HitsuKarin

Chapitre 6

Je le laissais s'approcher, réduire la distance entre nous. Il dégageait quelque chose de mystique, de surnaturel. Je remarquais alors qu'il n'était pas dans un reigai et qu'il arborait sa tenue de capitaine Shinigami, son Zanpakuto dans le dos.

Me surplombant, il se stoppa à quelques centimètres de moi. Si j'avais eu envie de fuir, je n'aurais pas pu. Il disposa ses mains de part et d'autre de ma tête. Je me calais contre la porte, intimidée. L'aura bleutée qui l'entourait vint me frôler et m'accepta dans son cercle, me recouvrant à mon tour. La sensation était étrange, comme si la glace jouait sur mon corps et m'effleurait, sans pour autant me toucher.

Toujours sans un mot et le regard encré dans le mien, je vis une de ses mains quitter la porte pour venir se poser sur ma hanche blessée.

Il l'avait découvert.

Mais que savait-il exactement ? J'ouvris la bouche en signe de protestation mais quand je sentis la fraîcheur se dégager de sa paume et traverser mon vêtement pour venir soulager ma douleur, je la refermais.

Ca faisait un bien fou.

Je fermais les yeux pour profiter de ce moment de réconfort.

Quand je les réouvris, quelques instants plus tard, je croisais son regard. Ses yeux brillaient d'une lueur bleutée que je n'avais jamais vue jusque là. J'étais comme hypnotisée.

Mon corps se mouva de lui-même et je passais mes bras autour de son cou, me collais à lui, dans l'espoir de posséder davantage de cette fraîcheur réparatrice.

Ma tête se posa dans son cou et je restais là quelques secondes, à respirer son odeur, à m'imprégner de lui. Il ne me repoussa pas mais ne bougea pas non plus.

Sa voix grave me tira de mes songes.

- Ne t'approche plus des hollow.

Il avait prononcé ces mots avec autorité, comme s'il parlait à un de ses soldats et cette froideur qui contrastait avec notre étreinte me blessa. Je n'étais pas un de siens et cela me ramena à une réalité que je ne voulais pas accepter.

Je n'étais pas un soldat, je n'avais pas leurs capacités. Mais si cela avait été le cas, j'aurais pu me battre à arme égale avec ces monstres. Au lieu de ça, je devais me contenter d'un ballon de foot.

Tu n'es qu'une imposture.

Je sentis une colère inconnue me submerger, prendre vie au niveau de ma plaie et s'étendre dans l'entièreté de mon corps alors que sa main quittait ma hanche. Je voulais lui demander de la laisser, mais je n'en fis rien.

Il se recula de quelques pas et rejoint la fenêtre, prêt à partir.

- Laisse les Shinigamis faire. Ne te mets pas en danger.

Je ne prêtais pas attention à sa voix qui s'était faite plus douce. Je me concentrais sur ses mots. Je n'avais pas besoin d'être protégée. J'étais capable de le faire moi-même.

Je savais que ce n'était pas tout à fait le cas en réalité, mais cela le deviendrait. La prochaine fois qu'il me verrait, je serais au moins à la hauteur des soldats qu'il guidait au combat.

Je m'en faisais la promesse.

J'aurais aimé qu'il me dise que j'allais lui manquer, qu'il soit venu pour me dire au revoir et non pas pour me réprimander. Mais je savais qu'il n'était pas ce genre de personne.

A la façon dont il fronçait maintenant les sourcils, il avait dû deviner mon air triste. Je me repris et lui adressait un sourire.

- A la prochaine, Tôshirô.

Il me rendit mon salut par un hochement de tête et disparut. Sans un au revoir. Imbécile.

Je m'approchais de la fenêtre pour le voir évoluer à travers le ciel et rejoindre les autres, qui devaient sans doute l'attendre. Je vis ensuite un portail s'ouvrir. Il fut le dernier à le traverser, non sans adresser un regard derrière lui, dans ma direction.

Je restais quelques instants à fixer le ciel noir même s'il n'y avait plus rien à voir. Une étrange sensation au fond de moi me donnait l'impression que c'était le calme avant la tempête. Pourtant, le ciel était dégagé et rien ne semblait vouloir donner raison à mon intuition.

Mes yeux se portèrent sur mon haut et je le soulevais pour remarquer que ma plaie avait presque disparut grâce à ses soins. Il subsistait malgré tout une forme noire, comme une inscription, un tracé qu'il ne me semblait pas avoir vu avant et dont je ne comprenais pas le sens. Cette marque formait une sorte de spirale. Était ce un genre de cicatrice spécial hollow ?

Je finis par aller me coucher.

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J'évoluais dans le noir le plus total. Je ne voyais pas où je mettais les pieds.

- Karin.

Je me tournais vers la voix.

- Tu peux devenir puissante. On va être puissante, ensemble.

Mon reflet apparu devant moi. Mes pupilles possédaient une lueur jaune attrayante tandis que le reste de mes yeux étaient d'un noir profond. La partie basse de mon visage était recouverte d'un masque blanc alors que mes cheveux volaient, suivant un vent qui n'existait pas. Mais le plus important, c'était la force qui se dégageait de cet autre moi. Cette aura noire, rassurante, puissance. Séduite par mon reflet, j'y plongeais la main.

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C'est une douleur qui me sortit de mon sommeil. Je sentais comme une brûlure à l'endroit où j'avais anciennement ma plaie et où se trouvaient maintenant des inscriptions.

Je fronçais les sourcils. Il ne me semblait pas qu'hier, en me couchant, elle était si large. Alors qu'elle prenait la taille de ma paume dans la soirée, ce matin elle était plus grande que ma main. C'était étrange.