FATE - JEON JUNGKOOK

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       Quelques jours sont désormais passés. Je me suis habituée à la routine que je vis maintenant depuis quelque temps en Corée du Sud. J'apprécie ce changement, qui apporte une nouveauté à ma routine, qui était alors il y a un moment devenu banal et ennuyante. L'enregistrement a pris plus de temps que voulu avec les garçons qui ont sans cesse souhaité rajouter des éléments dans la musique afin de rendre celle-ci riche en textures sonores ainsi qu'en émotions. Ce studio semble donner de nombreuses idées à Alex qui ne cesse de me parler des éléments qu'il aimerait améliorer le lendemain. Ainsi, depuis trois jours maintenant, chaque recoin du studio résonne des harmonies harmonieuses et des rythmes enjoués du titre qui fera un succès mondial certain.

       Même si la langue et la culture étaient autrefois des barrières entre les deux chanteurs, la musique agit comme un langage universel, nous permettant de communiquer et de collaborer sans effort, et où chaque émotion, chaque sentiment semblent réciproquement exprimés.

       Autre que pour le travail, je n'ai pas réellement parlé avec Jungkook depuis notre pari. Pas que nous prenions nos distances volontairement, mais la charge de travail ainsi que la pression que procure celui-ci nous empêchent de plaisanter. Les garçons sont en retard pour le projet et même si la durée en Corée est encore indéterminée, Jungkook semble avoir des dates importantes dans les prochaines semaines qui arrivent et ne peut donc pas perdre son temps. 

       De mon côté, avec mon équipe en visioconférence, j'ai pu terminer et boucler le dossier urgent pour le groupe espagnol. Joyce a fait un travail d'hors pair et je suis fière de celui de mon équipe également. A vrai dire, je savais très bien qu'ils réussiraient tous dès le début, mais mon attachement pour mon équipe, et ma passion pour ce travail ne peut pas me permettre de rester sans nouvelle. J'ai été très heureuse d'apprendre que les espagnols étaient satisfaits de notre travail et n'hésiterons pas à collaborer une nouvelle fois avec nous. 

       En ce qui concerne Alex, il avait esquissé une explication plutôt évasive quant à la source de ses préoccupations lors de notre dernière discussion. Il m'avait confié que son frère était récemment tombé dans une situation délicate. En effet, ce dernier avait été appréhendé en compagnie d'un groupe de jeunes de son âge pour une tentative de vol de biens appartenant à autrui. Il avait donc reçu un message sur sa messagerie personnelle de la gendarmerie, sûrement dû au fait qu'ils n'ont jamais réussi à contacter le paternel, encore une fois trop occupé au travail.

       Le ton de la conversation était devenu plus sérieux lorsque nous avions abordé ce sujet le soir où je suis rentrée à l'hôtel. Alex avait laissé transparaître une combinaison de frustration et d'inquiétude. Il avait admis que son frère était parfois influençable et qu'il avait malheureusement choisi la mauvaise voie cette fois-ci. Alex se sentait partagé entre la colère envers le comportement de son frère et le désir profond de l'aider à sortir de cette situation compliquée.

       A vrai dire, sans la présence maternelle, il devenait ardu de guider son frère vers les choix justes. Bien qu'il soit conscient de ses actions, il semble que la réalité des conséquences ne soit pas entièrement saisie par lui. En quelque sorte, il demeurait aveugle aux implications de ses actes, ce qui rendait la situation encore plus délicate et préoccupante pour Alex.

       Lorsqu'il avait partagé cette histoire avec moi, j'avais perçu dans son regard une sorte de culpabilité, comme s'il se sentait responsable de ne pas avoir été là pour son frère au moment où il en avait le plus besoin. Nous avions échangé sur les façons dont il pourrait soutenir son frère et l'aider à faire des choix plus judicieux à l'avenir. Cette conversation avait éclairé un aspect plus profond de la personnalité d'Alex, mettant en évidence sa loyauté envers sa famille et sa volonté de prendre soin de ceux qui lui étaient chers.