Chapitre 17

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Je prends place dans la baignoire avec une aisance mesurée, refusant de montrer à Camille que je n'ai pas le contrôle sur mes émotions. Ses yeux qui parcourent mon corps avec curiosité n'aident pas, si bien que je ne retrouve un peu de contenance qu'une fois que ma nudité se retrouve partiellement cachée par l'eau du bain —que les Dieux soient maudits d'avoir fait l'eau transparente.

— Vous restez debout ?

Elle me fixe, béate. Pour être honnête, je suis le premier étonné de lui faire une proposition aussi indécente. Devrais-je l'être ? Nous parlons d'un bain, rien de plus.

Je prends conscience de mon mensonge éhonté quand je lève la tête vers elle, me retrouvant ainsi face à une vision ô combien délicieuse de son corps qui m'est offert sans artifice. La voir nue est une chose, l'avoir nue en est une autre. Ainsi debout devant moi, ma seule envie est de la gouter, baiser chacune des cicatrices présente sur son sexe pour qu'elle oublie la douleur et ne se concentre que sur son plaisir.

Je ferme les yeux et jette la tête en arrière, incapable de rediriger mes pensées vers quelque chose de plus raisonnable. Je sais mon érection repartie de plus belle quand l'eau ne suffit plus à la couvrir. Alors je m'évertue à garder les yeux clos pour ne pas apercevoir Camille s'émouvoir de mon sexe tendu, sous peine de faire lourdement regretter à Nicolas sa bonté.

Quand je prends à nouveau conscience du monde qui m'entoure, Camille n'a pas bougé d'un pouce et ma patience s'effrite. L'eau vient de prendre quelques degrés et le foyer qui brûle à côté n'a eu aucun rôle à jouer dans cette affaire.

— Asseyez-vous, Camille.

Il sort de ma bouche un drôle de grognement qui n'a rien à voir avec ma voix habituelle, mais Camille ne semble pas m'en tenir rigueur.

— Asseyez-vous ou sortez de la baignoire pour vous couvrir.

C'est un avertissement déguisé en ordre que Camille saisit à la seconde où les mots sortent de ma bouche. Je ne lui reprocherai pas de me fausser compagnie, sa liberté est totale et aucune femme ne devrait se sentir obligée de partager l'intimité d'un homme. Je mentirais si je disais que cela ne me vexerai pas, mais les étapes ne sont pas toutes faites pour être brûlées.

Je pose mes coudes sur mes genoux et attrape ma tête en fixant l'eau qui se meut au rythme de l'agitation de Camille.

— Je veux rester.

Mes angoisses se dissipent avec ce doux aveu.

— Je le veux aussi.

Elle s'accroche aux rebords de la baignoire et glisse doucement dans l'eau, fuyant pudiquement le contact en prenant place face à moi. Ses jambes s'étendent jusqu'à frôler mes mollets et Camille prend soin de les garder légèrement pliées pour que ses pieds ne se mettent pas à entrer en contact avec l'animal qui s'est réveillé sous mon ventre.

Je lui suis reconnaissant pour cela, pourtant mon désir se passe de pudeur. Alors je déplie doucement mes jambes pour l'entourer et la rapproche volontairement de moi, un sourire carnassier prenant place sur mon visage. Au moment où son corps se retrouve invité à rejoindre le mien, de l'eau s'échappe de la baignoire, arrachant un rire innocent à la candide. Elle perd l'équilibre comme sur un bateau qui chavire et s'accroche à mes avant-bras avec force.

— Vous ne risquez pas de couler, je me moque gentiment.

— Je vous laissais un peu d'espace, je croyais que vous vouliez vous laver.

— C'est vrai ?

— Vous l'avez dit.

— Vraiment ?

ORIGINELS [ Les enfants de la lune vermeille ]Where stories live. Discover now