Chapitre 14

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Je le regardais partir sans me lancer un seul regard alors que le mien fixait son dos, dans l'espoir vain qu'il se retourne. Son haori se soulevait au rythme de ses pas et le vent que créaient ses mouvements venait jouer avec les mèches de ses cheveux mais rien, pas même la gravité, ne le fit se tourner vers moi.

Ma gorge se serra.

Le voir partir comme si de rien n'était faisait naître en moi des pensées contre lesquelles je ne cessais de me battre depuis que je l'avais connu. A mesure que je le voyais s'éloigner, mon esprit me criait qu'il ne se souciait absolument pas de moi, que s'il m'avait sauvé, c'était uniquement par devoir.

Je me mordis la lèvre. Quelle imbécile. Je m'étais juste faite des films. Pourtant, ce n'était pas comme si je ne connaissais pas les garçons. La quasi-totalité de mes amis en était. J'avais appris à décrypter ce qu'ils pensaient derrière leurs gestes maladroits ou encore leurs paroles grossières mais tout ce que je savais ne s'appliquait jamais à lui. Pourquoi fallait-il qu'il soit toujours une exception ?

C'était le seul gars dont la présence me déstabilisait, le seul dont je n'arrivais pas à deviner les pensées à travers les gestes et le seul qui me faisait ressentir des émotions en contradiction avec l'image de la fille sûre d'elle que je renvoyais.

Tous les petits riens qu'on avait partagés comme les matchs de foot, les taquineries ou les regards, toutes ces choses qui pouvaient me faire douter et me convaincre qu'on était plus que de simples connaissances se retrouvaient balayées violemment par son attitude.

Je me sentais prise pour une idiote et je détestais ça. Non, je le détestais lui. C'était de sa faute. S'il n'était pas aussi lui..., je ne me serais peut-être pas fait des films !

Pendant que je cherchais un coupable, je n'avais pas remarqué que mon frère s'était avancé vers moi. Ce n'est que lorsqu'il se plaça devant moi, me faisant perdre de vue l'insupportable capitaine, que je repris mes esprits.

- Bon, je vais y aller. Je reviens vite. En attendant, je te laisse aux bons soins de Rukia. Elle va te montrer où tu vas loger.

Je lui adressais un sourire avant qu'il ne se détourne. Lui et Rukia échangèrent un regard avant qu'il ne disparaisse en shumpo.

- On y va ?

Je la suivis docilement.

Rukia m'amena dans la demeure où elle vivait avec son frère. Le terme de château aurait d'ailleurs été plus approprié pour décrire cette immense maison mais la grandeur ne sembla choquer que moi. Pouvait-on réellement s'habituer à un tel luxe ? Elle devait se sentir quand même vachement à l'étroit dans le placard d'Ichigo ! Je n'osais pas lui faire la remarque, même si je ne doutais pas que sa réaction m'aurait bien fait rire.

La chambre dans laquelle elle m'avait ensuite amenée après une rapide visite des alentours était spacieuse et très simple mais elle possédait tout le nécessaire. C'était parfait. Je n'étais pas très friande des artifices.

- Bon, je te laisse prendre tes marques. Je viendrais te chercher pour le dîner. On peut manger ici mais que dirais tu de manger à l'extérieur et d'en profiter pour visiter un peu la Soul Society ?

- Avec plaisir ! Je suis tellement curieuse !

- Parfait, on fait comme ça. A toute à l'heure.

Lorsqu'elle revint quelque temps plus tard, je me réveillais à peine d'une sieste que je ne me souvenais pas d'avoir entamée, perdue dans mes pensées à imaginer ce que j'allais découvrir lors de mon séjour ici.

Nous prîmes une direction qui m'était inconnue et ce n'est que lorsque je vis le dix affiché sur les grandes portes que je compris où nous nous trouvions.

HitsuKarinWhere stories live. Discover now