de les conduire à Jeremias pour sauver notre communauté.

Et aujourd'hui, je suis clouée sur les WC. Quel genre d'héroïne suis-je ?

Un bruit contre la porte de la salle de bain me fait redresser la tête.

— Birdy, tu vas bien ? me questionne Icarys.

— Oui...

Il y a du désespoir dans ma voix. Pourquoi lui, il n'a rien ?

Ah oui, c'est un dieu.

Je finis par sortir, l'intestin toujours en vrac.

— Je suis allé te chercher tes médicaments, reprend-il en sortant un pot de gélules de son sac.

Lorsqu'il est rentré du boulot et qu'il m'a découverte au bout de ma vie, il est parti à la pharmacie au coin de la rue pour acheter le nécessaire.

Morte de honte, je pose mon front brûlant contre le mur tandis qu'il me sert de l'eau. Il s'approche de moi et me tend un verre avec le cachet.

— C'est gênant, dis-je.

— Pourquoi ?

Je me redresse et l'observe. Il a l'air de ne sincèrement pas comprendre mon malaise.

— J'ai la chiasse Ica, c'est super gênant.

— Tu es un mammifère doté d'un système digestif. Je ne vois pas ce qu'il y a d'étonnant à subir ce genre de désagrément. De toute façon, aller à la toilette, c'est dégradant tout court.

Je le fixe, dépitée. J'ai l'impression de retrouver l'Icarys des premiers jours, celui qui se plaignait sans cesse de sa condition d'humain. D'un autre côté, sa perception des choses me rend moins nerveuse. Je suis soulagée qu'il considère ça comme normal sans manifester le moindre dégoût.

Après tout, ça ne devrait pas m'étonner venant de lui.

— Bois. La pharmacienne m'a dit que c'était important de s'hydrater.

Je prends le récipient et la gélule. Après avoir enfoui cette dernière dans ma bouche, je vide mon verre d'une traite. Il me le reprend des mains et pose son autre paume sur mon front.

— Tu es brûlante.

— Oui, j'ai un petit trente-huit de fièvre. Ce n'est rien. Ça m'embête moins que mes intestins.

Je vais ensuite m'affaler dans le canapé. Alors qu'Icarys se dirige vers la cuisine, je repense à notre entrevue d'hier et lance une œillade à mon bras. Je dois retrouver Jeremias grâce à ce tatouage. Mais comment ? Je ne sais pas. En tout cas, le plan d'attaque est prévu pour le week-end. Katelyn et ses collègues mettent en place une stratégie. J'espère que ce sera la dernière, que cette fois sera la bonne et que nous les arrêtons, lui et ma sœur.

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