HitsuKarin

Chapitre 16

Après une grande inspiration en toute discrétion, je me retournais vers l'homme qui avait brisé en mille morceaux mon palpitant, il y a de ça une dizaine de minutes.

Je me sentais fatiguée des larmes que j'avais versées et de mes illusions brisées. Mais une nouvelle fois, le destin avait décidé de me jouer un tour. Pourquoi le sort s'acharnait à vouloir me maintenir dans une illusion ? Comment pouvais-je lutter contre mes espoirs d'être importante aux yeux cet homme s'il s'évertuait sans cesse à créer le doute. Lui qui était très peu fêtard avait, de lui-même, proposé d'organiser quelque chose pour me souhaiter la bienvenue. Je sentais peu à peu l'espoir renaître. Bon sang...

Toujours est-il que je ne savais pas quoi lui répondre. Un "merci pour l'attention" avec un sourire reconnaissant et teinté d'espoir, dont je me serais bien passée, était tout ce dont j'étais capable sur l'instant.

Il me répondit par un hochement de tête qui se voulait impassible mais que je savais cacher un certain trouble. Ainsi, le grand Tôshirô Histugaya pouvait éprouver des doutes. Qui l'eu cru. J'étais bien incapable de deviner ses pensées mais je l'imaginais préoccupé par notre "discussion" de tout à l'heure. Les images s'immiscèrent dans ma tête et je décidais de me tourner pour attraper un verre d'eau.

Cela aurait été une merveilleuse idée et rien n'aurait paru bizarre si je ne m'étais pas rendue compte trop tard que j'avais déjà un verre dans la main, celui que m'avait passé Matsumoto un peu plus tôt. Super. Maintenant que je me retrouvais avec un verre dans chaque main et la sensation d'être un livre ouvert à la page "je suis super mal à l'aise regardez".

Comme si elle avait senti que quelque chose n'allait pas, Matsumoto me proposa de me présenter à toutes les personnes dans la salle. Je n'en avais absolument aucune envie mais si cela me permettait d'échapper à Tôshirô, je signais immédiatement.

Aussi, nous voilà partie pour une bonne heure à répéter la même et unique phrase de présentation en boucle. Mais tout n'était pas aussi ennuyant que je me l'étais imaginé. Les gens ici étaient plutôt drôles et bienveillants. C'était assez étonnant quand on pensait au fait qu'ils étaient des dieux de la mort. Le contraste n'en était que plus amusant.

Le reste de la soirée se passa bien dans l'ensemble puisque je n'eus plus le temps de voir mes pensées défiler jusqu'à une certaine personne. Mais ne soyez pas trop fier de moi, cela tenait surtout au fait qu'il était partie peu de temps après que nous l'ayons quitté et que Rukia, qui s'était jointe à notre grand tour, ne me laissait pas une minute de répit quand ce n'était pas Matsumoto. Je leur étais malgré tout reconnaissante de s'investir autant pour moi.

Comme je disais, tout se passait. Enfin, c'était le cas jusqu'à ce qu'on me présente à elle.

Hinamori.

Rien d'anormal chez elle. Son prénom était assez joli, elle était plutôt mignonne et agréable.

Mais maintenant, apprenez qu'elle est l'amie d'enfance de Tôshirô. Le genre d'amitié à tuer quelqu'un si on s'en prend à elle.

Ce sentiment qui naît au creux de votre gorge fait mal hein ? Et pour des raisons que je ne connaissais pas, elle avait pas mal insisté sur cette relation fusionnelle qu'ils avaient. Mon sang n'avait fait qu'un tour.

J'avais fini par la trouver cette personne chère à ses yeux. Je ne savais pas si j'étais en colère ou si je culpabilisais de ne jamais m'être souciée de ça avant mais en tout cas, cela venait ajouter un pincement supplémentaire à mon coeur déjà bien maltraité.

Après avoir appris l'agréable nouvelle, je décidais d'aller prendre l'air. Je prétextais une envie urgente et je pris la première porte qui se présentait à moi.