Chapitre 36 : Froid

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A U R O R E

— Tu n'auras plus besoin de ça.

Je jette un regard noir au Reyes lorsqu'il m'arrache le micro, l'écrase dans sa poigne et le jette dans le coin de la pièce. Il n'y a rien ici, à part le néon au-dessus de nos têtes qui nous éclairent parfaitement bien, et la porte par laquelle nous sommes entrés. Contrairement à la fois où je me suis fait kidnapper à Manhattan, il n'y a pas d'odeur repoussante d'urine, mêlé au cannabis et à la nicotine. J'ai l'estomac noué, l'impression de me faire à nouveau déposséder de tout. Mais cette fois, je ne tremble pas, les souvenirs ne me hantent pas. Je ne suis plus aussi blessé par le viol que j'ai subi. J'ai cicatrisé, j'ai guéri. Je n'ai pas peur. Pas entièrement.

Mes mains sont fiscellés à l'arrière de mon dos, et le bâillon qu'ils m'avaient mis sur la bouche pend maintenant autour de mon cou. Mes jambes sont encore paralysées, et semblent peser une tonne. Je ne peux que bouger correctement le haut de mon corps et même s'ils m'ont balancés dans la pièce comme une moins que rien, je n'ai pas énormément de bleus. Et puis, je vais être franche, je suis, pour l'instant, mieux traitée que lors de mon premier kidnapping. La seule chose qui me dérange, c'est que vu la force du nœud qui retient mes poignets, il semblerait que je vais devoir me disloquer le pouce, voire carrément me déboiter les articulations des doigts. Et pour l'avoir expérimenté de nombreuses fois, ce n'est franchement pas la chose la plus agréable.

— Abrégeons, tu veux quoi ?

Mikail me sonde du regard, et bien heureusement, il n'a pas ce regard. Celui qui m'a pris ma virginité, celui qui m'a donné de bien sombres frissons d'horreur. Il ne me veut pas. Je le sais. Et c'est ce que son regard dit. Il veut mon détenteur. C'est lui qu'il cherche à atteindre.

— Tu vas m'aider à faire tomber Blake, exprime-t-il, confirmant mes pensées.

— Va crever.

Sa seule main restante est partie. Et m'a basculé la tête d'un côté. Ma joue chauffe. Et mon sang bouillonne. Parce que j'ai cessé de compter le nombre de fois où les membres de cette famille ont levé la main sur moi. J'ai cessé de mesurer leur violence et j'ai juré de tout leur rendre, au centuple.

Il a agrippé ma mâchoire et mon visage s'est retrouvé à quelques centimètres du sien. Deux de ses hommes se tenaient derrière lui et nous fixaient, de l'amusement dansant dans leur iris. Ils doivent kiffer ça, ces connards. Voir une blanc dont la seule et unique chance de survie dépend de l'humeur et la volonté d'un Noir.

— Tu as de la chance d'avoir une putain de belle gueule.

— Tu as de la chance que je sois attachée, aboyais-je en crachant sur son visage.

Il a fermé les yeux et a essuyé ma crache calmement. Lorsqu'il a saisi une partie de mes cheveux, j'ai senti mon cuir me chauffer le crâne.

— Tout ce que tu as à faire pour l'instant c'est de fermer ta putain de gueule, somme-t-il, furieux. Il viendra, comme une abeille attiré par le pollen.

Il m'a donné une autre gifle et j'ai vu des étincelles me brouiller la vue sous la virulence de son geste. Quel enflure !

— Surveillez-là. Si elle tente de s'échapper, faites la taire. Mais elle doit rester vivante, un cul aussi beau, ça ne devrait pas se faire enterrer si jeune, lança-t-il en quittant la pièce.

 Mais elle doit rester vivante, un cul aussi beau, ça ne devrait pas se faire enterrer si jeune, lança-t-il en quittant la pièce

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ATTRACTION GAME | Tome 1 : Black & WhiteWhere stories live. Discover now